Legends of Naravel
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[Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie

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[Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie Empty [Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie

Message par Akarin Mar 19 Avr 2011 - 17:22



- Levez vous frères ! Pria le saint homme d'une voix sèche et autoritaire. Malgré son jeune âge, aucun des prêtres ne protesta son ordre, car c'était bel et bien un ordre qu'il avait lancé, et ils abandonnèrent leur repas en se levant.
Une toge blanche de neige tombait jusqu'à ses pieds ou l'on pouvait apercevoir les parties d'une soutane de couleur violette. Un médaillon en or en forme de marteau au cœur d'une couronne de rameau pendait autour de son cou, symbole de Sigmar. Il n'avait pas quinze ans que déjà ses traits montraient en lui une grande maturité et une grande sagesse. Ses cheveux d'un blond étincelant bouclaient autour de ses oreilles légèrement rosies. Il avait réellement l'allure d'un chef et se démarquait clairement de ses fidèles qui portaient le beige, le bleu ou encore le marron.

Un silence de mort s'installa dans l'immense salle de restauration de l'abbaye, les douze prêtres attendaient que le Cardianal poursuive, mais il n'en faisait rien. Il se contentait de les fixer un à un, en les jaugeant des pieds à la tête.
Un Suivant, reconnaissable à leur longue tunique violette et ceinturon blanc, s'approcha de son maître de foi pour s'assurer qu'il allait bien. Un geste de la part de l'enfant saint le stoppa dans son élan, mais le Suivant demeurait inquiet. Lorsque le sage blanc posa ses yeux de braise sur lui, toute crainte disparut. Son esprit redevint calme et il recula, reprenant sa place aux cotés du trône d'or en baissant les yeux. Après plusieurs minutes d'attente il daigna continuer en croisant ses petites mains dans son dos.

- J'aurais aimé avoir quitté Alcantare et choisi d'arpenter ce long chemin pour venir jusqu'à vous par simple plaisir. Malheureusement ce n'est pas le cas. Il fit une pause dans son discours et analysa à nouveau un à un son auditoire. On nous à rapporté dernièrement que la cité d'Ilmar dont vous êtes les représentants spirituels, s'enfonçait de plus en plus dans le chaos et le désordre. Le Saint Duome lui même vient à s'interroger sur la pureté de cette cité. On m'a même répété que la plupart des hommes de cette région vont jusqu'à bannir Sigmar de leur vie et cela n'est pas acceptable, dit-il en empoignant son médaillon, comme s'il l'avait brûlé.

Le silence fit place à des murmures et des chuchotements mais le Saint Homme rappela les prêtres à l'ordre d'un simple regard.
- Hier des maudits ont attenté à ma vie pendant le voyage qui me venait vers votre retraite. Cette cité n'est plus pure et le Saint Duome se refuse d'intervenir en notre faveur, craignant pour les expéditions de découverte et d'évangélisation à venir. Soudain la colère saisit l'homme saint à la gorge et il explosa : Je me fiche des terres de l'Ouest ! Le berceau de la foi est ancré dans les racines de Geadrâs. Aussi rapidement que sa colère avait éclaté il redevint aussi calme que l'eau.
Sigmar réclame purification et vous charge de rappeler à tous les Ilmariens et Humains que seul son nom est à chérir et non des désirs de conquêtes. Notre Saint Duome l'a oublié, chargeons nous de le lui rappeler. Cette croisade sera amplis d'embuche frères d'Ilmar mais tel est l'épreuve que notre Dieu nous envoi.
Usez de tous les moyens nécessaire pour parvenir à vos fins mais souvenez vous que personne ne doit savoir qui se cache derrière les évènements à venir. Maintenant prions !


Le Cardianal s'agenouilla, plaqua ses mains l'une contre l'autre et posa son front sur le sol en silence. Il fut imité par les douze prêtres d'Ilmar qui étaient enchantés d'avoir enfin une véritable quête à accomplir. Le représentant de Sigmar sur Geadrâs avait pris le risque de quitter la citadelle d'or d'Alcantare pour leur confier directement le soin de cette mission. Ils n'échoueraient pas. La foi enflammerait de nouveau la cité d'Ilmar, ils le jurèrent en posant leur tête sur le marbre de la pièce.

***


Akarin s'éveillait d'une courte nuit sans rêve. Ses cheveux couleur d'automne lui tombait dans le visage à l'instant ou il ouvrit les paupières. Ces yeux d'un bleu couleur de nuit cherchèrent la lumière dans la petite pièce obscure ou il se trouvait. Mais le jour n'était pas encore arrivé. Seul quelque rayons de soleil perçaient l'horizon pour venir frapper les bâtiments de la cité de Munduce. Il ne parvenait plus à se souvenir depuis combien de temps il n'avait pas dormit comme un jeune homme de son âge. Lorsque les cartels l'avait recueilli et l'avait placé dans la famille des Ange Neri, il avait été entièrement formaté, embrigadé autour d'une doctrine propre aux assassins. Ainsi, on lui avait enseigné dès son plus jeune âge à prendre du repos rapidement sans jamais perdre le contact avec la réalité. De ce fait, il ne dormait que quelques heures par nuit.

Il s'assit quelques instants sur la paillasse qui lui servait de lit, torse nu il s'étira, s’ébouriffa les cheveux qu'il n'avait jamais réussi à coiffer et se jeta au sol. Comme tous les matins, debout très tôt, ils s'entrainaient afin de ne perdre ni de sa souplesse, ni de toutes ses autres qualités physiques. Les muscles de son dos étaient particulièrement développés pour quelqu'un de son âge et ses bras gonflaient à vue d'oeil. La pièce dans laquelle il vivait n'avait rien de luxueux, une petite fenêtre assez large pour lui permettre de se faufiler en cas de besoin y était la seule source de lumière. Une poutre du toit complètement effondrée réduisait considérablement son lieu de vie. Seule une porte de bois lui conférait un peu d'intimité et faisait de cette pièce sa cache favorite.
Le jeune homme vivait nuit et jour à l'étage le plus élevé d'une bâtisse abandonnée. Elle était située au sein de Munduce la cité des Legioni, plus particulièrement placé au coeur des quartiers pauvres. Dans cette partie de la ville bon nombre d'habitations étaient soient abandonnées, soient occupées par des bandes d'adolescents luttant pour leur survit. Longtemps Akarin avait fait parti d'un de ces gangs de rues ou il chassait les bourses et les objets de valeurs pour un chef qui leur garantissait protection et nourriture. Ces jeunes enfants étaient une source de main d'oeuvre inépuisable pour les Cartels, qui semblaient être le paradis aux yeux de gosses n'ayant connu que la misère.
Le jeune assassin balaya ses souvenirs en se redressant et enfilant une tunique de soie noir qu'il avait hérité d'une de ses missions et passa sa veste à capuchon grise. Il ajusta ses manches et un petit tintement de métal se fit entendre. Il prit entre ses longs doigts son médaillon en forme d'argent en forme de couronne et se remémora des évènements qui le firent sourire pendant un long moment. Il releva la tête brusquement, tout sourire avait disparut de son visage. Ses sens aiguisés l'avertirent que l'on courrait dans les escaliers menant à sa cache.
Soudainement, la petite porte de bois explosa et une demi douzaine de soldats se jetèrent à travers l'ouverture armé d'épée courte. Ils ne trouvèrent qu'une pièce vide. Akarin s'était enfuit en un éclair par la fenêtre ouverte de l'immeuble et courrait à présent sur les toits de la cité pauvre de Munduce avec une seule question sur les lèvres : avait il été découvert ?

***


Le chef des gardes envoya un coup de pied dans la couche qui servait au jeune assassin de lit et brailla sur ses hommes :
- Retrouvez le moi ! Illan et Findor le veule à tout prix. Un homme tenta de passer par la fenêtre et se retourna vers son capitaine :
- Impossible de passer par ici chef. L'autre toit est beaucoup trop loin et je ne pourrais pas passer. La fenêtre est trop petite.


Le capitaine en armure rouge et grise ragea à nouveau et fit signe à ses hommes de le suivre. Ils redescendirent les escaliers rapidement et sortirent de l'obscurité du bâtiment. Le capitaine aurait été beau si une balafre de plusieurs centimètre ne lui barrait pas le visage. Ses cheveux grisés étaient parfaitement coiffé en queue de cheval, parfaitement rasé sa peau légèrement bronzée étincela un moment sous un rayon du soleil levant.
- Un seigneur elfe débarque et il nous envoi à la chasse aux humains. Comme si on avait pas déjà assez à faire avec les Cartels ! A quoi peut bien penser l'administrateur tempêta l'homme entre ses dents.

L'administrateur était l'homme qui dirigeait Munduce lorsque le Duce était absent. Ses dires faisaient force de loi et il faisait régner sur la cité un régime autoritaire. Son ambition était de chasser les pauvre de Munduce et cela lui valait la haine des Cartels, qui n'hésitaient pas à se rebeller ouvertement.
Il se retourna vers ses soldats, qui tous portaient l'armure grise et or de Munduce.
- Ou en est on avec les trois autres ? Demanda t-il calmement à un garde plus gros que les autres.
- Nous avons trouvé Kin-Fei et Hawk, nous ne tarderons plus à les attraper. Une fois cela fait, ils seront conduit devant l'administrateur et ce Findor. L'unité chargé de ramener la jeune femme Symbelmynë, ne nous a pas fait parvenir de nouvelle. Enfin pour Kido ce ne sera pas difficile de le trouver, il doit être dans ses appartements avec ses patients, mais vous le connaissez cet homme n'est vraiment pas net.  
- Un peu de tenu Sergent, vous parlez du médecin de l'administrateur tout de même. Immédiatement le sergent se mit au garde à vous et bafouilla des excuses rapide. Bon ça va, ça va et pour Alceo Di Ariosto ?

- Nous l'avons perdu devant les portes de la cité, c'est que c'est un rapide capitaine, répliqua le gros soldat en un éclair.
- Retrouvez le moi. Je vous rappel qu'il nous les faut tous les six, le seigneur Findor et Illian ont bien insisté la dessus.
Le gros soldat se mit au garde :
- Puis je me permettre une question capitaine ?
- Allez y Sergent Guerald ! autorisa le chef de la troupe en passant son index sur sa balafre.
- Pourquoi est ce qu'un elfe nous oblige à rechercher six humains ?

Le capitaine cessa de se caresser le visage et fixa ses yeux vert dans ceux de son sergent.

- On dit que le Duce en personne à fait appel à lui pour régler une affaire tendu sur le royaume et qu'il doit constituer une équipe de six humains provenant de Munduce. Je ne sais pas pourquoi ils nous a envoyé chercher ceux la en particulier. Mais au vu du mal que nous avons à les attraper, je doute qu'ils soient inoffensif...

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Message par Kin-Fei Ven 29 Avr 2011 - 13:02



Le sol dallé des appartements de l'administrateur était si bien ciré que les hautes silhouettes d'Illian et de l'Elfe se reflétaient
dedans, chacun des deux visages semblaient déformés, le premier par la rage, le second par le dédain, prisonniers de cette surface lisse et glissante. Ironie de l'instant, la réalité également montrait un humain, le rouge lui montant aux oreilles, les poings et les dents serrés pour ne rien laisser paraître de son extrême agacement, et un Elfe, plus grand que l'administrateur, qui observait passivement avec un amusement décelable la colère de ce dernier.

Illian n'avait été prévenu que tardivement de l'intervention du marginal Findor, et cela n'était pas du tout pour lui plaire. Les rumeurs allaient bon train à son sujet, comme quoi sa détermination à accomplir ce qui lui est confié est égale à sa soif de pouvoir. Dans son regard froid, l'administrateur sentait toute la supériorité du personnage, un mélange de puissance et de dédain qui lui donnait presque des airs aristocratiques. Il savait qu'il serait plus qu'imprudent de sa part de se confronter à un tel magicien et combattant. Même si sa fureur avait une ampleur non négligeable, la crainte de se frotter à cet individu arrogant qui lui faisait face avec ce visage paisible était autant de signal d'alarme qui lui ordonnait la prudence la plus vigilante possible. Mais se contenir apparaissait comme un acte plus difficile à réaliser que prévu. Illian ne pouvait s'empêcher de trembler, de se crisper dans un effort mental insupportable.

Findor avait bien conscience d'être en présence d'un homme important de la région, et il avait également bien conscience d'être en position de force. Il lisait la peur dans le regard de son interlocuteur, et il savait parfaitement qu'il en ferait ce qu'il voulait. Avec une tranquille assurance se dégageant de lui, il interrompit les bégaiements de l'administrateur :

-Voyons, calmez vous, vos paroles n'ont plus aucun sens.

-Et bien ? Fit Illian qui ne souhaitait pour rien au monde que l'Elfe se doute de son malaise. Je sais déjà que c'est le Duce qui vous envoie, avec pour instruction d'éradiquer la noirceur qui s'épand sur le royaume. C'est donc ainsi que vous comme moi se retrouvons dans le palais de Munduce, les joutes Geadrasiennes en plein
commencement.


-Oui, je pensais rejoindre le Duce, mais il semblerait qu'il soit absent, pour une raison qui m'est obscure. Nous allons nous voir forcés à la... « collaboration »...Je dois dire que je m'en réjouis autant que vous.

L'administrateur voulait faire croire à l'envoyé Elfe que lui seul avait le dessus. Pas question qu'il le laisse le manipuler à sa guise. Il lui envoya une pique.

-Et pour quelle noble raison un Elfe de votre rang répondrait si volontiers à cette requête ? Les Elfes se déplacent-ils pour servir les ordres des Humains ?

Findor sourit de cette témérité de la part du petit dirigeant provisoire. Son hilarité discrète n'échappa pas à Illian qui rougit et baissa les yeux pendant une fraction de seconde.

-Mais parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire, Sir, nous n'avons pas de tels embarrassements dans nos peuples. Répondit Findor, le sarcasme dans la voix. En bref, il est clair que les Humains ne peuvent régler leur ennuis seuls. Ma bonne âme ne fait que proposer son aide à votre peuple sans défense.

L'administrateur laissa tomber la bataille verbale. Il ne montra qu'un mouvement de tête résigné et s'obligea le calme. Il fit mine d'écouter attentivement les idées novatrices de Findor. D'ailleurs, il les redoutait autant que lui-même.

-Je vais me permettre de choisir les éléments qui nous seront utiles. Dorénavant, je décide, vous exécutez. Me suis-je bien fait comprendre ?

Illian déglutit en silence, humilié, blessé dans son amour-propre, laissé en pâture à cet être dont la malignité n'avait de limites. Répondre l'aurait rabaissé au rôle de serviteur, ce qu'il ne se serait permis. Il garda les lèvres closes. Les dents grinçantes.

-Vous allez me retrouver quelques humains. Six pour être précis. Ils me seront plus utiles que de simples espions officiels.

-Vous avez perdu la raison ? Impliquer ainsi le peuple serait comme clamer notre impuissance !

-Écoutez moi !! tonna Findor, devenu effrayant et encore plus pâle qu'il ne l'était naturellement. Peut m'importe votre position dans tout cela, ni ce que nous seront obligés de faire pour parvenir à nos fins. On
m'a donné une mission, le résultat seul compte. Et sachez que j'utilise toujours des méthodes efficaces !


Justement, c'est bien ces fameuses méthodes qui inquiétaient l'administrateur. Mais que pouvait-il face à une personne de cet acabit ? Pas grand chose, à son grand désolement. Il fit de nouveau mine de regarder ses chausses, comme un enfant qui viendrait de commettre une grosse faute. Il se damnait une fois de plus pour cette soumission, mais ne pouvait faire autrement.

-Bien sûr, je n'ai pas choisit ces Humains au hasard. Je ne suis pas n'importe qui, je sais de quoi je parle et à qui j'ai affaire. J'espère pour vous que vous ne me sous-estimerez plus de la sorte. Ils sont tous très intéressants...Pour certains, cela fait longtemps que je me renseigne à leur sujet. Et croyez moi, il n'y a que ce genre d'individus qui seraient à même de répondre à mes attentes...Laissez moi faire...

Le sourire sur le visage de l'Elfe était d'une sournoiserie et d'un sinistre qui laissa Illian sur son silence. Il hocha simplement la
tête en signe d’acquiescement, s'engageant dans un contrat oral qu'il ne pourrait briser facilement.

-Ces faibles brebis inoffensives sont si capitales pour votre plan que vous prenez même la peine de les capturer ? N'est-ce pas un peu excessif ? Bredouilla Illian, recouvrant sa voix, pour montrer ne serait-ce qu'à lui-même qu'il participait à l'élaboration des événements.

-Enfin, moi personnellement non, c'est vous que je charge de cette partie du travail. Et il est dans votre intérêt vital de réussir cette phase...Puis il regarda l'administrateur dans les yeux, pour être sûr de conserver son influence. Il ajouta : Mais attention, n'oubliez pas. Pour le moment, la faible brebis inoffensives et égarée, c'est vous.

Seulement quelques heures plus tard, il organisait les préparatifs de la capture, soulagé de ne plus être en présence de cet être abjecte et terrifiant. Dans deux jours, la poursuite commencerait. Les Humains Alceo di Ariosto, Hawk, Akarin Alarya, Symbelmynë, Kido, Kin-Fei seront conduits devant Illian et Findor. Ordre de l'administration. Il était temps...

~

La soirée était fraiche et agréable en ce quatrième jour des Joutes. On ne pourrait pas dire que les soldats n'eurent pas de travail, entre toutes ces intrusions, et maintenant la recherche d'Humains pour un Elfe suffisant et un administrateur tremblant. Les Legioni di Munduce sentaient la fatigue s'installer puisque les troupes n'étaient pas relayées. Un peu de repos aurait pourtant été mérité. Mais sous les instructions de Findor, qui oserait s'asseoir ?


Le groupe chargé de retrouver la gamine nommée Kin-Fei était composé de cinq soldats dévoués, bien informés et endurants. Ils se tenaient en embuscade au coin d'une rue, pas vraiment cachés ni discrets. Selon les dires du mage Elfe, la méfiance ne faisait pas partie du cerveau de l'humaine. Il serait simple de l'attraper si on ne se montrait pas menaçants. Il n'était pas une bonne idée de la chercher activement dans toute la cité, elle se déplaçait beaucoup trop pour qu'ils aient une chance de la croiser. Il leur fallait seulement attendre, elle passerait bien par là. Enfin, ça, c'est ce que leur avait dit le capitaine, transmettant les ordres de Findor et de l'Administrateur.

-Mais enfin, qui peut bien être cette Kin-Fei pour qu'on la recherche aussi ? Encore, en ce qui concerne la rôdeuse Symbelmynë, je peux comprendre mais là...Et qui plus est, je n'avais encore jamais entendu parlé d'une humaine de ce genre...

-Ça ne te regarde pas, Hargonis. Estime toi heureux que nous nous chargions de la cible la plus facile à débusquer.

Un troisième soldat ajouta :

-C'est vrai qu'avec une telle apparence, on pourra pas la louper.

-Oui, rappelez-la moi donc d'ailleurs...

-Petite taille, démarche très particulière, souvent inhabituelle, vêtements et visage étrangers à Geadras. En tout cas, personne n'a encore vu d'individu comme cela dans les régions alentours. Ah oui, et des cheveux reconnaissables à leur irrégularité : épis, court, puis long, enfin du grand n'importe quoi.

-Ce ne serait pas cette jeune fille là, à tout hasard ? Demanda Hargonis en pointant du doigt dans la direction de la description exacte.

La petite troupe s'ébranla, sortie d'une longue hibernation.

-Vite, un messager pour en avertir le capitaine !

-Je m'en charge !

-Tous à vos postes !


