Legends of Naravel
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[RP principal] Traques et signes...

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Message par N'Aedras Mer 25 Aoû 2010 - 20:46

La nuit glissait sur la Mergetale avec délicatesse, au rythme du vent qui faisait doucement onduler les toiles des tentes et les drapeaux. La première journée des Joutes était passée, et cette journée à venir allait être magnifique: la veille avait connu les Embruns Faste-Ciel. Toutefois, ce calme n'était qu'un répit qui n'allait pas durer. Du haut de la muraille de Munduce, deux patrouilles de Legioni, respectivement experts en balistique et en combat depuis les airs, faisaient leurs rondes avec une vigilance sans faille. L'un d'entre eux, son arbalète à la main, avançait de créneau en créneau en direction du sud-est. Le calme de la Mergetale ne lui inspirait rien de bon, ayant déjà fait l'expérience, des années de cela, d'une embuscade de nuit sur un convoi dont il faisait partie. Le souffle lent du vent et sa faible morsure, la clarté des étoiles sur la voûte céleste... C'était trop beau pour continuer. A plusieurs dizaines de pas devant lui, deux gardes parlaient doucement, chuchotant presque. Leurs timbres graves raisonnaient parfois timidement jusqu'à lui, pas assez fort pour qu'il puisse comprendre un mot. Sur sa gauche, Munduce dormait paisiblement, miroitant ça et là au détours d'un regard. La Mergetale était plus inquiétante: les campements étaient bien plus vastes que la cité, et les toiles ressemblaient dans la nuit à des nuées de fantômes rampants. Les allées principales étaient bordées de torches, et l'ont voyait régulièrement les rondes de patrouilleurs de nuit passer de l'une à l'autre, et parfois remplacer celles qui s'éteignaient. L'homme, fourbu, s'assit entre deux créneau, de façon à voir la mer au loin sur sa droite, et la Mergetale sur sa gauche. Dans cette enclave, le vent se faisait plus vif, s'engouffrant dans l'étroit espace avec une vivacité redoublée. Par chance, il venait de l'extérieur de la cité, apportant avec lui tous les bruits avec plus de distinction.
Quelques éclats de voix... Rien qu'il ne puisse comprendre. Sûrement des veilleurs. Il se pencha pour contempler le bas de la muraille, se cramponnant à la pierre froide. A quelques centaines de pieds au dessous, les Legioni assigné à la garde de la Grand-Porte s'apprêtaient à se relayer. La fin de la nuit approchait, dans quelques temps l'aube embraserait le ciel de sa lumière salvatrice. Le garde recula en frissonnant, puis reprit sa ronde. Il croisa un des officiers, qu'il salua d'un geste bref.

- Il fait froid, hein? fit ce dernier.
- Hmm, répondit le garde d'un air distant.
- J'espère qu'on ne va pas avoir pire que ce soir. J'ai accepté ce poste pour quelques Ducats en plus, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse un blizzard pareil sans qu'on puisse bouger. Si seulement il y avait un peu d'action...

Le soldat fronça les sourcils, oubliant de répondre. Il se concentra sur ses sens, pour comprendre d'où lui venait cette étrange impression.

- Quelque chose ne va pas? fit l'officier, ayant remarqué son air étrange.
- Le vent... Il a changé de direction.

Son supérieur lécha son doigt et le plaça devant lui. Sa main suivit ce qu'il ressentait, et pointa bientôt vers le bas de la muraille. Ils se regardèrent mutuellement, réfléchissant à toute vitesse. Si le vent allait en bas... C'est qu'il avait une issue. Assez grande pour modifier son passage au dessus des murailles. Mais même cette explication ne suffisait pas. Il fallait un grand appel d'air pour provoquer...

- La Grand-Porte! Va dire aux autres de se mettre en joue!

Le soldat déguerpit vers le sud-est, tandis que l'officier prenait une torche sur un créneau. Il se pencha dans un interstice, prêt à agiter la torche pour communiquer avec les gardes d'en bas.

- Qu'est-ce que...