La tête à l'envers, marchant sur les mains les yeux plongés dans le vide, Kin était pensive et inattentive. Ce qu'elle venait
d'apprendre la laissait dans un état de déconnexion, elle sentait que bientôt, elle exploserait...Étrange que la tempête ne se soit
toujours pas déclenchée, connaissant son impulsivité. Elle se heurta de plein fouet à un homme agité qui ne s'arrêta ni ne se
retourna pour voir ce qu'il avait bousculé et continua sa course effrénée, ses yeux perçants de faucon fixés devant lui. Kin
rétablit laborieusement son équilibre en se remettant sur ses pieds alors que des voix retentissaient non loin de là :[/font]

-Hawk ! Arrêtez vous !

La jeune fille leva les yeux vers le ciel, espérant y croiser le regard bienveillant du Grand Oiseau Noir, mais il ne tournoyait plus au dessus de la ville. Elle voulait partir tout de suite. Ces...jeux ne l'intéressaient plus, au vu des paroles qui s'étaient insinuées en elle. Elle reprit un minimum de présence lorsqu'une main puissante se posa sur son épaule. Dans un réflexe animal, elle se jeta au sol, évitant ainsi la prise, se retourna et détala en voyant la petite troupe de Legioni qui en avait visiblement après elle. Qu'avait-elle fait encore ?


Courir. Courir encore. Mais sans jamais atteindre un but. Courir pour s'envoler. Mais sans jamais atteindre les nuages. Courir. Voilà la façon dont on pouvait définir la vie de Kin-Fei. Une course indéterminée.

Au début, les soldats eurent du mal à la suivre. Mais ils n'était pas les Legioni di Munduce pour rien. Leur entrainement rendait leurs muscles puissants, durs, souples, performants. Elle fut vite à portée de main. Jusqu'au moment où elle s'agrippa à un toit et s'y hissa énergiquement. Leur temps de réaction était cependant celui de soldats expérimentés et ils réussirent à la suivre, pensant que cette fois, elle serait coincée. Mais non. La poursuite se prolongea sur les toits, puis de nouveau au sol. Elle dura une bonne heure. Kin s'arrêta toutefois net devant un stand qui proposait une multitude de petits objets finement sculptés, d'une étrangeté hypnotique. Ils ne ressemblaient en rien à ce qu'elle connaissait des travaux des gens de la caravane ou de ce qu'elle avait vu chez les Nains. Et la jeune fille était fascinée par tout ce qu'elle découvrait. En un éclair, elle avait oublié les gardes à ses trousses, toutes ses pensées parasites et ses idées stupides. Elle était entrée dans une phase d'observation et de compréhension. Ces pierres précieuses l'interpellaient. Elle pouvait presque visualiser d'où elles provenaient, comment elles avait été travaillées. Tout cela était bien plus passionnant qu'un groupe de soldats dangereux.

Déstabilisés par ce comportement des plus nonchalants, les quatre Legioni restants se concertèrent une seconde du regard, puis s'approchèrent avec détermination.

Nouveau réflexe. Elle ne les avait ni vu ni entendu l'encercler. Une perception infime de l'environnement lui avait suffit pour interrompre sa contemplation. Elle bondit sur la table où étaient exposés les œuvres, au détriment du vendeur qui hurla son mécontentement, et s'enfuit de l'autre côté du stand. Avec tout ça, elle se perdait une fois de plus dans les ruelles et ne pouvait rejoindre le lieu de rendez vous qu'elle s'était donné avec Itrenog. Et puis, d'un coup, une douleur perçante lui traversa le crâne. Elle perdit l'équilibre et s'effondra sur le sol, face contre terre, se prenant la tête dans les mains pour faire taire ces cris de détresse qui l'envahissaient. Que se passait-il ? Pourquoi maintenant ? Kin-Fei se recroquevilla sur elle-même, dans l'ombre du crépuscule, n'émettant plus un son, n'esquissant aucun mouvement. Ça faisait mal. Un mal qu'elle connaissait bien. Et face auquel elle était dépourvue de défense. Elle sentit le sol se dérober sous elle alors qu'Hargonis la soulevait de terre comme si c'était une plume et que les soldats prenaient la précaution de l'attacher avec une solide corde.

Les pas des Legioni résonnaient dans la grande salle de leur point de rencontre avec les « têtes » du projet. L'administrateur
était déjà là, assis derrière une table en bois massif, appliquant son sceau à divers parchemins administratifs ou lettres destinées aux Grands de ce peuple. Il y avait une unique fenêtre, mais des chandelles étaient allumées à tous les coins de la pièce. Au fond, une petite porte donnait sur une arrière cour plutôt bien aménagée. Les soldats entrèrent par la porte principale à deux énormes battants en chêne, tandis que le malaise de la gamine s'estompait lentement. Ses yeux gris étaient fermés ; l'effort qu'elle menait dans sa tête était intense. Était-ce dut à ce qu'il s'était passé plusieurs heures plus tôt ? Lorsqu'elle revint totalement à elle, elle était allongée sur la pierre froide qui composait le carrelage de cette imposante salle. Quand elle se redressa, elle aperçut une femme, assise à même le sol, les poings liés également, vêtue des mêmes habits que ceux qu'elle avait déjà vu sur les êtres masculins du lieu. La jeune femme se tenait droite, le regard hautain, comme si elle défiait ses ravisseurs. L'administrateur était toutefois trop concentré à ses paperasses qu'il n'y faisait pas attention. Quoiqu'on pouvait déceler chez lui une certaine tension. Kin, dont les jambes redevenaient actives, se mit sur ses pieds, gigota quelques instants pour trouver une position confortable dans le but de réduire à néant son mal de tête.

Elle n'entendit pas l'Elfe qui s'introduisait dans l'espace par la petite porte arrière et murmurait quelque chose à Illian, qui parut encore plus mal à l'aise. Une gouttelette de sueur perla dans son cou, lui donnant un frisson dont il se serait passé. Findor observa un instant les manipulations corporelles de l'adolescente pendant quelques minutes, puis il l'interpella de sa voix douce mais glaciale.

-Kin-Fei, c'est toi n'est-ce pas ?

Ses paroles se répercutèrent sur les hauts murs du bureau. Elle cessa de gesticuler pour planter son regard dans le sien. Elle répondit de sa petite voix enfantine d'une façon bien à elle.

-Oui. Mais suis-je bien ce que je suis ?

L’Elfe sourit. Un sourire loin d'être cordial ou chaleureux.

-Et toi, t'es qui ?

Le sourire s'effaça. L'insolence, il ne la tolérerait pas longtemps. Mais il contint son agacement, et continua d'un ton tranquille :

-Mon nom est Findor. Tu es donc celle qui a massacré à elle seule la moitié d'un clan Nain...Si tu te le demandes, saches que je sais bien des choses que la plupart des gens normaux ignorent. Et je sais que c'est toi qui a mis tout ce désordre dans le royaume Nain.

-Toi, tu n'es pas un Nain. Tu es quoi ?

-Je suis un Elfe, la race la plus pure et la plus noble qui puisse exister ! Tu ne viens pas d'ici...

La réflexion de Findor se perdit en écho pendant que la lourde porte de chêne s'ouvrit de nouveau. Cette fois-ci, c'est l'homme qui avait bousculé Kin qui fut jeté à terre. Les gardes sortirent. La jeune femme qui était restée immobile tourna la tête vers le nouvel arrivant, avant de replonger dans ses pensées muettes.

La jeune acrobate, assise n'importe comment dans une position improbable, le regarda d'abord étonnée, puis la porte recommença à laisser passer la lumière dans son ouverture. Findor fit remarquer à l'administrateur :

-Quelle efficacité ! Je vous félicite...

Kin-Fei reprit tout son dynamisme d'un coup : le rendez vous avec Itrenog qu'elle avait oublié n'allait pas tarder, et elle serait en retard ! Alors que ce qu'ils devaient accomplir maintenant était si important pour l'un et pour l'autre ! Elle se leva, courut vers la porte mais se fit éjecter par un coup de pied dans l'estomac qui projeta le poids plume à travers la salle. Elle se frotta le ventre avant de se rasseoir comme tout à l'heure, c'est-à-dire en tailleur, les mains au milieu de ses jambes portant tout son corps (à part les mains, rien ne touche le sol). Puis Kin comprit pourquoi la jeune femme ne bougeait pas d'un poil. Pas parce qu'elle était une statue de pierre, mais parce que sa jambe était blessée. Elle avait sûrement dut se battre avant d'atterrir ici. La jeune étrangère ressentait plus ou moins sa douleur, il lui fallait un médecin...Chez les Nomades, tout le monde savait guérir une plaie avec des herbes, mais en ce lieu et à cet instant, Kin-Fei n'avait rien de tout ça sur elle.

Enfin, dans un fracas sourd, les nouveaux arrivants prirent place...

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[Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie Empty Re: [Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie

Message par Hawk Sam 30 Avr 2011 - 21:00



Il régnait beaucoup d’agitation à l’extérieur de Munduce. Une effervescence dont Hawk n’était pas habitué. Il tenait son cheval par la bribe, une magnifique jument au pelage blanc comme neige et à la crinière grisâtre. Elle renâcla avec frayeur lorsqu’elle aperçut la foule qui se tenait en masse aux abords de la ville. Les différentes races de Gaedrâs se tenaient rassemblés pour participer à des jeux appelés : joutes. Le jeune homme caressa avec douceur l’encolure de Nara pour la rassurer et il continua sa route. Autour de lui, les gens festoyaient, dansaient et s’amusaient en participant aux jeux. Cet évènement semblait donner un nouvel élan aux habitants car il n’y avait aucune distinction raciale. On pouvait marcher, parler et rire sans craindre une querelle qui opposerait deux personnes dont les origines divergeaient.

Hawk ne se souciait guère de ce genre d’évènement, sa présence à Munduce était de toute autre nature. Bien-entendu, cela lui réchauffait le cœur de voir des gens en si bon termes les uns entre les autres. Il doutait cependant que cela dure. Il remarqua subitement la présence des Legioni de Munduce, des miliciens de la cité qui surveillaient les civils avec beaucoup d’intérêt. Aucun d’eux ne courbait l’échine et ne se dérobait à la tâche qu’on lui assignait. Le jeune homme ne put s’empêcher de penser qu’il aurait pu devenir l’un des leur. En effet, son but premier a toujours été d’intégrer une compagnie militaire, de monter les échelons et de pouvoir commander lui-même ses hommes. Un rêve auquel il avait renoncé, à quoi servait l’armée alors qu’aucune guerre ne menaçait quelques part sur Naravel ? Rien. C’est pourquoi il errait désormais avec Nara à travers le pays pour proposer ses services en tant que mercenaire. A l’heure actuelle, personne ne souhaitait s’offrir les services d’un soldat qui arpentait le pays.

A l’approche des portes de Munduce, Hawk sentit l’attention des gardes se porter sur lui ou en tout cas c’est ce qu’il crut. Ses inquiétudes se révélèrent fondées lorsqu’une escouade de miliciens commença à le suivre. Il continua à poursuivre sa route sans faire attention à eux car il n’avait rien à se reprocher. Ceux qui surveillaient l’entrée principale vinrent l’interpeller et il se retrouva encerclé. Autour d’eux, les citoyens de la ville et les participants des joutes commençaient à trouver cet attroupement louche et la plupart avaient les yeux rivés sur eux. Hawk croyait de plus en plus être tombé dans un guet-apens mais il se demandait pourquoi les Legioni venaient le trouver, qu’avait-il fait pour qu’on s’intéresse à lui ? Il savait qu’il ne tarderait pas à trouver la réponse à cette question.

—Bonjour monsieur, veuillez nous excuser de vous importuner, commença l’un d’eux.
—Il n’y a pas de mal, répliqua froidement le jeune homme. Vous ne faîtes que votre travail !
—Quel est la raison de votre visite dans notre humble cité ? Demanda-t-il. Simple vérification de routine car nous ne laissons pas passer les voyageurs qui ne sont pas connus.
—« Ou surtout ceux qui ne vous reviennent pas », plaisanta intérieurement Hawk.
—Et j’aurais besoin de votre nom, ajouta-t-il.
—Je m’appelle Hawk, ce qui m’amène ne regarde que moi. Mais si vous tenez tant à le savoir, je suis ici pour affaire.

Les soldats se consultèrent du regard entre eux et les uns se mirent à murmurer à l’oreille des autres. Le jeune homme pensait avoir affaire à un simple contrôle d’identité mais il trouvait la situation de plus en plus inquiétante. Il supposait qu’ils allaient le laisser entrer sans qu’il n’y ait de problèmes, en réalité il se trompait.

—Monsieur Hawk, veuillez nous suivre sans faire d’histoire, pria le Legioni en mettant une main à la garde de son épée comme s’il craignait une mauvaise réaction du mercenaire.
—Que me voulez-vous ? Demanda-t-il en s’apprêtant à tirer son épée d’argent avec un pommeau en forme de tête d’aigle.
—Une importante personnalité du château, le seigneur Findor, a demandé à ce que l’on vous arrête et qu’on vous amène devant lui.



Hawk ne connaissait aucunement ce Findor à part de réputation : c’était un elfe qui travaillait contre la criminalité qui sévissait dans la lointaine cité d’Ilmar. Que lui voulait-on pour qu’on envoi la milice de Munduce sur ses traces ? Pourquoi un seigneur elfe désirait le voir alors qu’il se trouvait à des kilomètres de là ? Le jeune homme s’en moquait bien. Tout ce qu’il voulait, c’était de pénétré dans la ville et d’aller conclure une affaire avec un client, le reste lui importait peu. Il savait une chose : il ne les accompagnerait pas, quelque pouvait être la raison de son arrestation ! Il remarqua que les soldats venaient de relâcher leur attention, s’attendant à ce qu’il les suive de plein gré. Il choisit ce moment pour leur fausser compagnie. A contrecœur, il abandonna Nara et parvint à briser le cercle, bousculant les soldats au passage. Une course poursuite effrénée débuta alors.

Le jeune mercenaire se fraya un chemin à travers les foules et passa les portes de la cité. Sans savoir où il se dirigeait, il dévala les rues à pleine vitesse sans prendre la peine de regarder par-dessus son épaule. Dans sa course, vit une jeune fille qui s’amusait à faire des cabrioles au beau milieu d’une rue. Une troupe de Legioni s’apprêtaient à s’emparer d’elle. Il ne ralentit pas l’allure et la fillette perdit l’équilibre à son passage. Il jeta un regard rapide par-dessus son épaule et remarqua qu’elle fuyait les miliciens de Munduce.

—Hawk ! Arrêtez ! Lança un milicien.

Le jeune homme ignora cet ordre et préféra conserver son allure même s’il commençait à fatiguer. Tout comme eux, c’était un semblant de militaire. Il savait qu’il n’aurait aucun répit sauf s’il décidait de se battre ou de se rendre, dans les deux cas il ne pourrait pas s’échapper. Malgré ses talents de combattants, il pensait qu’il n’en viendrait jamais à bout. Il choisit de continuer à courir jusqu’à ce qu’il puisse retrouver sa jument, bien qu’elle devait être aux mains des Legioni désormais. Ses connaissances du plan cartographique de la ville, le conduisirent dans un cul-de-sac, au bout d’une ruelle étroite. Il comprit qu’il n’avait aucune chance de s’enfuir et qu’il venait de perdre la partie. Il recula jusqu’à ce qu’il soit acculer contre le mur du fond de l’impasse, il n’y avait plus aucun moyen de s’échapper. Il savait que toutes tentatives seraient vaines et qu’il y laisserait peut-être la vie. Le jeune homme avait la respiration saccadée, le souffle court et ses jambes le faisaient souffrir. Son état ne lui permettrait pas d’aller bien loin.



—Vous êtes coincé ! Ricana un des membres de la Legioni lorsque la troupe qui le poursuivait parvint à le cerner.
—Je ne me rendrais pas sans combattre ! Rugit Hawk en dégainant son arme, prêt à frapper.
—Rendez-vous et il ne vous sera fait aucun mal, le seigneur Findor vous veut vivant !

L’un d’eux se lança à l’attaque et tenta d’asséner un coup de taille destiné à le désarmer. Hawk para l’assaut avec habilité malgré la fatigue qui le tenaillait, il se battrait jusqu’au bout. Son adversaire tenta une percée avec une frapper d’estoc et c’est lui qui fut désarmé. Un second vint prendre part au combat puis bientôt l’ensemble des Legioni qui tentèrent de l’affronter. Le jeune homme était rapide, calculait ses stratégies à l’avance mais face à leur nombre, il ne tiendrait pas longtemps. Il pouvait seulement gagner du temps mais cela ne serait pas d’un grand secours. Il lui fallait trouver une solution pour s’échapper et vite sinon il finirait entre leurs mains. L’attention concentrée sur la bataille, il tenta de balayer la ruelle des yeux en espérant y trouver une échappatoire. Bingo ! Sur sa droite, le mur semblait apte à être escaladé. Avec rapidité et souplesse, il parvint à s’accrocher au mur et puis il commença son ascension jusqu’au toit. Des pierres qui dépassaient lui offraient un appui favorable pour monter. Comme il le redoutait, les Legioni ne tardèrent pas à le rejoindre car eux-mêmes étaient des hommes très entraînés ce qui devait être un jeu d’enfant pour eux.

—Mais que veut ce Findor à la fin ? S’énerva Hawk en faisant face à ses poursuivants, l’épée à la main, en position de garde.
—C’est à lui qu’il faudra poser la question, en attendant...faîtes de beaux rêves !

Le jeune homme ne comprit cette dernière phrase que lorsqu’il sentit un objet dur, lourd et froid lui écraser la tempe. La force de l’impact le sonna et il perdit l’équilibre. Il tomba à terre et sa vision se brouilla, du sang qui coulait le long de sa crâne vint lui obscurcir encore plus la vue. Il essaye de reprendre ses esprits avant qu’ils ne le capturent mais il fut trop tard. Les Legioni de Munduce s’emparèrent de lui et il se sentit comme dérober du sol. Il finit par ne plus sentir ses membres et il sombra dans l’inconscience.

*

A son réveil, Hawk était allongé sur un tas de paille dans une charrette conduite par un homme de la Legioni de Munduce. Il avait un terrible mal de crâne et un bandage blanc ceignait sa tête endoloris. Le jeune homme essayer de remuer les membres mais une douleur insupportable au crâne lui arracha une plainte. L’homme qui conduisait la carriole ignora la plainte de son prisonnier et continua de faire avancer son attelage. Hawk tenta de bouger afin de prendre la fuite mais il ne pouvait faire un seul geste sans que son mal lui reprenne. Ses efforts l’avaient tellement épuisé qu’il se laissa tomber dans les bras de Morphée avec un sentiment d’amertume. A son réveil, il se trouvait couché dans un brancard porté par deux hommes. Il sentit qu’on l’aidait à se redresser puis qu’on le portait bras-dessus bras-dessous.



On l’amena dans une pièce sombre où se tenait une jeune fille qu’il reconnut comme étant celle qu’il avait croisée lors de sa fuite. Elle parlait avec un homme, celui se désintéressa de la conversation et son attention se focalisa sur le nouvel arrivant. Il s’approcha et le jeune homme préféra l’ignorer et rester silencieux.

—Ainsi…c’est vous Hawk ? Fit-il.

Grand et élancé, vêtu d’un manteau noir et équipé d’épaulettes grisâtres, il portait un long sabre majestueux à son côté. Son air intimidant et maléfique inspirait le plus grand respect et la plus grande crainte. Il avait de longs cheveux gris et des yeux noirs comme la mort. Hawk demeura muet à la question que venait de lui poser Findor.

—Votre silence sera de courte durée car je n’aime pas qu’on me manque de respect dans ma ville ! Ajouta l’elfe, un sourire glacial flottant sur ses lèvres. Néanmoins, j’ai encore besoin de vous et de vos talents !
—« Vous perdez votre temps avec moi », pensa intérieurement le jeune homme.
—Au contraire, j’ai besoin de votre aide ainsi que celle de cette jeune fille, répliqua-t-il en désignant Kin-Fei.
—Qu’attendez-vous de nous ?
—Vous le saurez en temps utiles, mes hommes sont à la recherche de vos futurs coéquipiers qui d’ailleurs nous donnent encore plus de fil à retordre que vous. Sachez seulement que j’ai une mission à accomplir et qu'elle ne se fera pas sans vous.

On entendit bientôt un fracas à l'extérieur de la pièce, signifiant certainement l'arrivée de ses nouveaux coéquipiers. Hawk était pressé de connaître le but de sa mission et d'en finir au plus vite. Il espérait qu'on lui attribuerait une récompense s'il menait à bien cette tâche.

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Message par Symbelmynë Mar 10 Mai 2011 - 17:05

Symbelmynë attendait.
Contrairement à la foule dans laquelle elle se noyait et qui tentait de percer la milice pour accéder aux Joutes, elle n'était pas là pour ces festivités. En vérité, elle venait ici pour ce reposer de ce long voyage parcourut à travers la Grande Plaine. Autant dire que la perspective d'entrer dans ce tourbillon de personnes ne la réjouissait pas. Mais pourquoi chercher ailleurs? Ici la nourriture abondait et la boisson coulait à flots... Exactement ce qu'il lui fallait pour se refaire !
Alors elle attendait comme tout les autres voyageurs, dans les rangs.
Elle était encapuchonnée mais la fraîcheur de la soirée et les petits vents frais n'y étaient pour rien. Évidement et comme à son habitude elle se dissimulait. Personne de devait suspecter sa féminité.
Soudain, une voix saturée, lassée et rauque l'interpela.

-Votre nom et deux pièces d'argent je vous pris, monsieur. demanda le garde fatigué par tout ce chahut.

La rôdeuse sortit une petite dague dont on ne sait où qu'elle pointa sur l'homme en armes, la dissimulant merveilleusement à tout autres regards indiscrets. Une lueur de peur s'afficha sur le visage du milicien, surement novice. Avant qu'il n'ouvre la bouche, elle murmura à discrètement à son oreille.

-Cinq pièce d'argent et on oublie le nom.

Une goutte de sueur perla le front de l'interlocuteur. Incapable de répondre il hocha violemment la tête. Symbelmynë rengaina sa dague et plaça les pièces entre les doigts du garde. Elle pénétra ainsi dans la Mergetale bouillonnante. Ici, avec la monde et tout ces quartiers, il y avait mille et un recoins pour se cacher ... Mais à quoi bon ? Qui pouvait la prendre en chasse ? Elle, Symbelmynë !

Sans enlever son capuchon, elle passa devant des tas de marchands. Toutes ces belles gourmandises sur les étales lui faisaient envie ! Elle craqua finalement pour un pain brioché acheté à un commerçant humain. Il était parfait ! Le sucre et le miel était ce qu'il lui fallait ! Elle prit également une chopine de bière à une taverne ambulante et commença à regarder, à observer toutes les animation qui ponctuaient les Joutes Geadrasiennes. Après avoir admiré le stand d'un nain avec toutes ses armes argentées, elle accorda un regard à un magicien de pacotille et finis par examiner un stand de combat.
Ce stand était constituée d'un pauvre ring en bois. Sur ce ring, deux immenses colosses se faisaient face. L'un de race humaine portait une énorme épée et un casque, l'autre, un nain, une encore plus imposante une hache et un bouclier en bois.

-Venez ! Approchez ! Ici se battent Lumaric le magnifique et Oüain le bourrin ! Faites vos paries ! Approchez ! criait un homme, une puissante voix pour timbre, minable à côté des créatures.

Plusieurs personnes s'avancèrent étonnées par l'enthousiasme de ce gringalet à la forte voix.
Bientôt, les deux bêtes de foire furent lâchées. Oüain, le nain, semblait avoir le dessus. Quelque abrutis commençaient même à crier son nom. Soudain, il abîma dangereusement le casque de son adversaire. Celui-ci lui rendis en lui coupant légèrement le bras. Fou de rage, le bourrin coupa la main de Lumaric. La main toujours accrochée à la l'épée échoua lourdement sur le sol, accompagnée des cris de douleurs de son propriétaire. Le sang giclait au grand bonheur des supporters de l'escrimeur. Le gringalet à la grosse voix se remit à crier :

-Victoiiiiire pour OOOOOüüüaiiiiin ! (Il laissa la foule applaudir avant d'ajouter:) Qui veut tenter sa chance ?

La foule se tût soudain. Tout le monde regardait les autres, se faisant le plus petit possible ... Une voix finit par se faire entendre.

-Moi !

Elle était faussement grave et pourtant puissante... Et, chose évidente pour qui la connaissait, c'était Symbelmynë.

Le visage toujours voilée, elle grimpa avec agilité sur le ring. Le gringalet lui proposa des armes lourdes. Sans répondre, elle posa la sac qu'elle tenait en bandoulière. Elle se plaça directement devant le bourrin, la tête haute. Elle semblait si fine en comparaison avec la brute. Le dénommé nain la regardait amusé. Il demanda bêtement:

-Tu ne veux donc aucunes armes ? Qui es tu pour penser me vaincre?
-Mon nom importe peu et mes arme sont celles ci ... répondit-elle en dégainant majestueusement ses armes. Je vous les présente : Khayamur et Macil An'Hecil.[/color] et dédaigneusement elle ajouta : Commençons je vous pris. J'ai un horaire à respecter, moi !

Le bourrin sourit de toutes ces dents dont beaucoup étaient cassées. Et se rua sur la femme. Elle esquiva simplement, en souplesse. Il alla planter sa hache dans le bois à l'autre bout du ring. Il peina à l'enlever. Il dû même se défaire de son bouclier. Elle attendit simplement. Quand il arriva enfin à la sortir, il se montra moins pressé : il essaya d'abattre son arme sur le crâne de la guerrière. Elle contra des deux épées, dégagea une et coupa la brute sous l'aisselle. Il hurla. Énervé, il se rua sur elle et de nombreuses passes furent échangé. Symbelmynë avait un niveau largement au dessus de cette brute épaisse et c'est pourquoi elle s'amusait à faire des pirouettes, des cabrioles et autre originalités qui amusèrent le publique. Bien évidement, cela ne faisait qu'augmenter la fureur de Oüain.
Cette lutte n'amusait finalement pas tant que Symbelmynë. Elle ne prêtait plus attention à ce combat trop aisé à son goût ...
C'est alors qu'elle remarqua des Legioni Di Mundulce qui demandaient à tous les spectateurs la même chose:

-Pardon Monsieur/Madame/Mademoiselle, vous n'aurez pas vue une femme vêtue de vêtements masculins ? Grande ? Les cheveux blonds grisés? et yeux orangés? Elle à des grandes belles armes croisées dans le dos ?

Aucuns ne répondaient trop absorbé par le combat mais ... Elle cherchait déjà une issus.

Oüain profita de l'égarement de la guerrière pour abattre une nouvelle fois sa lame aiguisée. Symbelmynë l'esquiva un peu trop tard. Elle transperça le mollet de la jeune femme. La douleur était grande et elle ne pu retenir un cri qui franchit la barrière de ses lèvres. Un cri bien trop aigüe. Tout le monde fut surprit par ce cri. En colère, la rôdeuse pris appuis sur ces deux jambes, sauta dans un saut périlleux avant de frapper des deux pieds avec une force prodigieuse la torse du nain. Ce dernier fut propulser du ring, cassa la définitivement la barrière où il avait figé sa hache et atterrit sur le sol, au beau milieu de spectateurs qui s'était – heureusement !- écartés. La guerrière retomba sur ces jambe avec douleur, elle resta debout, regardant l'être des mines à terre incapable de se relever. Le silence l'enveloppai et même les Legioni di Munduce admirèrent le colosse terrassé mais plus encore la silhouette qui lui avait provoqué sa perte.
La soirée avançait. Un vent frais caressa le visage de Symbelmynë et... Emporta son masque! Alors, elle se retrouva tête nue devant des tas de gens. Ce visage si féminin, ce port de reine, ces yeux de fauves ... On ne pouvait s'y tromper ! Des cris éclatèrent dans la foule suite à cette révélation. Les Legioni se ruèrent sur elle. Rapide comme l'éclaire, la guerrière attrapa ses armes et se mit à courir... « Encore courir ! Mais quand pourrais-je enfin faire face ? » pensa-t-elle.
Elle n'avais aucune chance de se sortir de la sorte et pourtant elle y croyait ; sa jambe blessée traînait et pourtant elle tenait ; son sac était si lourd et pourtant elle le portait ; sa faim revenait, mordante, pourtant elle ne ménageai pas...
Elle bouscula la foule avec tout la puissance qui lui restait. Mais la sang coulait de sa jambe et devenait instantanément froid sur sa peau. Des frissons de douleurs remontaient de sa colonne vertébrale . Elle serrait les dents. Que pouvait elle faire de plus ?
Seulement et bêtement, elle trébucha et tomba, finissant sa course une joue contre terre et le mollet en feu.
Les Legioni di Munduce vinrent la cueillir et se moquèrent :

-C'est toi qu'on appelle la Redoutable ?Nous qui nous nous étions dépités tomber sur toi ! On est plutôt pas mal chanceux ! rit un.
-On n'a même pas risqué notre peau ! ironisa un autre.

Ils lui lièrent les main dans le dos et essayèrent de la remettre sur pied. Il n'y arrivèrent pas donc elle fut contraint de le faire avec le peu de force qui lui restait... Bien que tous pure voir sa manière étonnante de se relever, personne ne compris qu'elle récupérait une dague cachée dans sa botte. Une fois debout les idiots commentaient toujours :

-Pas de doute c'est elle : la stature, la race et les vêtements... On peut pas se tromper ! dit celui qui semblait être le capitaine de cette équipe.
-Regardez comme c'est lamentable ! Elle pourrait être pas mal cet accoutrement ! Elle est plutôt mignonne en plus ... reprit le premier avec un clin d'œil coquin au troisième.

Symbelmynë n'y tient plus. Tranchant dans un geste ses liens avec la dague qu'elle avait savamment dissimulée, elle la planta avec force dans le cou de l'imbécile qui venait de la profaner ! Le sang du garde jailli. Le destinataire du clin d'œil prit son camarade dans les bras en jurant. Malheureusement le commandant se précipita sur la guerrière pour ne pas lui laisser une chance de fuite. Dommage pour elle. En plus... il n'était pas tout à fait mort.
La foule avait fait un cercle autour d'eux, tandis que le chef de Legioni di Munduce ruait de coup de pieds la guerrière. Les bottes lourde brisaient le corps de la rôdeuse et pourtant aucun cris, aucuns gémissement ni même des rictus de douleurs la marquèrent. Bien sûr elle souffrait mais aucun ne pu l'affirmer vraiment. Elle affrontait avec une passivité déconcertante les godillots du garde et avait toujours une lueur de défit dans les yeux.
Il la releva enfin. Elle avait le souffle coupé. Il hésita. Il regardait un gourdin. Peut être voulait-il l'assommer ? Ce serait plus simple pour la transporter, non ? Peut être pas car il plaça son coutelas sous la gorge de la rôdeuse. Le second garde pris celui qui était blessé sur ses épaules et il quittèrent le cercle. Direction Munduce.
Symbelmynë était mal : Elle était tête découverte, aucune issu ne lui paraissait, la faim la prenait, son corps était brisé et son mollet enflammé. Elle passa ainsi devant des civiles ainsi. Elle entendit alors une courte conversation entre une mère et son fils :

-Elle se battait bien la dame... dit le petit garçon
-Ne dit pas ça ! Elle aura la tête coupée, c'est tout ce qu'elle mérite. le gronda la mère. Honte à elle !

Et ainsi elle fut entraînée dans la ville de Munduce, dans la disgrâce et les insultes fumantes des passants.

Bientôt les gardes lui bandèrent les yeux. Et la guidèrent crapuleusement. Souvent elle buttait contre un pavé ou une marche et souvent elle tombait. Le garde transportant le blessé partit.

On découvrit les yeux de la femme quand ils entrèrent dans une grande salle par d'immense portes en chêne à double battant gravée magnifiquement de fioritures jolies mais inutile au goût de Symbelmynë. Ce qui attira tout de suite l'attention de la vagabonde fut une petite fenêtre... Fermée. Dommage ! ... Mais peut être que cette petite arrière cour au fond de la salle pourrait lui servir de sortit ? La salle était très sombre. Partout des chandelles luisaient dans la pénombre. Elles brillaient suffisamment pour que la vagabonde aperçut un bonhomme assis derrière un énorme bureau. Il triait des papier et d'autre documents document dont Symbelmynë ne s'intéresserait pas. C'était l'administrateur.
Il ne lui adressa qu'un vague regard à la combattante. Elle le dévisagea.
Le tranchant glacial toujours appuyé sur son cou, elle était contrainte de boiter vers cet homme. Elle nota rapidement une adolescente endormie dans un coin. L'enfant n'avait pas l'air en forme. Elle avait tout de même quelque chose d'étrange. « Grotesque » pensa Symbelmynë.

Un elfe entra par la petite porte qui menait à la petite cours. Il était d'une blancheur cadavérique. Symbelmynë le reconnut comme ennemis quand son ravisseur se crispa sur sa lame. Il était craint celui ci. Elle le foudroya machinalement l'arrivant. L'immortel lui rendit un sourire d'ivoire, peu amical.

-Tiens, tiens... Mais ça ne serait pas la fameuse Symbelmynë ? commença-t-il.
-Ça dépend pour quoi ... grommela la nomade.
-Bien ! Il faut dire qu'on ma beaucoup parler de vous ... La Redoutable, dit-on -il ricana- , n'est-ce pas ? -il se tourna vers le Legioni- Vous avez été efficaces soldat !... Où sont vos camarades ? Je devine que vous n'avez pas pêché ce gros morceau seul !
-Elle ... Elle a grièvement blessé Birlas et Fanath l'a emmené en soins, votre seigneurie. débita le gardien.
-Je n'attendais pas moins de cette demoiselle. railla l'elfe. Vous pouvez disposer ! Et , je vous en pris, enlevez cette épée ! Elle ne peut rien contre moi et...
-Qui êtes vous ? le coupa Symbelmynë.
-Appelle moi Findor , nisse*. répondit odieusement l'elfe.

Dés que le Legioni abaissa le tranchant, la femme cracha au visage d'elfe. Aussitôt, l'imortel la pris au col, la souleva de quelque centimètre avant d'aboyer :

-Tu ne me manque pas de respect ! Je sais quantité de choses sur toi... Assez pour que tu visite toutes les geôles de Naravel et te couper la tête une centaines de fois. Alors ,si j'étais toi, je coopèrerais ! -il se "clama"- Que tu sois blessée ou non, j'ai besoin de toi...

Il la lâcha. Elle tomba mollement sur ses genoux, remplissant ces poumons quelques instants privés d'air avec un gémissement. Findor ajouta:

-...Mais si l'occasion se présente, je me ferais un plaisir de te briser, de te mater et de t'anéantir !

L'administrateur, qui avait relevé la tête pour suivre l'action, se cacha derrière ses papiers quand l'éternel passa dans son dos pour rejoindre la cours. On entendit un bruit d'eau; Findor devait se laver le visage dans un seau d'eau ou bassine et le garde s'éclipsa mais elle la blessée ne les écoutait plus.
Le souffle court et douloureux, elle courba l'échine... Tout se bousculait dans sa tête.
Qui était ce Findor ? Que lui voulait-il ? Comment pouvait avoir des informations la concernant ?Elle, toujours si discrète !
Et son état physique : Pitoyable ! Waharna devait lui en vouloir. Tout ça pour lui mettre une leçon à ce pauvre être... Il l'avait eu d'un côté...Elle était évidement séquestrée. Réquisitionnée du moins. Comment ferait-elle pour s'enfuir dans cet état ? Devait-elle user de sa magie ? Magie obscure ...
Elle releva la tête. Oui, cette magie la réconfortait ! Elle était en elle et elle lui donnait une nouvelle force. Quoi qu'il arrive elle ferait ce qu'on lui avait toujours enseigné : Elle affronterait la tête haute et jusqu'à la mort.
Avec ce port de reine, elle ressemblait à une statue. Elle défiait à nouveau tout du regard., droite comme le « i » de gloire. Seul sa respiration encore difficile permettait de s'y tromper.
Findor revint. Elle retint sa respiration, prête à un nouveau combat. Heureusement l'elfe ne s'intéressa pas à elle. Il se dirigea vers l'adolescente. Cette dernière venait de se réveiller avec cette tête de ces gents qui ont subit un roupillon forcé. Elle semblait drôle cette gamine !
La rôdeuse leur accorda un regard bref et ne suit pas la conversation, s'adonnant à d'autre questions et suppositions, sans bouger.
Il est complètement inutile de répéter que son organisme était posé à une immense douleur : Son mollet ouvert brûlait, sa faim grandissante la poussait à l'épuisement, son corps maltraité et sa gorge égratignée l'empêchait de se concentrer. Même son entraînement, aussi bon soit-il, ne l'avait pas préparée à cette situation... Détestable !
Un homme entra. « Un mercenaire » jugea Symbelmynë en jetant un regard par dessus son épaule.
Un autre encore arriva... Mais qu'était donc cette machination ?!
Soudain, la gamine bizarre sauta sur ces pieds et courut avec une vivacité déconcertante. Une lueur brillait dans ses yeux. La lueur de quelqu'un qui vient de se rappeler de quelque chose. Elle fut très – trop !- brutalement renvoyée par de rustre coup de pieds dans l'abdomen. Elle voltigea à travers la salle. Elle atterrit prés de la vagabonde. L'enfant ne semblait pas s'être fait vraiment mal.

-Bien essayé, petite... marmonna Symbelmynë.


« Mais je doute que sa suffise pour nous sortir de ce fumier dans lequel nous sommes tous... On y est jusqu'au cou ! » voulut-elle ajouter.
*Nisse : un mot elfique péjoratif pour "femme".

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Message par Alceo Di Ariosto Lun 18 Juil 2011 - 23:16

La nuit était en train de tomber sur Munduce et Alceo courait, plié en deux. Il suivait trois gamins d'une douzaine d'années le long des remparts de la ville.
Il était arrivé aux abords de la cité en fin d'après midi. En voyant la queue qui s'étendait sur presque un kilomètre devant les portes de Munduce, il s'était demandé ce qu'il se passait. Il avait finalement réussi par savoir, grâce à un marchand de peaux, que les Legioni surveillaient les entrées lors des Joutes. Alceo avait décidé de ne pas tenter de pénétrer dans les voies légales puisqu’il ne savait pas s'il était recherché après le meurtre qu’il avait commis. C’était peu probable car cet évènement s’était déroulé deux ans auparavant et dans une autre ville, mais il ne préférait pas prendre le risque.
Ainsi il avait attendu que le crépuscule tombe pour aborder des gamins qui jouaient le long des remparts. Le Scudon se doutait que ces enfants connaissaient d'autres moyens d'entrer dans la ville. Ils avaient discuté avidement le prix que proposait Alceo, qui avait du se résigner à se plier à leurs exigences : une bourse moitié pleine.
Ils allaient le mener dans la ville par les égouts. Les enfants de la ville et le soldat des Phalanges longèrent les remparts pendant une dizaine de minutes et débouchèrent sur le port. Le soleil était quasiment couché mais quelques rayons orangés illuminaient encore les bateaux qui mouillaient dans la baie. Là, ils descendirent au niveau de l’eau, et pataugèrent au bout du port, dans l’eau peu profonde. Alceo pu alors voir un large conduit, invisible de la terre. Les eaux de quelques quartiers de la ville s’écoulaient par ici. Ils pénétrèrent dans l’énorme tuyau, où Alceo ne voyait rien. Après quelques secondes d’adaptation, il parvint à distinguer les contours puis les détails du tunnel d’écoulement.
L'un des gamins cherchait quelque chose dans une sorte de cache dans le mur. Il y trouva une torche et un briquet qu'il alluma. Alceo pu alors percevoir l'environnement qui l'entourait. Le tuyau s'élargissait jusqu'à former un véritable tunnel, avec deux berges séparées par le flot constant des eaux de la ville. Quelques rats fuirent à l'approche des pas et de la lumière, mais le Scudon n'avait aucune idée de la direction à prendre. Il s'inquiétait aussi à propos de ces gamins. Les torches dissimulées ainsi dans les égouts indiquaient une organisation peu commune pour des enfants de cet âge. Alceo se promit d'être prudent.
Ainsi il les suivit dans ce labyrinthe souterrain. Ils parcouraient les tunnels, certains s'enfonçant dans la terre tandis que d'autres effleuraient la surface. Le noble était complètement perdu, ils avaient tellement bifurqué qu'il serait incapable de ressortir seul de ce dédale. Au bout de plus une heure de trajet, un des gamins intima le silence :

"-Maintenant plus un bruit, on approche de la sortie ! Georgio et Gabi, allez vérifiez que la voie est libre.
-D'accord Anatole."