La torche bascula dans le vide, sans un bruit. Elle chuta dans la nuit de velours, et vint rouler sur le sol. Alerté par le bruit, un Legioni se redressa, la main sur sa lance. Il avança jusqu'à la torche, qui crépitait non loin d'une tente, regarda en direction de la muraille, puis revint à la torche. Il se baissa, ramassa le brandon, mais à l'instant où ses mains saisirent le manche... Une pressence le fit se redressa vivement et pointer sa lance sur les intrus. Sa bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. La flamme de la torche vira au bleu, puis mourut. Le visage de l'homme se figea dans une expression indéfinissable, puis il s'écroula comme un tas de chiffons. Le vent reprit doucement.
Soudain, la Grand-Porte s'illumina de mille feux, et il y eu comme un tremblement de terre. Un souffle brusque écrasa toutes les tentes, envoyant tous les objets moins lourds qu'un homme dans les airs. Toutes les lumières s'éteignirent, et des cris surgirent dans les ténèbres. Bientôt, des sifflements se firent entendre des hauteurs, et des flèches et carreaux se mirent à pleuvoir. Les officiers se mirent à crier des ordres, et bientôt, tous les gardes furent rangés en formations serrées, en arc de cercle devant l'entrée de Munduce. Deux d'entre eux pénétrèrent dans la cité au pas de course, puis le calme revint. On ralluma des torches... Et c'est là qu'ils surgirent.
Bondissant au dessus des tentes, des Démons se ruaient sur l'ouverture béante. Quand ils arrivèrent devant les Legioni, ils sautèrent en plein dans les formations. Des ordres fusèrent, et le bruit des fer croisés se fit entendre. Ca et là, les armes runique de certains officiers se mirent à étinceler de leur magie mystérieuse, créée par les Nains. Des déluges de flammes ou de glace ne tardèrent pas à faire leurs effets. Les attaquants furent repoussés avec une efficacité redoutable. Mais alors que les Legioni reprenaient le dessus, les Démons se mirent à lancer des sorts stupéfiants, causant de grands éclats de magie et de lourds dégâts.
Des ordres de replis s'élevèrent aussitôt, tandis que nombre de torches s'allumaient dans toute la Mergetale. Les cris et les voix se faisaient de plus en plus nombreux.

Et enfin, la formation serrée des Legioni se brisa, laissant une ouverture béante. Les Démons s'y élancèrent, mais un déluge de sortilèges s'abattit sur eux, les repoussant in extremis. Un déploiement de mage impressionnant envahit le seuil de Munduce, et leurs voix mystiques emplirent les airs, tandis que le flux de sorts ne cessait de s'abattre sur les intrus. Soudain, les voix tonnèrent un mot, et une vague blanche balaya ces derniers. Tous les Démons disparurent pour laisser place à...

Les Humains restèrent béats de stupéfaction en voyant la vraie nature de leurs attaquants: des Elfes?!? Tant et si bien que ces derniers s'enfuirent en se dispersant tel un ban de poissons. Les voix de deux officiers réagirent aux quart de tours:

- Poursuivez-les!

Une dizaine de mages emboitèrent le pas aux deux bataillons qui s'élancèrent à la poursuite des fauteurs de troubles. L'un des chef de garnison ordonna aux siens de reformer une ligne, puis s'avança vers les mages restants:

- Que s'est-il passé?! tonna un mage, visiblement plus gradé que les autres.
- C'est plutôt à vous de me le dire! Des intrus ont réussi à franchir vos barrières soit disant infranchissables!!
- Comment...?!?
- Je n'en sais rien! s'énerva l'officier. Je vous dis ce que j'ai vu! Merman, allez avertir le Duce! Immédiatement!