Les deux plus petits partirent discrètement mais rapidement tandis que l’autre, plus grand et plus musclé restait avec Alceo. Ils patientèrent tous les deux quelques instants puis Anatole reprit la marche :

« -Ils arrivent, on y va !
-Comment tu le sais ?
-Je les entends. »

Le Scudon tendit l’oreille mais n’entendit rien. Il en était sûr, c’était plus que de simples gamins des rues. Ce devaient être de jeunes voleurs à qui on avait appris dès leur plus jeune âge les rudiments du banditisme. Alceo pensait tomber dans un piège mais il ne pouvait rien faire. Il était coincé avec les gamins puisqu’il serait incapable de ressortir des égouts. Il devrait donc les suivre jusqu’à la surface puis se débrouiller ensuite.
Il suivit ainsi le jeune voleur. Ils parcoururent une vingtaine de mètres quand à son tour Al put entendre des sons de pas discrets au loin. Il fut tout de même très surpris par l’ouïe très développée du gamin qui l’accompagnait. Cependant, le magicien ne parvenait pas à distinguer combien de personnes arrivaient vers eux. Il se plaça derrière l’adolescent et plaça sa main sur son épée. S’il se faisait attaquer, Al le prendrais en otage.
Ils marchèrent sur une dizaine de mètres ; Alceo était extrêmement tendu. Il faisait attention au moindre détail : les sons de pas qui résonnaient dans le tunnel, la lumière vacillante de la torche et le regard fuyant que le gamin lui lançait. Les pas se rapprochèrent et des silhouettes se découpèrent au loin. Alceo crispa sa main sur la poignée de son arme. Les silhouettes se rapprochaient. Il tendit la main vers le gamin et s’apprêta à dégainer.

« -C’es toi Anatole ?
-Oui c’est nous. Alors, la voie est libre ?

Les deux autres adolescents entrèrent dans la zone éclairée par la torche. Ils paraissaient essoufflés. En les voyant Al se détendit et relâcha son épée.

-Maintenant c’est bon. Mais on a croisé des Legioni à la sortie, on a réussi à les semer dans les ruelles. On peut y aller.
-On y va alors. »



---




Ils sortirent un par un par une bouche d’égout. Alceo découvrit l’intérieur de la ville, il se trouvait dans une ruelle bordée par de hauts batiments. Il faisait nuit, mais toute la cité retentissait. Il entendait de l’animation dans une rue voisine, il tourna la tête dans cette direction. Un chat détala derrière les trois gamins, mais il n’y avait aucune autre personne de visible. Ils se dirigèrent vers cette rue, Alceo restant sur ses gardes à l’arrière de la troupe.
Arrivé au bout de la ruelle, les trois gamins se retournèrent soudainement, bloquant la sortie. L’ancien soldat voulut revenir sur ces pas pour décamper par l’autre côté de la ruelle, mais un homme tout de noir vêtu sauta par la fenêtre du premier étage. Il atterrît habilement et barra le passage.

"-Qu'est-ce que vous voulez ? Je n'ai presque pas d'argent ?

-Les trois bourses que tu as sur toi feront l'affaire."

Alceo était surpris, il avait effectivement trois bourses pleines sur lui. Comment il le savait ? Devant l'air surpris du magicien, l'homme, grand et svelte, ajouta :

"-Oui, les petits travaillent plutôt bien.
Il marqua une pause,enchanté puis il sortit un couteau et s'approcha d'un air menaçant. Donne les nous et on te laisse la vie sauve. Tu as le choix."

Al ne répondit pas. Il entendit les trois gamins s'avancer derrière lui. L'homme en noir commençait à s'impatienter mais le Scudon n'en tenait pas compte : il se concentrait. Il faisait le vide dans sa tête.

"Comme tu voudras petit ...", lança le chef des voleurs d'un ton résigné. Il paraissait réellement blasé de devoir accomplir de tels gestes. Mais il devait bien survivre dans cette ville profondément corrompue.


L'homme s'élança vers Alceo, préparant un coup de taille vers la tête. En même temps, les gamins sortirent de courts canifs et imitèrent leur chef. Le magicien de réagit pas. Il les laissa s'approcher encore et encore. Les voleurs étaient surpris mais n’arrêtaient pas pour autant leur geste. Enfin au moment où les lames allaient le toucher, il murmura une courte incantation et retint sa respiration.
L'air qui l'entourait fut soufflé dans un bruissement, projetant ses assaillants à plusieurs mètres. Al courut alors vers le bout de la ruelle. Il remplit à nouveau ses poumons une fois qu'il atteint une zone qui n'avait pas subie son sortilège. Tout en courant, il retrouva une respiration normale. Arrivée à l'intersection avec la prochaine rue, plus grande, il se retourna et vit les voleurs qui se relevaient péniblement. Sa magie leur avait vraisemblablement infligé des dégâts conséquents. Alceo était tiré d'affaire, surtout qu'il commençait à regagner des zones plus fréquentées.
Il déboucha sur une place et s’arrêta de courir. Il ne se ferait plus agressé devant tant de monde. Il souffla et regarda autour de lui. Les joutes avaient attiré toutes les races qui fêtaient maintenant leurs retrouvailles. Quelques orcs trinquaient joyeusement avec de nombreux nains, une majorité d'hommes et quelques rares elfes. Il rentra dans la première échoppe qu'il trouva et prit part aussi à cet évènement sans précédent. Après tout, c'était pour ça qu'il était venu.


---


Alceo se réveilla doucement. En se retournant il tomba nez à nez avec une jolie jeune femme dont il ne se rappelait plus le nom. Il avait oublié qu’il avait passé la soirée à tenter de séduite la fille de l’aubergiste qui était serveuse dans l’établissement de son père. Il avait d’ailleurs réussi puisqu’ils avaient fini la nuit dans le foin de l’étable. Ils étaient encore tous les deux nus sous une couverture. Elle était belle. Ses cheveux encadraient des yeux pétillants et des joues généreuses. Al se souvenait qu’elle était petite avec des courbes avantageuses, il avait toujours été sensible à ce genre de fille. Il était en train d’admirer son visage quand il prit un seau d’eau en pleine tête. Surpris plus qu’en colère, il chercha d’où venait cette agression. Il fit le tour de l’étable du regard mais ne trouva personne. Puis un homme descendit de l’étage du bâtiment grâce à une vieille échelle. Il avait une bonne cinquantaine d’année mais son corps était encore musclé. Alceo reconnu le père de la jeune fille. La veille, le barman le regardait déjà d’un air menaçant quand le Scudon essayait de faire rire la serveuse. Il se planta devant les deux jeunes gens, et aboya :

« Dégage rapidement de là, si tu veux pas tâter de mon poing ! Et toi Carla retourne dans l’auberge, il y a des clients ! »


Alceo ne dit rien, et sortit de sous la couverture, nu tandis que Carla, il se souvenait maintenant de son nom, cachait son corps avec. Le père surpris par ce manque de pudeur, se retira on ne sait où. Le magicien finit de se vêtir, ramassa son sac de voyage et son arme puis déposa un léger baiser sur les lèvres de Carla. Il se dirigea vers la sortie de l’étable.

« Je repasserai ce soir Carla, attend moi. »

Elle lui sourit tout en se rhabillant, mais Al était déjà parti. Il était dans une cour derrière la taverne. Il était plutôt content de sa première soirée à Munduce. Malgré les difficultés qu’il avait eues pour y pénétrer, il avait passé une heureuse soirée. Alors qu’il essayait de revivre sa nuit dans sa tête, un énorme poing s’abattit sur sa joue. Il chancela mais parvint à rester debout. Il ne s’étonna pas en voyant le père de Carla, bras sur les hanches. Il s’approcha du Scudon, et colla son visage contre le sien. Al sentit son souffle chargé d'alcool quand il le menaça en l’attrapant par le col :

«Je te revois une fois prêt de Carla et t'auras à faire à moi ! Compris ?"

Le magicien n'aimait pas qu'on le menace, et encore moins quand ce n'était pas justifié. Le barman le tenait fermement, et remplissait l'air ambiant de son haleine alcoolisée. Alceo, légèrement énervé, retira lentement la main de l'autre homme. Il continua ensuite sa route mais il sentit des doigts se refermer fermement sur son épaule. Al se retourna, et à nouveau le père de Carla l'attrapa par le col de sa chemise, plus vigoureusement cette fois.

"Je répète : est-ce que t'as compris ?" demanda le barman avec véhémence.

Al réagit très rapidement. Il lança sa tête en avant et sentit le nez de son agresseur explosé sous la puissance du coup. Ce dernier le lâcha immédiatement et atterrit au sol, les deux mains sur le visage essayant de calmer le flot de sang. Al partit en courant. Il ne viendrait surement pas voir Carla ce soir.


---



Al se baladait maintenant au hasard dans les rues de Munduce. Il voyait la cité s’éveiller. Les marchands avaient déjà préparé leurs étales et les visiteurs de toutes races commençaient à remplir les rues. Al faisaient comme tous les touristes, il regardait ce que les commerçants avaient à offrir. La plupart vendait des bibelots mais certains proposaient des objets rares et d’excellente qualité mais le Scudon ne pouvait pas se les offrir.
Il s’intéressait à un négociant en armes quand quatre soldats l’encadrèrent. Al se retourna aussitôt mais déjà deux bras puissants et vifs l’empoignèrent. Il ne pouvait plus bouger. Il les regarda plus attentivement. Ils étaient très attentifs aux moindres gestes du magicien, cela se voyait à leurs yeux concentrés. Il remarqua que certains avaient des cicatrices visibles sur les bras ou sur le visage. Leur livrée était différente de celles des simples gardes de la ville. Al réalisa qu’il était entouré par quatre soldats des Legioni di Munduce.
Il se demandait ce qu’ils lui voulaient. L’unité d’élite de la cité ne s’intéressait pas aux simples assassinats. Le soldat des Phalanges de Scudo aurait des difficultés à se défaire de tels vétérans même s’il mourrait d’envie de se confronter à eux. Les deux sections avaient toujours été rivales, et il montrerait bien les capacités des Phalanges à ces Legioni. Al réfléchissait à toute vitesse mais ses pensées furent interrompues par le chef de la troupe, visiblement un sergent.

« -Tu es bien Alceo Di Ariosto ?
demanda-t-il en s’approchant d’Alceo. Al n’hésita qu’un instant avant de répondre. Cela ne servait à rien de mentir. S’ils l’avaient capturé, c’est qu’ils l’avaient reconnu.
-Oui, c’est bien moi. Que se passe-t-il ?
-Bien. Tu verras bien ce qu’il t’attend. Je n’en sais pas plus que toi ! Allez, emmenez-le.
-A vos ordres, Sergent Guerald. »
Les Legioni le firent avancer de quelques pas. Mais le sergent les retint.
« Au fait, Alceo, comment es-tu rentré dans Munduce ? Nous t’avions vu dans la queue aux portes de la ville, et nous nous apprêtions à te capturer, puis tu as disparu.
-Je suis passé par les égouts, de jeunes voleurs m’ont guidé.
Alceo était conscient qu’il venait de révéler quelque chose d’important et qui permettrait aux Legioni d’agir. Mais comme il avait été roulé par ses voleurs, il n’avaient aucun scrupule à les dénoncer. D’ailleurs le sergent paraissait surpris de tant de franchise.
-Les cartels encore. Merci de l’info. Traitez le bien ! »

Le sergent partit en avant avec un des soldats et les deux autres tirèrent Alceo à sa suite. Ils relâchèrent leur étreinte mais Al ne pouvait toujours pas à se libérer. Tandis qu’il était mener vers une destination qu’il lui était inconnue, il décida d’employer la magie, la seule chose pouvant déstabiliser ces unités d’élite. Il se concentra, comme à son habitude avant de lancer un sortilège. Dans chacune de ses mains, l’air se concentrait jusqu’à former deux boules compactes. Les deux Legioni n’avaient rien remarqué, plus attentifs aux mouvements musculaires de l’ancien soldat. Puis le magicien enfonça les boules dans le ventre de ses gardes, qui furent projetés au sol deux mètres plus loin. Le sergent et le Legioni se retournèrent pour voir Alceo s’éloigner en courant. Ce dernier était désavantagé puisqu’il ne connaissait pas le labyrinthe qu’était la ville. Mais les lourdes armures des Legioni les ralentissaient par rapport aux à la cuirasse du mage. Al devaient slalomer entre les visiteurs toujours plus nombreux. Il tourna à droite par deux fois puis à gauche, bousculant orcs et nains sur son passage et faisant tomber tout ce qu’il trouvait. Il se retourna et distingua le sergent accompagné de ses trois soldats mais ils étaient loin déjà. Le noble parviendrait à les distancer.


---


Al suivait le groupe de Legioni qui l’avait capturé depuis qu’il les avait semés. Il s’était placé à bonne distance et avait acheté une cape noire munie d’une capuche sous laquelle il avait pu dissimuler son visage reconnaissable. Les personnages si mystérieux étaient très fréquents dans les grandes villes, et encore plus durant les joutes, c’est pourquoi Alceo n’attirait pas l’attention outre mesure.
Ils approchaient maintenant du palais de l’administrateur. Al ne pouvait les suivre à l’intérieur, il se ferait immédiatement remarqué. Il hésitait maintenant sur la marche à suivre : attendre dans une planque proche du palais, capturer le sergent et le faire parler ou tout simplement quitter la ville. Le chef de la patrouille avait dit ne rien savoir, il paraissait sincère mais Al n’en était pas sûr.
Les Legioni entraient maintenant dans la demeure du dirigeant de la ville, en l’absence du Duce. Le Scudon regarda aux alentours. Une auberge se trouvait là, assez proche de l’entrée du palais pour pouvoir distinguer qui en sortait. Ce serait parfait. Il entra. Trois hommes discutaient avec véhémence dans un coin. Il alla au bar, commanda une chope de bière et s’installa à une table en terrasse. Quatre hommes se trouvaient à une table voisine et jouaient nonchalamment aux cartes. Al goûta sa boisson, et abaissa sa profonde capuche. Elle était fraîche et amère. Elle le désaltéra après les émotions de la matinée.
Soudain, tandis qu'il profitait de ce petit moment de détente, les quatre hommes qui se trouvaient à côté bondirent sur leurs pieds et fondirent sur Alceo, totalement pris au dépourvu. Le premier arrivé auprès du noble envoya un énorme coup de poing en plein visage, ce qu'il le fit violemment tombé de sa chaise. Ils l'immobilisèrent ensuite par terre grâce à une puissante clé de bras, il avait également le côté droit du visage plaqué au sol. Il parvint à distinguer l'arrivée d'un homme qui saisit un court couteau et qui entailla son pouce gauche. Il sortit ensuite une petite fiole et versa quelques gouttes de son contenu sur la plaie. Tout s'était passé très vite, Al n'avait pas eu le temps de réagir et maintenant il avait l'épaule droite en feu, mais il ne ressentit rien de spécial au pouce. L'homme avec des cheveux gris coiffés en queue de cheval et une cicatrice abimant son beau visage expliqua :

"Cette potion va inhiber tes pouvoirs pendant quelques temps. On arrivera à te maitriser cette fois. Puis il s'adressa aux hommes. Beau travail messieurs !
-Merci Capitaine !"

Alceo comprit qu'il était tombé entre les mains des Legioni. Il était tombé dans un piège. La patrouille qu'il filait avait du se rendre compte de sa présence et organisé ce guet-apens. Il se rendit compte des moyens qu'ils avaient développé pour l'attraper. L'auberge n'étant pas le seul endroit où il aurait pu aller, ils avaient du investir la plupart des lieux susceptibles d'être une planque proche du palais de l'administrateur. Mieux, quelques Legioni devaient être dissimulés dans la foule, prêt à intervenir.
Al ne pouvait rien faire, il était immobilisé, fatigué et incapable d’utiliser la magie : il ne pourrai pas s'enfuir cette fois. Alors qu'il commençait à se résigner, il sentit les deux soldats qui l'immobilisaient s'effondrer un à un sur lui, relâchant leur étreinte. Al repoussa les deux corps. Un poignard planté dans le cœur pour l'un et en plein visage pour l'autre. Il se releva en massant son épaule. Les Legioni s'agitaient, ils cherchaient d'où venait cette attaque. Al en profita pour briser la nuque d'un des soldats en une torsion. Le capitaine s'élança alors vers Alceo, toujours son couteau à la main. Al n'eut pas le temps de sortir son épée que déjà il devait esquiver un coup que lui assénait son adversaire. Il avançait déjà pour une deuxième attaque, mais il se fit plaquer au sol. Al ne parvenait pas à distinguer qui lui venait en aide. La tête du capitaine sortait de la mêlée, il en profita alors pour lui frapper le visage à deux reprises du talon de sa botte. Quelques os se rompirent, l'officier perdit conscience et Al s'en réjouit. Il aida son sauveur à se relever. Il fut surpris de voir un jeune homme de moins d'une vingtaine d'année, avec des cheveux bruns en pagaille retombant sur d'intrigants yeux sombres. Mais il n'avait pas le temps de s'attarder sur les détails de ce jeune homme, les environs étaient infestés de Legioni.

"J'ai égorgé l'autre soldat. Mais dépêche-toi, d'autres arrivent ... Et je m'appelle Akarin."

Al n'eut pas le temps de répondre, déjà ils purent entendre les pas des soldats à l'intérieur de l'auberge qui arrivaient sur la terrasse. Ils détalèrent tous les deux, Alceo à la suite de cet étonnant jeune homme.



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[Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie Empty Re: [Croisée restreinte] Ilmar la malveillante, première partie

Message par Akarin Jeu 10 Mai 2012 - 15:33

L'obscure de la nuit étendit ses bras squelettiques sur la cité d'Ilmar et les trompettes du couvre feu sonnèrent. L'administrateur de la ville côtière avait ordonné que tous les villageois doivent avoir regagnés leurs habitations avant la tombée du jour. Les rues s'étaient assombries au cours des jours et la terreur avait saisit la population à la gorge. Les gens tremblaient, frissonnaient en murmurant leurs craintes. Un nouveau nécromant ferait il des siennes dans les quartiers d'Ilmar ?
La ville avait longtemps été considérée comme le berceau de l'étrangeté, de la bizarrerie et de la magie noir. Des enfants, vieillards et adultes avaient pendant de nombreuses années disparus et on n'avait jamais plus entendu parlé d'eux jusqu'à ce qu'ils réapparaissent hantés par le pouvoir d'un mage noir. Les Elfes s'étaient enfuis de la cité et avaient laissé les humains aux prises avec le chaos et les mystères qu'elle dissimulait. Il avait fallut tous les efforts du Duce de l'époque pour en chasser le pouvoir maléfique. Toutefois, même aujourd’hui personne n'est persuadé de la disparition des mages noirs.
C'est depuis deux semaines que la peur s'empara à nouveau des humains. Des disparitions en chaîne s'opéraient et l'administrateur ne parvenait plus à contenir les informations et dû agir en conséquence. Plus personne ne devrait sortir dès la nuit tombée, les taverniers et les maisons de passes c’étaient soulevées devant cette proclamation. Comment feraient ils leur chiffre d'affaire de l'année s'ils n'avaient plus de clients ? Ils gagnaient le plus d'argent à la nuit tombée, quand les cocus dormaient et les ivrognes réclamaient leurs doses quotidiennes d'alcool. Toutefois l'administrateur n'avait que faire des revendications des commerçants, il préférait avoir des taverniers et des cartels en colère que de ne plus avoir de villageois dans sa ville. Le Duce n'avait pas répondu à ses demandes d'aide, lui et la cité semblait avoir été isolé de tout.
Dans le palais d'Ilmar l'administrateur faisait les cent pas, éclairé par les lustres de verres transparents. Le hall de la salle de restauration resplendissait, le marbre brunâtre du sol avait été couplé avec une pierre blanche venue tout droit des carrières de Karak Draka et illuminait la pièce de son éclat. De grandes colonnes de la même matière soutenaient une voute zébrée de fines arrêtes entrecoupées de gravures et de peintures sur l'histoire de la cité. On la lisait tel un livre et chapitre par chapitre on apprenait ce qu'Ilmar avait enduré. L'arrivée des Elfes, la construction de la première Ilmar en bordure de la mer, l'arrivée des humains dans la cité des elfes et la construction de la seconde partie de la cité par les hommes.
La partie noire de l'histoire de la ville avait été retranscrite plus tardivement et s'étendait symétriquement à l'autre, séparée par une arrête de la voute plus épaisse. Au pied de cette œuvre d'art siégeait, dos au mur d'enceinte de la pièce, une succession de six marches de marbres sur lesquelles reposait un immense trône de bois baigné dans l'or et l'argent, sur sa droite un second beaucoup plus petit avait été installé. La place de l'administrateur de la cité, veillant sur le trône du Duce, maître de toutes les villes du royaume. Parfois Logan Hyke, l'administrateur d'Ilmar, osait s'essayer à s'assoir sur le trône du Duce, mais à chaque fois sans succès. En effet, un sort particulièrement subtil avait été tissé par les créateurs du siège. Personne n'ayant été reconnu comme le Duce ne pouvait y prendre place.
Ce soir là, le trône épiait le manège de l'administrateur Logan marchant depuis plusieurs heures sans ralentir le rythme. Il réfléchissait mieux lorsqu'il se déplaçait mais ses allers retours lassèrent rapidement son interlocuteur.

- Administrateur Hyke ! se plaignit-il. Faire les cents pas ne changera rien à la situation et cela est parfaitement irritant.

Logan Hyke se stoppa net, il portait une magnifique tunique de soie grise brodée de motifs dorés, qui tombait jusqu'à ses genoux. Elle se souleva lorsqu'il pivota vers son visiteur. Le col rigide de la tunique lui montait jusqu'au menton. Son visage rasé de prêt et ses cheveux mi-longs, coiffés en bataille, reflétaient son charme fou, tandis que ses yeux couleurs de nuit, cernés de courts cils transpiraient l'intelligence. Il était loin d’être un simple d'esprit et avait atteint le grade d'administrateur pour ses capacités et son charisme. Certains murmuraient que le Duce l’avait volontairement fait administrateur de Ilmar pour qu’il ne puisse se mêler aux jeux de la cour.
- Veuillez m'excuser Frère Taï, c'est une habitude qui m'aide à réfléchir. [/color]

- Je comprends votre angoisse jeune seigneur, mais il faut à tout prix garder la tête froide si nous voulons réussir à limiter les dégâts sur la population.
Logan acquiesça en silence et faillit reprendre ses allers retours pour réfléchir. C'est au prix d'un effort colossale qu'il parvint à se retenir, il ne voulait pas agacer inutilement son allier du moment. Le frère Taï était un moine du monastère d'Ilmar qui avait souhaité demeurer au palais de la cité en compagnie de l'administrateur. Cela faisait maintenant vingt ans que les deux hommes se connaissaient. C'était ce vieux moine qui l'avait éduqué lors de son enfance. Lui qui lui avait appris à ouvrir ses sens et à s'intéresser d'abord aux autres avant de s'occuper de sa propre personne. Taï était persuadé que Logan pourrait devenir Duce s'il en avait l'ambition, le moine savait qu'il avait tout pour ce titre et secrètement priait Sigmar pour que le jeune administrateur en prenne conscience. Il avait fait vœux de rester auprès de lui pour pouvoir l'épauler à chaque difficulté et celle-ci était de taille. Le frère Taï devenait de plus en plus vieux et la mission qui se présentait devant lui semblait être un mur de plus de dix mètres de haut à franchir. Si un mage noir avait fait son retour dans la cité, ils n'étaient pas au bout de leurs pennes.
- Est ce que le Duce a pris le temps de nous répondre ? demanda Logan. Nous ne pouvons pas lutter contre ce genre de menace isolé comme nous le somme actuellement.

- Il nous a fait parvenir une note ce matin même. Il marqua un temps d’hésitation puis repris de sa voix la plus douce. Il nous prévient qu'il rassemble une troupe d'élite autour d'un mage elfe pour venir nous épauler.

La nouvelle sembla rassurer le jeune administrateur et lui redonna espoir.
- Connait on le nom de ce mage ? Et s'il est assez puissant pour affronter un mage noir si il y en a bien un dans la ville ?

Taï se racla la gorge en baissant les yeux. Son visage de marbre d'habitude si neutre affichait la crainte. Il boitilla vers son pupille dans sa robe brune en s'appuyant sur son bâton. D’un geste emplis de tendresse il posa une main sur le bras de Logan.

- Promet moi que tu ne feras pas l'idiot si je te le dis , implora le vieil homme en le dévisageant.

Le regard noir de nuit de l'administrateur tenta de déceler l'information derrière la déclaration de son maître.
- Ne me dites pas que le Duce nous …
- J'ai bien peur que si.

Logan Hyke rejeta la main de son vieux maître et parti dans une colère folle en reprenant ses allers et venus.
- Le Duce a t-il perdu la tête ? Brailla t-il

- Calme toi Logan. Que tu le veuilles ou non il viendra ici et nous n'y pouvons rien.

- Ne me dites pas de me calmer ! Rugit-il en se retournant vers le frère Taï. Comment pouvez vous me demander ça alors que vous savez qui le Duce nous envoi ?

Le vieil homme ne répondit pas, il était aussi terrifié que son pupille à l'idée de le recevoir ici.
- Vous savez ce qu'il est capable de faire pour le pouvoir. Le faire venir ici serait pire que d'affronter le mage noir nous même. Il se relança dans ses allers retours et garda le silence pendant quelques instants avant d'exploser de nouveau. Par Sigmar ! Vous connaissez ses méthodes, il va tout ravager pour le dénicher et s'il le trouve il fera tout pour assimiler ses pouvoirs. On ne peut pas laisser Findor venir ici !

Le vieil homme laissa l'administrateur se calmer, il était si jeune et rempli de fougue.
- Comme je l'ai dis Logan, nous n'avons pas le choix. La parole du Duce fait force de loi et tu recevras cette équipe comme il sciait à quelqu'un de ton rang.

- Je ne pourrais jamais accueillir cet Elfe dans ma cité , souffla le jeune homme en s'arrêtant.

- Pourtant il le faudra bien Logan, nous …

- Non ! L'interrompit l'administrateur. Qu'il vienne, mais je ne le recevrait pas. Jamais je ne pourrais accueillir à bras ouvert le meurtrier de mon frère.


***
La porte de la petite pièce sauta sous le coup de botte d'un soldat aussi massif que l'embrasure de la porte, les gonds éclatèrent et tombèrent sur le sol dans un tintement métallique. Le colosse entra dans la pièce et dégaina sa hache de derrière ses épaules en hurlant telle une bête enragée. Son cri dura longtemps et se reporta sur les murs de la petite chambre de l'auberge. Ses petits yeux de rat scrutèrent la pièce dans son ensemble et la colère le saisit à la gorge teintant sa peau blanche et son crâne chauve d'une couleur rouge sang. Il commença à abattre sa hache sur tout ce qui se présentait devant lui, la commode, sur laquelle reposait quelques livres, fut fendu en deux. Il traversa la pièce et enfonça la tête de sa hache à double tranchant dans l'armoire du fond. Derrière lui des bruits de pas résonnèrent, des pas de courses. L'aubergiste, une femme à la poitrine énorme et au jambe courte, s'élançait vers le lieu du massacre. Ses seins rebondissaient sur son ventre large et soulevait sa robe de bonne pour courir plus vite en hurlant. Elle était suivit de prêt par quatre soldats en armure grise et or qui imploraient d'une voix faible, comparé à la forte femme.

- Capitaine Caverno ! Capitaine Caverno !

Un des soldat souffla à son camarade un énorme sourire aux lèvres.
- T'ain ce qu'il va prendre le capitaine !

Son compagnon lui adressa le même sourire enfantin, ils avaient hâte de voir la propriétaire de l'auberge se déchainer sur leur colossale chef.
Elle arriva devant la petite chambre et à la vu du mobilier fracassé et du colosse armé de sa hache au cœur de la pièce elle faillit défaillir. Mais au prix d'un effort surhumain elle transforma son affolement en rage folle et traversa le cadre de la porte, défoncé, en enjambant la dite porte. Elle se campa devant la masse de muscle et d'armure et lui envoya un aller retour. Ce dernier étourdi par les deux gifles plus qu'impressionné se pencha vers l'aubergiste pour voir qui avait oser l'interrompre dans son spectacle de destruction.

- Caverno ! Hurla la mégère. On peut savoir ce que vous avez dans la tête ?

Le capitaine rougit en se grattant le crâne chauve. Dans son dos, ses soldats disparurent à l'instant ou l'aubergiste avait élevé le ton sur leur chef. Ils ne voulaient surtout pas que la femme imposante s'en prenne aussi à eux.
- Regardez moi ça ! Une chambre toute neuve ! Braillait elle. Non mais qu'est ce qu'il vous à pris ?

- - Euh balbutia le colosse en portant un doigt à sa bouche.
Le capitaine Caverno n'était pas connut pour son ouverture d'esprit, bien au contraire.

- Je vous dis qu'un gamin avec la tête que vous recherchez était dans cette chambre hier soir et vous vous courrez à l'étage pour tout détruire. Êtes vous complètement débile ?

L'officier joignit les mains autour du manche de sa hache et se tortillait sur ses jambes, honteux.
- - Je suis désolé madame.

- Désolé ? Désolé ? Répéta t-elle en amplifiant la voix du capitaine. Vous allez me payer pour tout ces dégâts et tout de suite. Et vous avez de la chance que je ne sois pas d'humeur pour aller voir le chef des Legioni. Il vous flanquerait dehors à coup de pied au cul, moi je vous le dis ! Maintenant disparaissez !

Le colosse ne se le fit pas dire deux fois, il fila ventre à terre par la porte, la queue entre les jambes et trouva dans le couloir ses hommes étalés sur le sol en se tenant le ventre. Ils se roulaient par terre et n'arrivaient plus à se retenir de rire en voyant la tête désolée du capitaine. A la vue de ses hommes se moquant de lui, il oublia l'aubergiste et envoya un coup de pied dans le bas ventre à chacun de ses soldats. Qui se tinrent bien vite autre chose que le ventre. Le capitaine Caverno sortit de l'auberge sous les coups d'oeils des personnes présente en gromnolant.

- Tu me paieras ça Akarin. ¬

***
Une ombre frémit en silence sous la charpente du toit faisant face à l'auberge d'où le capitaine Caverno sortait en trombe. Le soleil fit volteface comme pour extirper la silhouette de sa cachette. De tous ses rayons, il gifla et illumina le visage d'un jeune homme au tin presque mat et aux yeux d’un bleu de nuit, il souriait de toutes ses dents.
La suite arrive …
Mais histoire de vous faire patienter j’en poste le tiers ☺
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Message par Kin-Fei Jeu 7 Nov 2013 - 9:19

-Messire Findor, le jeune Akarin nous a filé entre les doigts, et nous n'avons pas non plus réussi à mettre la main sur Di Ariosto, commença d'une voix hésitante et paniquée un messager venant d'entrer avec moult appréhension dans la grande salle. Que...Q-quelles sont vos instructions pour les factions en charge de les ramener ?
L'Elfe trépignait déjà intérieurement d'impatience et ne pouvais souffrir tant d'incompétence. Enfin, cela était tout à l'honneur des deux fugitifs. Tant pis, les heures lui étaient précieuses. Il répondit de sa tristement célèbre voix glacée :
-Je constate avec mécontentement tout ce que vous venez de dire. Dit-il en essayant de maintenir sa façade calme et hautaine. A vrai dire, je n'avais pas besoin de vous pour m'en informer, misérable. Je constate également une certaine oisiveté dans les rangs de la milice, et ceci est pour me déplaire...au plus haut point. J'ordonne, ils bougent, c'est aussi simple que ça ! Si simple, et pourtant, l'échec que je n'envisageais pas de leur part est désormais probable. Si vous n'étiez pas si fragiles, vous autres humains...
Le messager, actuellement recyclé en bouc émissaire, n'en menait pas large, il fallait l'avouer. Cependant, il osa témérairement un petit :
-Et donc, monseigneur, q-que préconisez-vous ?
Findor se dressa de toute sa hauteur, agacé, voire au bord de l'énervement.
-Vous ne comprenez pas cette langue, ou dois-je vous le dire autrement ? Continuez les recherches jusqu'à ce qu'elles fructifient !!
S'adressant désormais à ses captifs provisoires :
-Nous nous passerons d'être au complet, je n'ai pas de temps à perdre. Et j'imagine que vous non plus d'ailleurs. Il eut un rictus discret mais suffisamment visible pour que les déportés voient leur taux d'agressivité augmenter, étrangement. Vous devez vous poser quelques questions, enfin, si votre...humanité vous permet tant de subtilité. Hum. Par exemple, pourquoi suis-je ici ? Ou encore, comment ce si charmant Findor m'a-t-il trouvé ? Bien que je ne sois pas certain que ma présence vous honore vraiment...
Il balaya la salle du regard, sarcastique, avant que l'urgence de la situation ne s'impose à lui.
-Mais nous n'avons pas une minute à perdre, aussi vais-je passer sur les détails et ne vous informer que de ce qui importe présentement. J'ai besoin de vous et vous comprendrez que vous ne pouvez pas refuser.
Des mages, dont les activités non seulement suspectes paraissent de plus dangereuses pour les tributaires des hautes fonctions de la hiérarchie, sèment le trouble et représentent chaque jour une menace grandissante. Je dis « des mages », mais la possibilité pour qu'il n'en existe en fait qu'un seul est envisageable. Quoique, selon la force de la magie déployée, il serait d'après moi plus raisonnable d'impliquer plusieurs individus dans cette affaire. Si je vous ais liés à tout cela, croyez bien que ce n'est pas par plaisir. En suivant les traces laissées par la magie de ces renégats, j'ai été mené à vous, vous qui, par je ne sais quel maléfice -ou miracle, si vous n'êtes pas tout à fait sains d'esprit...- semblez être plus que réceptifs à cette magie, puisque votre essence même s'en trouve altérée ; peut-être auriez-vous senti quelque chose ? Enfin, le fait est que vous êtes, tout comme les hauts dignitaires de Geadrâs, victimes de leurs complots. Il faut les retrouver avant la fin des Joutes, ils se fondraient dans la foule sortante et nous perdrions tout à fait leur trace. J'ai de bonnes raisons de croire qu'ils n'attendront toutefois pas cela pour agir, c'est pourquoi nous devons mettre la main sur eux le plus vite possible. A en voir vos visages sceptiques, je ne peux m'empêcher d'être perplexe quant à votre collaboration. C'est pourquoi je ne vous laisserai pas le choix : il est dans votre intérêt de suivre mes ordres. Non pas que venir en aide aux populations ne soient ma priorité, la votre sera sûrement de découvrir quels sont les effets de cette magie -et entre autres, quels effets elle a sûr vous, huhum- et comment la réduire à néant. Voyez que tout cela n'est pas de moindre importance si vous souhaitez vous débarrasser de celle-ci. Oh, et pour finir, sachez que même si vous ne comptez pas vous y intéresser, je veillerais personnellement à ce que le déroulement de mon plan soit respecté. J'ose espérer m'être fait comprendre.
Sur cette dernière phrase qu'il voulait autant percutante que menaçante, Findor se tut, ménageant son effet.
Pour lui, pour eux, il était de toutes façons trop tard pour reculer.

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Message par Narrateur Jeu 7 Nov 2013 - 9:19

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Message par Alceo Di Ariosto Lun 11 Nov 2013 - 16:42

Noir. Tout était noir. Alceo avait beau ouvrir et fermer les yeux, il n'y voyait aucune différence. Et cet atroce mal de crâne ! Il avait l'impression qu'un étau lui enserrait l'arrière de la tête, l'empêchant d'avoir l'esprit clair; et il en avait besoin au moment présent. Il était recroquevillé à même le sol, pieds et poings solidement liés ensemble derrière le dos. Cette position plus qu'inconfortable l'irritait, d'autant plus qu'il ne s'attendait pas a être à nouveau réduit a l'immobilité après avoir échappé aux Legioni.
    Cependant, ce qui l'enervait, c'etait le fait de se faire séquestrer par son sauveur. Il avait accordé facilement sa confiance à cet Akarin, trop facilement. S'il était en colère, c'était surtout contre lui-même, et contre sa naïveté. Comment avait-il pu suivre si aveuglement un inconnu. Et pas n'importe quel inconnu ! Ce jeune homme avait abattu deux soldats avec une facilité assez déconcertante. Le garçon aux cheveux d'un brun automne avait simplement conduit  le Scudon dans un endroit sûr, d'après ses dires. Après avoir couru de toits en toits, traversé discrètement quelques places et arpenté un grand nombres de ruelles, le tout dans un silence des plus furtifs, ils étaient entrés dans un vieil immeuble.
    A posteriori, Alceo se rendait compte qu'Akarin savait parfaitement ce qu'il faisait : ses déplacements contrôlés et silencieux démontraient une grande expertise d'une vie fugitive. Mais tout cela, il ne le voyait que maintenant, et certainement pas au moment où il s'était si gentiment fait assommer en entrant dans une pièce du deuxième étage. Toutefois, il ne comprenait pas pourquoi son ravisseur l'avait sorti des griffes des soldats du Duce, dévoilé son identité pour ensuite l'enfermer ici. Le plus inquiétant restait tout de même qu'il était recherché par la milice. Trop de gens, à son goût, cherchaient à l'accaparer. Et il se savait pas pourquoi.
    Qu'importe, il y réfléchirait une fois dehors, il fallait sortir de là. Il avait déjà arpenté la pièce en rampant, à la recherche de son épée, ou de tout autre objet tranchant. Il avait seulement trouvé une porte fermé et une pièce complètement vide. Au début, il ne s'en était pas tellement inquiété, sûr de ses pouvoirs. Sauf que sa magie ne répondait pas a l'appel, il avait l'esprit trop confu et la tête douloureuse.
    Pour la troisième fois, il fit le vide dans son esprit. Il utilisait une technique de méditation qu'il avait apprise à Alcantare. Quand il se sentit détendu, il fit un nouvel essai. Il tendit son esprit vers ses liens, tentant de ressentir l'essence même de la corde. Là, en psalmodiant, il essaya d'entrer en phase avec elle. Il appréhenda sa nature, s'en approcha, et Alceo entra en elle. Tout se passait bien. Mais à nouveau quand il tenta de transformer l'essence de la corde, il n'y parvint pas. Sa propre essence ne le permettait pas.
    Le jeune noble n'était pas un maître magicien, mais mais il savait cette manipulation à sa portée. Ce devait être sa tête endolorie, il espérait seulement que ça passe.