Un des Legioni détala avec une vitesse surprenante pour un Humain. Le mage dominant donna ses instructions et ses confrères se mirent à formuler des enchantements, puis il se retourna vers le chef de garnison:

- Comment avez-vous pu laisser approcher tout un groupe d'Elfe -déguisés en Démons qui plus est- et leur laisser le temps de démêler nos protections! Un groupe aussi important...
- Ils ne sont arrivés qu'après... Comme s'ils savaient... Ou qu'on leur avait ouvert le chemin... Des intrus ont pénétré avant eux... Des éclaireurs, sûrement.
- Combien étaient-ils?
- Je ne sais pas... Deux, peut-être plus.
- Impossible! s'exclama le mage. Deux personnes ne peuvent pas démonter des enchantements si complexes en si peu de temps. C'est impossible! Même pour des Elfes, cela aurait pris des mois...
- Trêve de bavardages, coupa l'officier. Nous devons rétablir l'inviolabilité de la cité avant le retour de Merman avec les instructions du Duce. Et je vous conseille de faire mieux que ce qui vient d'être brisé, sans quoi je crains fort que votre vocation de magicien s'arrête ici et maintenant.

Il fit volte-face et tonna:

- Legioni, difendete il vostro onore! Per Munduce ed il Duce!

Toutes les divisions - et pas uniquement la sienne - lui répondit pas un salut tonique, avant de se mettre comme un seul homme en rang serrés, sur le qui-vive, toutes armes tendues.


********************

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Validation Itrenog : 40 Puissance


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Message par Itrenog Sam 28 Aoû 2010 - 16:55