    La porte s'ouvrit. Alceo fut aveuglé par la lumière d'une bougie. Plissant les yeux, il parvint à distinguer la silhouette d'Akarin.  Celui-ci la déposa dans un coin de la pièce, puis se retourna pour fixer son prisonier. Ce regard  était froid et déterminé. Cela ne présageait rien de bon. Al attendait  mais restait attentif. De toute façon, il ne pouvait rien faire dans l'état actuel des choses. Mais c'était sans compter sur la patience de l'AngeNeri. Il s'assit en s'adossant contre le mur, à l'opposé d'Alceo.
    Après quelques minutes de ce silence tendu, le mage se décida à prendre la parole.

"-Dis moi, cher Akarin, mon sauveur, commença-t-il sur un ton mielleux, pourquoi me gardes-tu attaché ici ?! finit il avec colère."  

L'assassin l'observa, sans réaction apparente, puis il détourna le regard, vraisemblablement plongé sans ses propres pensées. Il ne daignait même pas répondre. La commençait à bouilloner

"Oh je te parle ! Toujours pas de réaction. Qu'est ce-que tu me veux ?!"

    Il ricana. Il se moquait littéralement d'Alceo. Et il n'aimait pas ça. Le mage fixait Akarin avec plus en plus de véhémence. La colère se voyait maintenant sur son visage, et le tueur semblait s'en amuser.
    Soudain, Al y vit de la surprise. L'AngeNeri prit sa tête entre ses mains, et commença à grogner de douleur. En même temps, Al pouvait percevoir la douleur. Et toutes ses autres émotions ! Mais lorsqu'il s'en rendit compte, ce fut fini.
     C'était lui, il le savait. C'était lui qui avait fait ça ! Al était étonné, il n'avait réussi le moindre mouvement de mentalie. Qu'est ce qui lui arrivait ? Sa magie habituelle lui jouait des tours, et maintenant il maitrisait la mentalie ?
      Mais déjà, Akarin se relevait, le regard haineux. D'un geste fluide, un pic à glace jaillit de sa manche, et vint se planter dans son mollet. La douleur fut instantanée et lui arracha un cri. Mais il était déjà mentalement sur l'esprit d'Akarin. Il le comprima de toute sa force psychique. Il le relachait que pour mieux l'enserrer ensuite. La prenait un grand plaisir à le voir se rétracter sous son action. Cette nouvelle capacité l'enchantait, il était apparemment si facile de jouer avec les esprits. Akarin, lui, criait de tout son être. Il se tordait de douleur dans un coin de la pièce.
   Quand Alceo arrêta, l'assassin resta replié en position foetale. Al, en se tortillant, en profita pour saisir le pic à glace toujours dans sa chair. Il le retira d'un coup sec, lui arrachant un nouveau grognement. Il coupa rapidement ses liens, et se releva avec difficulté. Ces heures de réclusion l'avait harassé, et sa blessure saignait. Il s'étira et se massa poignets et chevilles, tout en surveillant son geôlier. Ce dernier commença à retrouver ses esprits et à s'agiter au moment où le magicien tentait de se faire un garrot.

"-Ne bouge pas ou je recommence, et cette fois je ne m'arrêterai pas."

Akarin arrêta son mouvement, et s'assit plus confortablement. Il ne semblait pas vouloir souffrir plus longtemps. Al pensa qu'il avait beau être un excellent tueur de Legioni, il paraissait démuni face à la magie.

"-Maintenant, dis moi pourquoi tu m'as sauvé puis enfermé !"

L'AngeNeri hésitait, en proie à un dilemne. Puis après un court temps de dialogue intérieur, accepta de répondre :

"Je suis moi aussi recherché par les Legioni, j'ai réussi à leur échappé. Grâce à certains de mes...amis, je sais que ces ordres viennent d'un nouvel arrivant en ville. Un elfe, dénommé Findor, travaillerait avec l'administrateur pour trouver plusieurs humains, dont toi. Voilà ce que je sais.


-Et pourquoi me capturer ?

-Pour t'empecher de te faire attraper par la milice. Tu ne connais pas la ville, ni comment se faire discret. Tu aurais fini flottant dans le port, ou dans une cellule du Duce.

-Alors pourquoi ne me l'as pas dit quand je te l'ai demandé ? Pourquoi veux-tu m'aider ? Et que me veux ce Findor ?


-On parle de moi ?"



La qualité est pas forcément au rendez-vous, mais j'ai essayé de pas être trop lent. (Un jour de retard sur mes prévisions, ça va, non ?)


Dernière édition par Alceo Di Ariosto le Mer 13 Nov 2013 - 18:35, édité 1 fois
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Message par Narrateur Lun 11 Nov 2013 - 16:42

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Message par Akarin Mar 12 Nov 2013 - 23:44

Le soleil de fin d'après midi commençait à disparaître à l'horizon constata l'administrateur Illian avec stupeur. L'homme d'une quarantaine d'années bien trempées semblait avoir pris trente ans de plus en l'espace d'une journée. Ces confrontations avec ce mage elfe le terrorisait et le laissait vide de toute énergie comme si chaque respiration de Findor aspirait sa force. Enfoui sous de lourdes fourrures cela faisait presque une heure qu'il rêvassait sur la grande terrasse du palais de Munduce. Son regard se perdait vers le bas et scrutait une des plus belles villes du royaume Humains, la sienne. Ses mains fines et impeccables reposaient sur la pierre de la balustrade qui lui faisait face. Le contact avec le froid de la roche l'apaisait et le soulageait. Soudain le souffle d'un vent d'automne frais s’immisça entre ses cheveux grisonnant et le décoiffa. Sous l'agression de ce dernier une larme perla au coin de ses yeux charbons.

- C'est donc la que vous vous cachiez ! l'interpella la voix froide et assassine de l'E'lfir. L’administrateur, que la fatigue avait privé de toute surprise, fit lentement face à son interlocuteur. Ne devriez vous pas être entrain de crier des ordres pour que l'on retrouve les deux derniers humains qu'il me faut ?  

- Je regrette Maître Findor, mais nous faisons déjà tout notre possible pour les trouver. Des pistes nous sont parvenus mais rien de très sér ... la voix de l'homme se perdit dans le vide. Il venait seulement de s'apercevoir qu'une autre personne accompagnait l'elfe.

L'elfe aux longs cheveux argentés le dépassait de deux bons pieds mais il était aussi grand que l'administrateur. D'ailleurs ses cheveux étaient eux aussi très long mais étaient soigneusement enlacés à l'arrière de sa nuque par une fine bande de cuir. Large d'épaule il avait du subir un entrainement physique des plus conséquent. Un long manteau de fourrure noir, que Illian supposait être du Houp Geampte, tombait jusqu'à ses chevilles. Les bras croisés dans le dos il inspirait le respect. Tout dans son habitude transpirait la puissance et l'habileté. Son regard se perdait dans le vague et il semblait attendre l'autorisation de l'elfe pour pouvoir respirer. L'administrateur intrigué le quitta des yeux pour fixer le mage et l'interroger.

- Qui est-ce ? demanda t-il.

- Chez vous on le connait sous le nom de Rogg Toliman Kentaurus. Pour moi ce n'est qu'un humain comme un autre, même si celui-ci à un petit quelque chose de particulier. Vous ne trouvez pas ? Un spécimen rare avouons le !

Le mage tourna lentement autour de l'humain sans que celui-ci ne fasse le moindre geste.
- Au moins un que je n'aurais pas à traquer pour qu'il se mette à mon service. Il est particulièrement obéissant. Un peu comme les touts premiers Humains, ceux qui  avaient conscience de leur place véritable et de leur rôle sur Geadrâs. Le service. Findor se planta devant le dénommé Rogg. T'avoir à mes cotés sera une force pour moi et une façon supplémentaire de cadrer les six autres. Tu me serviras bien Kentaurus, j'en suis certain. Le vent souffla sur la terrasse du palais et les cheveux de l'elfe vinrent fouetter le visage de l'homme sans même le faire ciller. Après un petit moment de silence, Findor se retourna vers l'administrateur et lui adressa un de ses rares et terrifiant sourire.

- Je vous le laisse administrateur ! Le mage tandis l'oreille comme s'il pouvait saisir chaque discussion des habitants de la cité. La nuit va tomber et à ce que j'entends vos hommes sont déjà hors course. Il est grand temps que Akarin et Ariosto nous rejoigne. De gré ou de force.

*
**

Cela faisait un moment déjà que Akarin avait repéré celui qu'il cherchait. Ce dernier déambulait entre les rues marchandes de Munduce, s'arrêtant ici et là pour tenter de négocier sur le prix d'un ou deux objets. L'homme s'attarda et s'installa à la terrasse d'un bar. Un bar que Akarin savait être à la solde des Legioni Di Munduce et servait de piège pour capturer quelques criminels trop peu malin pour connaître l'utilité de ce lieu. Très vite les hommes qui étaient assis autour de lui se redressèrent. Un d'entre eux lui envoya un lourd crochet à la mâchoire et l'immobilisa sur le sol tandis qu'un second s'appliquait à verser une potion verdâtre sur la coupure qu'il venait de lui infliger. Akarin se prit le visage entre les mains et soupira.

- Les amateurs !

Il abaissa son capuchon grisé sur son visage et ajusta son masque sur sa bouche. Il sauta de son perchoir avec la rapidité et la souplesse d'un félin. Il se glissa entre les passants et ceux-ci ne sentirent qu'un souffle de vent lorsqu'il les dépassa. L'Ange Neri se rua sur le groupe de soldats qui maintenait toujours sa cible au sol. Akarin étendit les bras et de ses manches jaillit deux lames qui scintillèrent sous la faible lueur du soleil avant d'achever leur course dans le dos des deux soldats. Ceux-ci s'écroulèrent sur l'homme aux cheveux noirs, qui pu se relever. Akarin ne s'arrêta pas lorsque deux autres Legioni firent volte face. Il passa entre eux et leurs gorges s'ouvrit au moment ou l'Ange Neri les dépassait pour flanquer un coup de pied souple à la tempe du dernier garde qui s'en prenait à sa cible. Il s'effondra et Akarin s'arrêta juste un moment pour attraper l'homme par le col et l’entraîner à sa suite sur quelques mots :

- J'ai égorgé l'autre soldat. Mais dépêche-toi, d'autres arrivent ... Et je m'appelle Akarin.

L'homme qu'Akarin connaissait comme étant Alceo Di Ariosto emboîta le pas de son sauveur sans mot dire, tout en gardant la main sur la garde de son épée. Une course effrénée s'engagea entre les ruelles de Munduce et Alceo demanda plusieurs fois grâce tellement il était épuisé, mais l'Ange Neri ne semblait pas l'entendre et continuait à le tirer derrière lui. Toujours plus loin dans les profondeurs de la ville. Après un temps qui lui parut des heures le jeune homme s'arrêta au coin d'un bâtiment délabré et attendit en silence. Cette course ne semblait même pas l'avoir essoufflé alors que son suivant venait de s'écrouler, dos au mur.

- Moi j'arrête là. Que les gardes me reprennent ça m'est égale ! Mais j'en peux plus.

Akarin baissa le masque qui lui cachait la bouche et s'accroupit en face de l'homme qu'il venait de sauver. Il plongea son regard bleu de nuit dans les siens et le dévisagea pendant plusieurs secondes qui devinrent insoutenable pour Alceo. Akarin pencha la tête sur le coté, intrigué, puis se releva comme satisfait. D'un mouvement fluide et rapide, quasi invisible, il propulsa la pointe de son pied sous le menton de l'homme, qui s'effondra sur le flanc, inconscient.

Le jeune homme le saisit et le souleva comme s'il ne pesait rien et le hissa sur ses épaules avant de disparaître par la porte de l'immeuble qui lui faisait face. Il monta les escaliers de la bâtisse rapidement, pour ne s'arrêter qu'au dernier étage ou il y déposa Alceo. Cet immeuble était un des nombreux repaires que Akarin utilisait pour fuir les soldats ou se cacher en tant de crise. Situé juste sous les charpentes du toit il trouva tout ce dont il avait besoin pour attacher solidement son prisonnier. Une fois soigneusement ligoté il s'assit en face de lui et attendit que celui-ci se réveille.

*
**

Alceo ouvrit les yeux plusieurs heures après le coup de pied de l'Ange Neri. Akarin l'avait surveillé pendant tout ce temps assis en face de lui. A son réveil il fut surpris de se voir ligoté et tenta d'identifier le lieux ou il se trouvait, en vain. Mais son regard était surtout chargé de haine et de colère. La rage de s'être fait frapper par celui qui plusieurs instants auparavant avait mis sa vie en jeu pour sauver la sienne. Bientôt il prit conscience de la présence de son sauveur-agresseur et ne retint pas les questions qui lui brûlait les lèvres.
En face de lui, Akarin, impassible n'avait même pas esquissé le moindre geste ni fait le moindre signe pour lui indiquer qu'il l'écoutait. Alceo fronça les sourcils et bientôt l'esprit du jeune homme encapuchonné de gris se tordit de douleurs, les doigts s'enfonçant dans son crâne pour tenter de chasser la douleur.

Akarin le visage contre le sol tenta de rassembler ses esprits et de se concentrer pour identifier le mal qui s'en prenait à lui. Ca ne pouvait être naturel, ça venait forcément de son prisonnier. Ainsi sa cible était capable de maîtriser la magie. Akarin répugna devant l'amateurisme dont il venait de faire preuve. Il comprit le manège que les Legioni avaient effectués après l'avoir sonné. Ils avaient bloqués ses pouvoirs pour parer à toutes riposte magique. L'Ange Neri aurait du le savoir et anticiper au réveil de sa cible. Désormais il était à sa merci. Du moins c'est ce qu'il allait lui faire croire.

La magie, Akarin aussi la connaissait et protéger son esprit des attaques est la première chose que se doit de savoir faire un assassin. Protéger son savoir, le nom de ses clients et de ses partenaires était impératif chez les Ange Neri. Une personne ordinaire ne pourrait jamais intégrer cet obscure cartel et encore moins passer les épreuves d'admissions. Mais Akarin allait jouer le jeu. Il allait le laisser croire qu'il venait de prendre le pouvoir et qu'il disposait d'une arme pour le neutraliser, alors qu'en réalité c'est lui qui gardait un tour d'avance. L'assassin hurla et incarna son rôle de supplicié à la perfection. Il laissa Alceo se libérer et une fois qu'il sentit l'étreinte magique se relâcher autour de son bouclier mental il se redressa en simulant un souffle court et l'expression de l'homme résigné à parler.

- Maintenant, dis moi pourquoi tu m'as sauvé puis enfermé !

- Je suis moi aussi recherché par les Legioni, j'ai réussi à leur échappé. Grâce à certains de mes...amis, je sais que ces ordres viennent d'un nouvel arrivant en ville. Un elfe, dénommé Findor, travaillerait avec l'administrateur pour trouver plusieurs humains, dont toi. Voilà ce que je sais.

- Et pourquoi me capturer ?

- Pour t'empecher de te faire attraper par la milice. Tu ne connais pas la ville, ni comment se faire discret. Tu aurais fini flottant dans le port, ou dans une cellule du Duce. Le coup sur la tête, c'était pour que tu tiennes tranquille et que tu ne vois pas ou je t'emmenais.

- Alors pourquoi ne me l'as pas dit quand je te l'ai demandé ? Pourquoi veux-tu m'aider ? Et que me veux ce Findor ?

- On parle de moi ?

En un éclair Akarin sauta sur ses appuis et Alceo eu le reflexe de tirer son épée, absente de son coté (confisquée par Akarin). Juste devant eux venait d'apparaître dans un souffle de vent un elfe aussi grand que majestueux. De longs cheveux argentés tombaient dans son dos et brillaient sur sa longue tunique de soie bleu marine. Une épée courbe pendait à son coté et d'un geste lent, presque avec douceur il balaya une mèche de sa chevelure qui venait barrer son visage d'une beauté parfaite. Akarin n'attendit pas pour réagir et deux lames sautèrent dans ses mains au moment ou il sautait à la gorge de l'elfe. Alceo un tant moins rapide que le jeune homme se conçentra et lança un assaut mental de toute la puissance qu'il détenait sur l'Elfe.  Ce dernier posa son regard mort tour à tour sur l'assassin et le soldat. Tout deux s'immobilisèrent instantanément. Akarin comme figé dans la glace, flottait dans l'air, ses lames s'étaient arrêtées à quelques centimètres du cou de la Feuille Souple. Alceo quant à lui avait été interrompu dans son assaut par une claque mentale équivalant à la force d'un bélier enfonçant une porte et demeurait inerte les yeux dans le vague.


- Ntt ntt Ntt Ntt ntt ! L'elfe fit claquer sa langue contre son palais dans un bruit caractéristique et ferma les yeux en se pinçant la partie supérieur du nez. Est-ce bien de cette manière que l'on accueille les visiteurs ? Hum ?

Le mage laissa retomber son bras à son coté et fixa à nouveau les deux humains.
- Vous nous avez donné beaucoup de mal tous les deux. Votre petite course aurait pu durer un peu plus longtemps si vous n'aviez pas énoncé mon nom à voix haute. La première fois cela m'a interpellé, la seconde m'a permis de vous localiser. Vous les humains êtes si sûr de votre puissance alors que vous êtes si ... faible.
Mais j'ai bon espoir que vous saurez vous montrer utile dans la quête qui nous attend. Assez bavardé ! Il est temps de rejoindre les autres.


Findor embrassa du regard l'ensemble de la pièce et effleura les deux humains. Le vent sembla souffler au sein même du bâtiment et ils disparurent tous les trois en un instant.

Les six étaient enfin rassemblés ...

*
* *

Akarin s'éveilla avec un mal de crâne terrible. Il ouvrit les yeux difficilement et ses souvenirs lui revinrent comme un boomerang lancé à pleine vitesse. Alceo était un mage et il avait du improviser pour ne pas perdre le contrôle de la situation, mais surtout un elfe était apparu devant eux et les avait vaincu sans même lever un doigt. Akarin se redressa brusquement et découvrit qu'il était dans une chambre aux riches décors. Il était dans un lit fraîchement dressé. Les couvertures glissèrent de son torse lorsqu'il s'assit. Son regard parcourut l'ensemble de la pièce et le détails qui lui sauta tout de suite aux yeux c'est qu'il n'y avait aucune fenêtre. Son grand lit à baldaquin trônait au centre de la pièce. Plus loin une baignoire remplie d'eau fumante était adossée au mur du fond. Ses affaires avaient été soigneusement pliées sur une chaise à proximité et un doux parfum de lavande flottait dans l'air. Le jeune homme se laissa retombé dans le lit. Il devait encore dormir, c'était impossible qu'il se retrouve dans une pièce si luxueuse alors qu'il venait d'être capturé par un elfe. A l'instant ou il repensa à la Feuille Souple, il se sentit honteux et incroyablement faible. Malgré son jeune âge il avait passé toutes ses années de vie à endurcir son corps dans les rues et était allé plus loin que la limite physique des hommes normaux pour devenir Ange Neri. Mais même avec ses capacités hors du commun il avait été neutralisé en un clin d'oeil, tel on déséquilibre un nourrisson au lendemain de ses premiers pas. Le jeune homme se sentait faible, blessé et sa confiance en lui venait d'en prendre un sacré coup.

Soudainement l'unique porte de la pièce s'ouvrit. Akarin sauta du lit et s'écroula sous le poids de son corps. Ses jambes ne le portait plus. Il se releva en s'appuyant sur le montant en bois du lit et fit face au nouvel arrivant. L'elfe ! Akarin s'agita et voulu courir vers ses vêtements ou devait se cacher ses armes mais il s'effondra à nouveau.

- Doucement, doucement jeune humain. N'allons pas nous blesser inutilement.

Ce dernier s'avança dans la pièce et referma la porte derrière lui. Il s'assit en tailleurs sur le tapis de la chambre et balança sa longue chevelure en arrière pour fixer le jeune homme.

- Un sort d'immobilisation comme celui que je vous ai fais subir à toi et ton camarde ne laisse pas le corps sans séquelle. Il perd pour un moment ses repaires et comme tu auras pu le remarquer, ne parviens même plus à soutenir ton propre poids. Ne t'en fais pas ce n'est que le temps de quelques heures et tu retrouveras tes capacités motrices. Ce n'est pas comme si je pouvais me passer de tes dons si particuliers.

L'elfe glissa une main dans sa manche et en tira les Mandragores d'Akarin. Il s'agissait de deux mécanismes particulièrement ingénieux intégré dans des brassards que l'on fixait sur chaque poignet. Une rune nanique se trouvait au coeur du cuir et faisait jaillir une lame parfaitement aiguisée à volonté.
- Un mécanisme tout à fait ingénieux je dois le reconnaître. Fabrication nain ? Il laissa un silence et repris. Bien entendu ! Seuls les Khuzûds violentent leurs créations en les fusionnant avec une partie de leur âme. De la magie sale ! Mais système ingénieux.

Il les déposa devant lui et fixa le jeune homme qui s'agrippait toujours au montant du lit pour ne pas tomber.
- Tu devrais t’asseoir, nous avons à parler ! Akarin le jaugea et ne bougea pas d'un pouce. Du moins il aurait souhaité que ses jambes ne le trahissent à se moment précis. Il tomba à genou et garda la tête baissée jusqu'à ce que le mage reprenne. Reprenons depuis le début veux tu. Je suis Findor, un des Hauts Mages des Elfes. Bien que je ne siège pas aux cotés des dirigeants de notre espèce pour des raisons qui te dépasse je suis un des plus puissant de ma race ...

- Je m'en contre fous de savoir qui vous êtes ! rugit Akarin en relevant la tête. Les yeux embué par la rage. Qu'est ce que vous me voulez ? Tuez moi, emprisonnez moi, mais je ne vous laisserais pas vous amuser avec moi !

- La rage et la colère sont décidément des expressions magnifiques ! Je n'ai pas l'intention de te tuer. Si j'avais du le faire tu serais mort à l'instant ou je suis apparu devant vous tout à l'heure. Mais venons en au fait, puisque tu insistes. Tu es dans une aile du palais réservée à des invités privilégiés, les miens. Six autres membres de ton espèce se trouvent dans les pièces voisines et je sors d'un entretien avec chacun d'entre eux. Tu es le dernier et sans doute le plus virulent.
Je vous ai fais venir ici pour une mission.


- Vous avez besoin de moi et vous envoyez tous les chiens de l'administrateur avant de m'attaquer avec votre magie ?

- Il est vrai que les méthodes de récupérations étaient quelque peu ... mouvementées. Mais pour récupérer une personne tel que toi je ne pense pas qu'il y aurais eu d'autre moyens ...

- Et vous pensez vraiment qu'après ça je vais vous aider ?

- Absolument ! Le regard du mage se fit plus dur et ses longs doigts se croisèrent. Comme je l'ai dis à tes camarades, le choix ne vous appartiens pas. C'est m'obéir ou mourir sur le champ. Si vous n'êtes pas avec moi, vous êtes contre moi et je ne laisse pas d'ennemi dans mon dos.

- Alors tuez moi ! Je ne serais plus l'esclave de personne.

Findor soupira et se leva :
- Alala je me doutais qu'on en arriverait la. Même si en toute honnêteté j'avais espéré le contraire. Tu m'aurais été précieux !

L'elfe tendit le bras et posa deux doigts sur le front du jeune homme. La peau de l'El'fir était glacée et douce à la fois. Akarin ressentit tout se froid dans son corps.

- Inutile de faire couler le sang. Nous allons faire ça proprement. Tu connais ça, n'est ce pas ? Une fois que ce sera fait je m'occuperais également de ceux qui sont le plus cher à tes yeux. Tu ne seras pas seul très longtemps.

Les yeux du jeune homme s'agrandirent au fur et à mesure que les paroles du mage montait à son cerveau. Il semblait capter les derniers mots au ralenti et le visage de ses deux seuls amis lui revint comme un flash, alors que les doigts de l'elfe se mirent à briller d'une lueur éclatante. Comment avait il pu les découvrir ? Personne ne pouvait les relier à lui. Il avait tout fait pour que personne ne se doute de leur relation depuis qu'il avait quitté les gangs de rue à ses douze ans. La panique s'empara du jeune assassin et une supplique s'échappa de ses lèvres.

- Attendez !

L'elfe interrompit l'afflux de lumière et fixa un regard interrogateur sur le jeune homme.
- Hum ?

- C'est d'accord ! Je vous servirais le temps qu'il faudra mais ne les touchez pas !

- L'ange de la nuit de Munduce a finalement un coeur. Magnifique ! jubila Findor. Il retira ses doigts et la lueur disparut. Il s'accroupit en face d'Akarin et plongea son regard froid dans ses yeux bleus de nuit. Parfait !

Il se redressa et se détourna de l'Ange Neri, anéanti.
- La mission nous conduira à l'autre bout du royaume des humains ou nous devrons comprendre les mystères qui s'y déroulent et traquer les responsables. Pour le moment vous en dire trop ne serait pas bon. Je vous révélerais les éléments de la mission au fur et à mesure que nous avancerons dans notre quête.
Pour répondre à la question qui te brûle les lèvres. Pourquoi toi ? Parce que pour traquer des ombres il nous faut l'ombre la plus efficace.


Findor traversa le reste de la pièce clancha la porte.
- Ne t'en fais pas pour ton secret. Personne d'autre que moi ne saura que tu fais partis des Ange Neri. Quand tu pourras à nouveau tenir sur tes jambes rejoins nous dans la pièce au bout de se couloir. Vous devrez faire connaissance avant que nous partions.

Il ferma la porte derrière lui et Akarin s'écroula, visage contre terre. Une fois de plus il allait devoir servir. Quand pourrait il enfin se couper de toute émotion ? Son maître aurait honte de lui. L'ange de la nuit est brisé !
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Message par Narrateur Mar 12 Nov 2013 - 23:44

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Message par Rogg Toliman Kentaurus Sam 16 Nov 2013 - 11:56

Alors que l’après midi touchait à sa fin, Rogg se promenait tranquillement dans les rues bondées de Munduce et aucun détail n'échappait à son regard attentif: le jeune garçon qui dérobait habilement la bourse d'un homme au ventre proéminent tandis que ce dernier observait non sans intérêt le décolleté de la jeune vendeuse d'attrape-rêve, le commerçant deux étals plus loin qui négociait en gesticulant le prix d'un anneau argenté dans lequel étaient incrustées toutes une panoplie de délicates pierres précieuses ou encore le soldat qui patrouillait dans la foule et qui paraissait ne pas remarquer toutes les bassesses qui avaient lieu autour de lui, a moins que par la force de l'habitude, ces comportements ne le révoltaient plus. Cela faisait plusieurs semaines que le jeune homme occupait cette cité et chaque jour, il lui semblait découvrir cet univers si particulier pour la première fois. Le bruit constant, les quelques cris ponctuels ou encore le contact perpétuel avec la foule en mouvement, tout cela n'existait pas dans son Village d'enfance... Son attention fut brusquement attiré par la petite scène qui se trouvait au milieu d'une place, un petit homme qu'il aurait facilement confondu avec ces êtres rustres que sont les nains si il n'avait pas été si chétif,  annonçait de sa voix étonnamment portante:

"Venez donc, venez par ici, dans quelques instant Nela, la plus belle de toutes les enchanteresse va ensorceler vos oreilles par des sons divins composée par les elfes pour leur magnifiques compagnes"

Rogg, intrigué par cette introduction si flatteuse, s'approcha et ne pût retenir un hoquet de surprise quand la femme apparut; son visage était voilée, ses longs cheveux roux ondulaient dans l'air tandis que ces doigts agiles caressaient une petit harpe qui laissait s'échapper une douce mélodie. Son esprit fut immédiatement happé par la musique et ses mains, lentement, fouillèrent sa besace comme animées par leur volonté propre pour sortir à l'air libre sa flûte, objet qu'il avait taillé lors de son long périple avec le convoi de caravane. Doucement, l'instrument de rapprocha de sa bouche et alors que les premières notes s'échappèrent, Rogg ne se rendait pas compte de ce qu'il était en train de faire, il était comme hypnotisé. Quelques instants plus tard, sa mélodie s'amplifiait et rejoignit celle de la mystérieuse harpiste avant de la surpasser. La foule, stupéfaite par l'apparition d'un nouvel instrument, se retourna vers le jeune homme en oubliant la belle musicienne, créant ainsi un cercle autour de lui. Personne n'émit le moindre son, que ce fut pour exprimer son étonnement, son mécontentement ou encore sa surprise ; tous restaient sans voix devant l'apparition d'un humain aux cheveux longs qui, les yeux fermé, semblait en communion avec le morceau de bois grossier qu'il tenait devant sa bouche.

Quelques instants plus tard, Rogg sortit de sa transe et lorsqu'il rouvrir les yeux, il croisa le regard intense de son auditoire. Ne sachant que faire et mal à l'aise devant leur insistance, il rangea rapidement l’instrument dans sa besace et fendit la foule pour quitter au plus vite cette atmosphère pesante. Après s'être assuré plusieurs fois que personne ne le suivait, Rogg décida de boire un verre à la taverne pour se changer les idées.

***

À peine la porte ouverte, un flot de son et d'odeur assaillît ses sens et il décida de se placer dans un coin où les aller et venus des clients de faisaient plus rare. Il commanda une bière et pour faire passer le temps, il sortit son couteau d'enfance pour le faire tourner dans sa paume et glisser entre ses droits avec une adresse peu commune. Sa commande arriva enfin et tout en faisant sauter l'arme avec sa main gauche, il but la boisson légèrement alcoolisé d'une traite. À l’ instant où il posa sa pinte sur la table, un homme imposant au visage déformé par l’alcool s'assit en face de lui et marmonnât d'une voix pourtant claire :

"Voilà un bien étrange jeune homme... Je me demandais qui avait osé jouer cet air tout a l'heure sur la place et voilà que je tombe sur un humain aux cheveux longs qui vient tout juste de quitter l'adolescence"

Rogg, surprit par ces paroles hautaines ne se permit pas de répondre a la provocation et préféra s'effacer:

"Je ne vois pas de quoi de vous parlez messieurs, pouvez vous cesser de m'importuner et vous installer à une autre table?"

"Comment un misérable être aussi jeune que toi peut de permettre de me parler ainsi, à moi,"

La suite des paroles de l'étranger vint directement dans l'esprit de Rogg sans passer par le sens habituel de l'ouïe: "Findor, un des plus puissants elfes de ce monde?"

Ces paroles firent l'effet d'une claque au garçon qui, en présence de race étrangère, se retrouvait plongé dans le plus profond des malaises et le voilà qui se trouvait en face d'un homme qui parlait directement dans sa tête et qui se disait être un elfe. Il bégaya: "Ce, ce, ce, n'est pas po...po...possible! Les el, elfes ne se rendent ja...ja...jamais dans les vi, villes humaines et enc, enc, encore moins à la taverne! Tu, tu ne, ne peux pas en, en, être un!"

La réponse, bien que mentale, fut immédiate: "C'est exacte, jamais un elfe de ma qualité ne s'abaisserait à visiter une taverne, un de ces lieux si immondes, toujours remplis d'individus tous plus sales les uns que les autres. Je suis simplement en train d'utiliser le corps de l'ivrogne qui se tient devant toi pour pouvoir te parler sans que tu penses avoir été frappé par la folie malgré la distance qui nous sépare. Je peux d'ailleurs relâcher ce pauvre hère si tu es prêt à te lever de cette table et me rejoindre dehors."

Dans l'esprit de Rogg, tout était confus et seule une question parvenait à se distinguer du flot de pensées indistinctes et mouvantes: pourquoi moi? La voix dans sa tête répondit immédiatement: "Car tu es particulier" et comme pour anticiper ses interrogations suivantes, elle poursuivit: "tant par tes doigts que par le contenu de ta besace. Et cette musique constitue la plus belle et efficace de toutes les preuves..."

Le jeune homme n’avait jamais été confronté à une telle situation et désorienté, il jugea plus prudent de suivre les instructions de ce mystérieux elfe qui était capable de s’immiscer dans ses pensées. L’homme qui se tenait en face de lui s’écroula sur la table et un épais ronflement s’en dégagea presque immédiatement. Rogg se leva, paya sa consommation et une fois dehors, il remarqua immédiatement la grande silhouette élancée qui semblait l’attendre.

« Suis moi » : ordonna la voix mélodieuse de la silhouette.

Encore sous le choc, l’humain suivit l’elfe mais quelques rues plus loin, se braqua et déclara d’une traite :

« Je refuse de vous suivre plus longtemps tant que vous ne m’aurez par expliquer la raison de ma présence à vos côtés »

Findor, surpris et amusé par cet éclat de rébellion soudain, déclara :

« Très bien »

A ces mots, l’esprit de Rogg fut submergé par des images dont il ne parvenait pas à comprendre le sens : une cité, des ombres noirs qui rampaient insidieusement au sol, des signes étranges qui flottaient dans l’air, des hommes aux le visage déformé par la douleur, des silhouettes encapuchonnées… Les images disparurent aussi vite qu’elles étaient venues, laissant le jeune homme à genoux, haletant, la tête coincée entre les deux mains, terrorisé par ces visions incompréhensibles.

***

Rogg suivait maintenant l’elfe sans prêter attention à ce qui l’entourait et quand il observa de nouveau son environnement, il se rendit compte qu’il se trouvait sur une grande terrasse luxueuse occupée par un homme de bonne taille emmitouflé dans des fourrures qui semblait complètement absorbé dans la contemplation de Munduce. Des paroles jaillirent de la bouche de son guide et l’humain se retourna lentement, les traits marqués par la fatigue. Alors qu’il s’excusait auprès du nouveau venu, il s’interrompit brutalement quand il remarqua la présence de Rogg qu’il parcourut rapidement de son regard perçant avant de demander sèchement :

« Qui-est ce ? »

Rogg immobilisé par un mélange de peur et de respect qui auquel s’ajoutait son sang-froid habituel, se concentrait sur sa respiration pour afficher un visage inexpressif et ainsi camoufler du mieux qu’il pouvait sa faiblesse. Ce fut l’elfe qui, effectuant des cercles autour de lui comme le faisait un prédateur avec sa proie, se chargea d’en faire la présentation en insistant sur son obéissance. Rogg resta impassible même quand il se rendit compte que son nom avait été prononcé alors qu’il ne l’avait donné à personne excepté au garde à l’entrée de la ville, plusieurs semaines plus tôt. Quand son bourreau le libéra enfin son attention après un court silence, ce fut pour déclarer :

« Je vous le laisse Administrateur ! La nuit va tomber et à ce que j'entends, vos hommes sont déjà hors course. Il est grand temps que Akarin et Ariosto nous rejoigne. De gré ou de force. »

Ces paroles arrachèrent un petit hoquet à l’humain : il se trouvait en présence de l’Administrateur ! Et l’autorité absolue de Munduce s’écrasait devant la créature sylvaine qui disparaissait déjà dans l’embrasure de la porte. Le dirigeant marmonna :
« Comment peut-il mépriser à ce point ma personne, ma cité et ma garde. puis à l’adresse du jeune homme : une chambre va vous être préparée, votre bienveillant protecteur ne s'étant pas donné la peine de me prévenir de votre venue. Merci de bien vouloir patienter dans le corridor et de ne toucher à rien. »

[wow]test?[/wow]


Dernière édition par Rogg Toliman Kentaurus le Mar 19 Nov 2013 - 15:24, édité 5 fois (Raison : Code couleur)
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Message par Narrateur Dim 17 Nov 2013 - 10:25

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Message par Kin-Fei Lun 18 Nov 2013 - 18:27

Kin serra les dents.
On les avait tous dirigés et poussés sans cérémonie dans des chambres respectives dans lesquelles ils avaient dû passer la soirée. Pour la jeune fille, cela représentait une perte de temps considérable. Quoi, déjà fallait-il suivre les instructions d'un être qui lui était tout à fait antipathique, mais en plus devaient-ils séjourner là, comme des prisonniers, et attendre ? Attendre ?! Qu'est-ce qui ne fallait pas entendre... Deux choses des pires que pouvait endurer Kin-Fei : être captive et devoir gentiment patienter. Deux choses qu'elle ne supporterait pour rien au monde.

Dès que la porte se fut refermée sur les hommes de main de l'Elfe, elle fit un rapide examen visuel de la pièce pour trouver ce qu'elle cherchait : une sortie. Bien sûr, ceci ne comprenait pas les paramètres de hauteur, ou de largeur. Mais sans plus de précautions ou de réflexion, elle sauta sur le lit qui trônait centralement près du mur, rebondit sur le matelas et s'empara de la pierre la plus haute qu'elle pouvait afin d'entamer une escalade jusqu'à la fente qui servait de fenêtre. Arrivée là-haut, elle se rendit bien compte -un peu tard certes- qu'elle serait incapable de passer au travers, malgré toute la souplesse dont elle pouvait faire preuve. Elle poussa un soupir déconfit. Kumo ne survolait pas Munduce, il n'aimait pas l'agitation. Elle ne pourrait donc pas faire appel à lui, ne serait-ce que pour transmettre un message à Itrenog. Sa tête l'élança violemment, et elle décida sagement de se laisser retomber sur le lit.
Une fois encore, elle serra les dents.

Quelque chose en elle avait changé, s'était libéré. Son elle-même était cependant douloureux, et elle avait beaucoup de mal à se canaliser. Mais elle devrait le supporter. Car désormais, elle avait un but à moyen terme, et à cette simple idée elle se redressa et observa de fond en comble la salle dans laquelle elle se trouvait.
C'est à ce moment là que Findor fit irruption dans la pièce, de sa démarche sûre et efficace. Il trouva la gamine assise en tailleur sur le lit, en apparence immobile, mais ses pupilles s'agitaient et allaient d'un point à un autre sans s'arrêter.

-Je suis surpris de te voir assise tranquillement, dit-il néanmoins pour s'introduire à la fillette qui -au minimum faisait semblant- ne paraissait pas l'avoir remarqué.

Elle était pourtant réellement perdue dans ses pensées et observations, enregistrant une multitude d'informations visuelles et ressentant quelque part en elle la présence du grand et longiligne Fondir. Elle finit par revenir à la réalité pour voir qu'en effet, il était devant elle. Elle ne put retenir un petit sourire.

-Que me vaut ce rictus ? Fit l'autorité mécontente de tant de nonchalance.
-Que me vaut ta visite ?
-Tu n'as rien à me demander ?
-Quand est-ce qu'on mange ? Répondit la gamine avec un air de défi dans le regard.

L'Elfe soupira. Il n'avait pas la patience de traiter avec les enfants...
-Au fait, commença Kin-Fei, pourquoi nous avoir tous séparés alors que tu voulais qu'on retrouve tes mages tous ensembles ? T'as un problème de double voix ?
Fondir se passa une main sur le visage.
-Double voix quoi... ?
-Bah oui, une voix qui dit ce que tu dis, et une autre qui dit ce que tu fais. Et des fois, elles sont pas d'accord. Comme maintenant non ?
Il passa outre ces enfantillages.
-Alors j'en conclus que tu es décidée à coopérer ? Sans poser de questions ?
-J'ai d'autres choses à faire, dit-elle, plus sérieuse, et je n'ai pas besoin de votre clique dans mes pattes pour y arriver. Alors plus vite je me serais débarrassée de vous tous sur mon dos, plus vite je pourrais y retourner, et tout le monde est content. Ça te va, l'Elfe ?
Il voulait la frapper. Pour chaque mot qu'elle prononçait, aussi capable qu'elle était, il voulait la frapper comme on corrige un gamin mal élevé. Cependant elle n'avait pas tort, et même si c'était de mauvaise volonté qu'elle se chargerait de cette mission, elle le ferait, ce qui arrangeait fortement ces affaires, d'autant qu'il n'était pas du tout certain que les autres soient aussi compréhensifs.
-Nous n'avons donc plus rien à nous dire, Kin-Fei, ta porte est déverrouillée dès maintenant. Si tu veux voir les autres avec qui tu dois travailler, ne te gênes pas. Attend juste que j'en ai fini avec eux...
-Tes deux voix sont d'accord avec ça ?
-Tu...
-Nan, plus sérieusement, quand est-ce qu'on mange ?

***
Les pas de Fondir résonnaient dans tout le couloir. Il fallait qu'il s'assure de la bonne obéissance de tous ses petit humains. Pour cela, rien de tel qu'un petit speech avec chacun d'eux, histoire de les convaincre assez de ne pas lui filer entre les doigts quand il les lâcherait dans la nature. Il en aurait peut-être pour toute la nuit...

**Et quand je saurais qu'il a fini son petit manège ?**

Kin détestait attendre. Si elle ne pouvait rien faire, elle péterait les plombs. Elle fut toutefois suffisamment patiente pour entendre de nouveau la marche souveraine qui s'éloignait un peu plus loin. Elle passa discrètement la tête par l'embrasure de la porte et vit effectivement Fondir entrer dans la pièce située deux portes plus loin. Elle se faufila à l'extérieur, fit quatre grands pas et ouvrit doucement la porte qui se trouvait là.

-Saaluuut...souffla-t-elle.

Elle rentra vite fait bien fait dans un léger sautillement et referma la porte derrière elle. Elle se tenait debout en face d'un homme plutôt trapu, qui, la tête dans les mains, semblait assez abattu après une longue et dure journée qu'il aurait préféré éviter. Enfin, c'est ce que Kin pouvait imaginer en voyant sa posture. Il leva vers elle deux yeux très bleus qui sentaient la migraine. Mais bon, elle ne pouvait pas non plus deviner toute la vie de ce gars là. Aussi, elle s'approcha.

-Hey ! Moi c'est Kin-Fei, t'es qui toi déjà....Alceo Di Ari...stoto (ou quelque chose comme ça...),
elle fit mine de réfléchir. Enfin, moi je vais t'appeler Ceo, parce que ton nom est trop long. Voilà.

Comme il ne répondit pas immédiatement, elle se mit sur la pointe des pieds et leva son menton vers la fente qui servait ici aussi d'aération. Quelle idée de faire des trous aussi petits, se dit-elle, on peut pas voir le ciel avec ça !
Elle revint ancrée au sol :

-Bon, c'est pas tout ça, mais tu compte faire quoi ? Personnellement, je dois bouger assez vite d'ici, alors j'te propose de nous grouiller, pis plus vite ce sera fait, plus vite on sera débarrassés. Et puis, j'aime pas trop ce Fondu ou je sais plus quoi. Ça te dit on va faire un tour et voir les autres ? T'as pas besoin de te dégourdir les jambes ?

Elle sautillait presque sur place en débitant tout ça, impatience de s'y mettre.

Mais soudainement, sa tête se fit d'une lourdeur intolérable, et ses oreilles perçurent un violent sifflement. Elle plaqua vivement ses mains tout contre, mais le son perçant résonnait dans sa tête. Elle fut prise de vertiges et dû mettre un genou à terre, puis deux, pour finalement se recroqueviller sur le sol, paupières serrées presque autant que les dents.

Car une fois de plus dans cette journée perdue, Kin serrait les dents.
Spoiler:
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Message par Narrateur Lun 18 Nov 2013 - 18:27

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Message par Narrateur Mer 25 Déc 2013 - 19:24

Post temporaire réservé à Alceo s'il voulait faire qqch. Pourra être supprimé si ce n'est pas le cas ^^
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Message par N'Aedras Mer 25 Déc 2013 - 19:28

[Quelque part dans la Mergetale, dernier jour des Joutes]


L'homme saisit le chandelier et passa une main sur son piédestal. Une fois que les inscriptions en cire coulées sur celui-ci s'ébréchèrent sous ses doigts, il jeta l'objet sur la tenture voisine, et réajusta son capuchon écarlate pour être sûr que son visage était bien couvert. Tandis que le feu commençait déjà à lécher la toile claire, il passa l'embrasure de la tente avec calme. Sa houppelande sembla frissonner au contact des deux rabats, et s'avéra sous la lumière du jour soudain terne, rapiécée, et même boueuse sur sa frange terrestre. L'homme s'éloigna comme si de rien n'était de la tente dont il sortait, sans même regarder en arrière. Très vite, il croisa deux elfes qui le toisèrent d'un air suspicieux, auquel il répondit en levant un bâton à pluie* marqué de l'insigne de Sigmar.  Sans ralentir ni même modifier sa trajectoire pour laisser passer les elfes, il continua son chemin en psalmodiant, comme si rien ne l'atteignait et ne pouvait contrarier son but.
Partout, les tentes des Joutes Geadrasiennes se défaisaient. Il régnait sur la Mergetale une effervescence tendue, plutôt électrique. Les marchands avaient les nerfs à vif; leurs étals étant souvent bousculés par les gens en partance, et les vols s'étant multipliés à l'issue de cet immense rassemblement. Leurs regards s'étaient teintés de suspicion alors qu'ils se voulaient encore aguicheurs la veille même. Et puis... Il y avait eu les incidents. Toutes les allées grouillaient de Legioni et de Mages plus méfiants que jamais. Logique, avec les phénomènes du matin qui avaient affolé tous les talismans suspendus à chaque coin d'allée et frappé plusieurs mages.
L'homme prenait soin de marcher droit vers ces patrouilles en alerte, comme s'il cherchait exprès à passer précisément au milieu. Il tournait et retournait son bâton à pluie inlassablement, en rythme avec ses pas. Parfois, des fidèles de Sigmar venaient à lui, effleuraient sa pélerine en demandant la bienveillance du grand dieu. Il ne pouvait pas s'arrêter pour eux ni leur adresser la parole, la coutume voulant que ce soit eux qui maintiennent le contact jusqu'à ce qu'ils aient entendu au moins une phrasophie complète de la psaume. Les 21 phrasophies de la psaume délivraient chacune des conseils (presque des consignes) pour les fidèles, afin que leurs souhaits aient une chance d'être exhaussés ou au moins que leur sort s'améliore. Une phrasophie comprenait en général une consigne et un bienfait.

- Prêtre, mon fils ne se relève toujours pas... Prêtre, dis-moi ce que je dois faire pour que Sigmar - Sa miséricorde soit louée - me vienne en aide.
- Prêtre, donne moi Sa voix pour bénir mes cultures.
- Faites que ma fille renonce à ce mariage... Pour le bien de notre famille...
- Soyez béni, Prêtre, tenez, que cette eau vous aide à poursuivre la tâche qui vous a été confiée...

La procession avançait sans ralentir, chacun s'écartant devant elle, même les non-croyants. Le culte de Sigmar était puissant. Pas majoritaire sur la Conque de Grimnir, ni même les royaumes humains, mais il était la première religion monothéiste avec tant d'ampleur. Et il était très lié aux mages humains d'Alcantare, ce qui lui profitait beaucoup. Le culte avait même des échos chez les Nains, les Démons et les Orcs, grâce à la notion de puissance, parfois dévastatrice, qui irradiait de ce dieu. Beaucoup de guerriers aimaient voir en Sigmar une force inspiratrice qui changeait parfois de forme et de nuances, mais conservait ce nom commun.
Les prêtres de Sigmar s'étaient forgé une réputation plutôt crainte. Leur rôle était de se faire intermédiaire entre les fidèles et le dieu, mais ils pouvaient relâcher son courroux sur les foules si c'était nécessaire, à coup de sorts tonitruants. Ils ne pouvaient cependant - et heureusement - en abuser, car si c'était leur cas, ça l'était aussi de prédicateurs d'autres religions, plus anciennes, plus discrètes ou plus virulentes.
Chez les Humains, plus que chez tout autre peuple, les pratiques magiques étaient liées à un culte. Leur régulation était établie par les tribunaux populaires de chaque grande cité, et ensuite généralement suivie par toute la région environnante, toute proportion gardée, évidemment. Le culte de Sigmar bénéficiait d'une liberté d'action généralement assez conséquente, car aucun tribunal public ne souhaitait s'attirer les foudres de la cité des chants, où siégeait la plupart des grandes congrégations de mages humains.




* le bâton à pluie est un bâton creux dans lequel il y a du sable ou autre. Lorsqu'on penche le bâton, le sable "coule" et produit un son de pluie. Je trouvais ça cool que les pèlerins de Sigmar en aient un. Na.
Même si c'est un faux prêtre. Mais tout est dans les accessoires. Tout, vous dis-je.
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Message par N'Aedras Mer 25 Déc 2013 - 19:30

[suite immédiate du post précédent]

Pour l'heure, la procession se frayait un chemin imperturbable vers la grand-route de l'ouest. Peu à peu, les autres espèces se firent plus rares parmi la majorité humaine. Sur le passage du prêtre, certains descendaient même de leur carriole pour recevoir une phrasophie, laissant leur femme ou leur mari conduire l'attelage pendant qu'ils suivaient le représentant de leur dieu.
Bientôt, la ligne de la grande barrière de surveillance de la Mergetale se dessina en travers de la voie: la Cori Septa*. Tout autour de la vaste plaine, de petites tours de guet maintenaient la frontière active. Celle-ci ne bloquait aucune magie; ç'eut été trop d'énergie pour une si grande zone, mais elle avait le mérite d'avertir lorsque certaines formes d'essences, trop puissantes ou dangereuses, la traversaient. Immédiatement, les garnisons de Munduce en étaient averties et avaient le temps de se préparer à toute éventualité. Ainsi, la plupart des assauts magiques de grande ampleur étaient voués à l'échec. La frontière, constituée d'enchantements majoritairement humains de haut niveau - très inventifs - avait peu à envier à celles d'autres cités même parmi les autres peuples. Elle avait l'avantage de renforcer la Magie Blanche, que pratiquaient vraisemblement les gardiens mystérieux des tours de la Mergetale. N'étant pas des Legioni, ils étaient formés à percer à jour toute chose cachée et à faire face aux formes de magie les plus diverses. Ils étaient reconnaissables à leur équipement très léger, surtout constitué de cuir et de tissus élégamment ornés qui recouvraient entièrement leur corps. Leur curieuses manies, comme se masquer, se ganter et rester muet en toutes circonstances leur avait valu le mépris des Legioni, qui les affublaient du sobriquet de "Corii**". Les humains plus respectueux leur prêtaient le nom de Yeniceri, nettement plus impressionnant. Ces guerriers venus d'on ne sait où pouvaient traquer les mages capables d'accélérer leur vélocité et accomplir des manoeuvres fulgurantes. Bien que très mobiles, ils ne constituaient pas une force de frappe et n'agissaient que contre de potentiels ennemis isolés. Comme un coup du sort, les Corii s'avéraient en ces temps de paix presque plus connus et redoutés par les visiteurs de grandes cités que les corps armés réguliers comme les Legioni. Disposant d'un droit de douane accordé par les mages d'Alcantare et les gouverneurs de cité, valable sur pratiquement tous les territoires humains, ils pouvaient saisir tout appareil ou objet magique qu'ils jugeaient dangereux, et refouler quiconque leur paraitrait suspect. Ils pouvaient aussi intercepter les personnes sortant des territoire et les retenir aussi longtemps que ça s'avérait nécessaire.
L'homme à la houppelande hésita presque imperceptiblement à l'approche de la barrière lorsqu'une jeune Cori le balaya de son regard attentif, ce qui eut pour effet de créer un petit bousculement dans les fidèles qui le suivaient. Cette perturbation passa inaperçue dans la cohue générale. Il y avait fort à faire, avec la multitude de gens qui quittaient les Joutes, des carrioles en provision, des talismans et mages qui activaient plus ou moins faiblement la frontière. Le prêtre reprit sa progression aussitôt, tournant et retournant son bâton à pluie avec plus de précision que nécessaire. Ses pas se rétrécirent à l'approche de la Cori Septa, qu'il traversa tout de même.
Soudain, de grandes distortions et éclairs détonnèrent dans les airs, terrorisant la plupart des personnes présentes. Rapides comme l'éclair, les Yeniceri dégainèrent leurs armes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Leur sublimes épées fines pointées en direction du prêtre, ils l'encerclèrent, sous les protestations des fidèles de Sigmar, qui clamaient à présent la manifestation divine de Son pouvoir. Bientôt, plusieurs d'entre eux prirent à partie les gardiens de la frontière, les traitant de blasphémateurs. Plusieurs Yeniceri firent un tour sur eux-mêmes pour écarter les malheureux imprudents, dont les ardeurs s'estompèrent aussitôt en voyant les lames rutilantes et fines pointées vers leurs gorges.
Soudain, une main gantée se posa sur l'épaule d'un des mystérieux guetteurs. Vêtue d'une tenue bien plus aristocratique, une Yeniceri venait de faire irruption dans le cercle. En l'apercevant, tous les siens levèrent la paume gauche dans sa direction et reculèrent en signe de respect. Sous les yeux médusés de la foule, elle esquissa un geste infime du poignet et un basculement de la tête. Aussitôt, les Corii penchèrent la tête et rengainèrent leurs armes. Deux d'entre eux écartèrent la foule pour libérer la voie, tandis que les autres retournèrent à leur poste.
Lentement, l'interminable convoi reprit son brouhaha vers l'ouest tandis que le prêtre s'éloignait en compagnie de sa mystérieuse bienfaitrice.





*Cori Septa: de l'humelvii, qu'on pourrait traduire "barrière de corail"
**Corii: renvoit aux coraux, mais dans la langue commune, on appelle ces guetteurs des Corils. On pourrait les associer à des éclaireurs indépendants engagé par les cités humaines parmi les Yeniceri.
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Message par N'Aedras Mer 25 Déc 2013 - 19:41

Findor émit ce qui passait chez les elfes pour un grognement rageux et cessa de sonder les cendres encore fumantes. Il était difficile de dire s'il était dans une colère noire ou s'il venait d'avoir une révélation trépidante qui le rendait nerveux au point qu'il en perde son sang-froid. Il jeta un rapide coup d'oeil au groupe d'humains qui attendait non loin de là, prenant grand soin d'éviter de le contrarier ou même ne serait-ce que d'attirer son attention. Au moins, ils ne risquaient plus de s'enfuir. Après le double rappel à l'ordre largement dissuasif qui leur avait été infligé ces derniers jours, ils n'étaient pas près de lâcher ses basques. Findor se félicitait intérieurement d'avoir eu l'idée de mettre la main sur eux. Ils était bien plus facile de traquer des mouvements d'essences que la personne qui les provoquait. D'une manière ou d'une autre, ces humains avaient approché ou étaient liés à ceux qu'il pistait. Et leur essences propres venaient d'en faire les frais. La menace qui pesait sur eux était désormais réelle, et ils avaient encore son goût amer entre les dents. Mais l'elfe se moquait éperdument de leur sort. Il s'était trompé, ce n'était aucunement une magie maudite comme il le croyait au départ. Cette dernière avait été déployée comme un écran de fumée... C'était si habile de se cacher derrière un art répugnant... Mais désormais, celui qui faisait tenir le voile était tombé. Il savait qui il était et vers où il courait. Il n'y avait plus de temps à perdre; il devait lancer tous ses alliés à ses trousses. Mais c'était sans aucun doute un nouveau piège.
Findor se retourna en entendant arriver l'escouade d'elfes armés qui s'arrêta en parfait ordre devant lui. Le chef de groupe s'inclina brièvement devant lui et attendit la réponse à son salut avant de prononcer dans la langue de son peuple:

- Vous m'avez demandé, Maître Findor?
- Ce jour est un grand jour, Capitaine Tyrion. Nos adversaires viennent de compromettre celui qui les mettait hors d'atteinte. Le Porteur de Lumière.

L'expression du combattant elfe vira de la surprise à la méfiance.

- Lui? C'est... impossible. C'est sûrement un piège.
- Cela m'étonnerait. Tu as sûrement senti le changement dans l'air. Ils ont perdu le contrôle, un court instant...

Le guerrier demeura pensif, tandis que ses hommes se regardèrent entre eux.

- Alors ça commence.
- Oui. Et nous avons l'avantage. Cette cible ne doit nous échapper sous aucun prétexte.  Informez tous nos alliés, surveillez tous les territoires. Traquez-le sans relâche, utilisez tous les moyens nécessaires. Empêchez-le d'abandonner son rôle et d'atteindre le Dern.
- Mes elfes pourront le retrouver et l'entraver, mais nous ne pourront rien contre lui et sa nature.
- Je sais.

Findor sortit un rouleau à parchemin scellé par une marque scintillante, et le tendit à Tyrion.

- Le sceau... des exilés?
- Ceci te permettra de recevoir l'aide de tous nos alliés et de t'authentifier auprès de celle qui causera sa perte. Elle doit déjà être en chemin dans sa direction.
- Ne serait-ce pas plus simple que vous veniez?
- Ce félon a rencontré des alliés ici, que je surveille depuis longtemps. Ils doivent être importants pourqu'il se risque si loin de la tannière où il se terre. Cette erreur lui aura été fatale, à lui et tous les siens. Nous les prendrons tous et Naravel deviendra enfin ce qu'elle doit être depuis toujours.

Le guerrier elfe sourit à cette idée.

- Comptez sur moi, Maître Findor. Nous n'aurons pas de repos tant que la flamme du Porteur de Lumière ne sera pas nôtre.

La cohorte armée salua avec enthousiasme le mage elfique et s'en furent en toute hâte. Le visage soudain éclairé d'une rage toute victorieuse, Findor se retourna vers ses "acolytes" humains, et tonna:

- En selle! Nous partons pour Alcantare.
- Je croyais que vos ennemis se dirigeaient vers Ilmar, protesta Kin-Fei.
- NOS ennemis, chère petite, rectifia-t-il d'un ton qu'on aurait qualifié à la fois de mielleux, amusé et sérieux dont il avait le secret. Mais c'est exact. Et bien tu sauras dorénavant qu'il faut parfois s'éloigner de sa proie pour être assuré de mieux la saisir une prochaine fois. J'ai une connaissance là-bas qui -grâce à votre aide précieuse- nous aidera à établir une stratégie infaillible. Maintenant, en route, Humains!

Sa voix avait claqué si fort que les humains se mirent aussitôt à le devancer dans la Mergetale, presque entièrement dépouillée à cette heure des anciens stands des Joutes.



~ Fin de la Première Partie d'Ilmar la Malveillante ~

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