Le monde était beaucoup moins présent qu'en début de journée. Il y avait toujours les soldats en patrouille et quelques vendeurs, mais le gros des visiteurs étaient retournés à leurs campements qui se trouvaient pour la plupart en dehors de la Mergetale pour ne pas encombrer les rues. Il était donc plus aisé de circuler. Itrenog avait fini par trouver une auberge construite pour l'occasion - le Vert Noisetier - et s'était décidé à y passer la nuit. L'intérieur chaleureux était constitué d'un comptoir sur la droite où s'accoudaient de nombreuses personnes, hommes et femmes confondus, de tables et de chaises de bois éparpillés ça et là, et d'un âtre dans le milieu de la pièce sur lequel rôtissait une carcasse d'un imposant animal à corne. Un gamin faisait tourner la broche et sauçait de temps à autre la viande tandis que la fumée s'échappait par une élégante cheminée de pierre grise qui montait jusqu'au toit. Sur la droite, tout de suite en entrant, un escalier qui partait en un virage serré, probablement pour les chambres. Itrenog loua l'une d'entre elle, reçu ses clés, et monta à l'étage constitué uniquement d'un couloir qui donnait sur une volée de portes réparties équitablement sur la gauche et la droite. Un long tapis bleu courrait jusqu'au du fond et des tableaux de plus ou moins bonne facture étaient accrochés entre chaque porte. Dans sa chambre de douze pieds et demi sur seize, un lit simple, une commode où reposait une bougie neuve, une pièce faisant office de salle de bain sur la gauche, et quelques accessoires comme des miroirs ou une peinture représentant une scène de bataille épique opposant les humains aux nains. L'ensemble était uniquement constitué de bois neuf. En face de lui, une baie qui donnait sur un balcon. Il s'y dirigea et s'appuya sur la balustrade pour observer les environs. Partout des humains courant dans tous les sens sans raison apparente et des tentes à perte de vue. Même si l'activité avait décrue avec la fin de la journée, il y avait toujours des gens pour se promener d'étals en étals et d'autre pour crier plus fort que son voisin. A l'horizon se découpait Munduce, baignée par le soleil d'une lueur orangée teintée de rouge. On apercevait vaguement des étendards flottant au vent et, derrière ses hautes murailles blanches, se décidait le destin de Geadrâs entre les chefs des différentes factions du Pacte des Cinq. Itrenog retint un sourire en imaginant les Omerädies, siégeant parmi les autres peuples, à discuter du rôle de chacun. Qu'imaginaient-ils en pensant obtenir quelque chose d'une poignée d'entre d'eux ? Surtout que personne ne pouvait savoir si ou non ils étaient représentatifs de tous les démons. Chose qui était inconcevable d'ailleurs, il le savait. Juste devant lui, un jeune humain qui déroba la bourse d'une femme et s'enfuit à quatre pattes avant que sa victime ne se rendît compte de sa perte. Il soupira et alla vers la salle de bain qui ne mesurait pas plus de six pieds et demi de côté. Il y avait une cuve rectangulaire emplie d'eau fumante et des serviettes blanches accrochées au mur. Un petit miroir face à un lavabo ainsi qu'une fine lame, une sorte de de brosse faite de poils gris et un pot empli d'une substance glaiseuse dont il ne put déterminer l'usage. Il ôta son chapeau contempla son reflet. Il paraissait plus usé que la dernière fois qu'il s'était regardé, et une barbe noire avait poussée sur ses joues et son cou. Il finit par s'allonger sur son lit et s'exhorta à la patience.
Alors que la nuit était tombée depuis plusieurs heures maintenant et que la lune opalescente remplaçait désormais l'astre de feu dans leurs courses sur le firmament, il ressentit une sensation désagréable en lui, comme si un poids invisible lui enserrait la poitrine. Le rubis était brûlant. Il le sortit de sous son manteau et le regarda. Une activité frénétique battait à l'intérieur, les battements étaient tellement rapide qu'on ne voyait plus qu'un léger ondoiement de la coloration rouge-orangée, et il tremblait rapidement comme l'aurait fait le cœur d'une proie prise au piège par son prédateur. Le lien qui l'unissait à elle se raffermit brutalement. Son épée sembla sur le point d'exploser de rage, comme s'il ne l'avait pas nourrie depuis très longtemps. Il suffoqua, en prise avec deux choses qui le dépassait complètement. Tout aussi brutalement que la crise avait débutée, tout s'évapora en un instant. La pierre n'était ni chaude, ni tiède, mais froide comme n'importe quel joyau, son rayonnement avait cessé et ses tremblements aussi. En apparence, on aurait dit un rubis tout à fait ordinaire. Itrenog ne ressentait plus rien en émanant. Un caquètement attira alors son attention dehors. Sur son balcon se tenait un petit animal à poil blanc, mesurant tout juste un pied de long, une queue deux fois plus longue que lui, qui grignotait une cosse entre ses doigts curieusement ressemblants à ceux d'une main humaine. Il avait deux gros yeux ronds, un petit nez pointu, et deux grandes oreilles qui se mouvaient dans tous les sens. Lorsque la curieuse bête agita les bras pour faire savoir qu'elle était bien là, Itrenog aperçut deux membranes qui vibraient sous ses bras et qui lui donnait l'apparence d'une chauve-souris croisée avec un petit singe. Il se leva et ouvrit la baie. Aussitôt, l'animal, ayant lâché son bout de fruit sec, se faufila à l'intérieur de la pièce, grimpa sur le lit et couina de nouveau, tel l'oisillon réclament la bèquetée maternelle. Avec une agilité surprenante, il s'agrippa au pantalon d'Itrenog et escalada ses jambes pour terminer sur le haut de sa tête avant de pencher la sienne en avant. Ses deux yeux globuleux le fixèrent ardemment et il plongea ses mains sous son manteau. Un frisson glacé lui parcourut la peau lorsque ses petits mains velues entrèrent au contact de son cou, à la recherche de nourriture. Il se saisit de l'animal par la peau du dos et l'envoya promener au dehors. Avec un jappement de surprise, la bête déploya ses ailes et reparti à la charge mais la fenêtre était déjà refermée. Finalement, elle s'envola au loin, lassée de ce petit jeu. C'est à ce moment qu'Itrenog se rendit compte que quelque chose clochait à l'extérieur. Par delà l'amas confus de bivouacs, une lumière irisée balayait le ciel nocturne de puissants rayons passant du bleu au rouge, explosant littéralement l'ensemble de la Mergetale dans un arc-en-ciel de couleurs. Le spectacle aurait pu être magnifique s'il n'y avait pas eu un tremblement sourd suivi d'une violente explosion qui expulsa dans les airs des débris en tous genres, bois, toiles, armes, même des hommes encore debout terminèrent à plusieurs pieds au dessus du sol avant de s'écraser lourdement dans un bruit étouffé. Le souffle fit ployer des tentes qui craquèrent de protestation mais sans céder, fermement attachée par de solides cordes qui gémirent elles-aussi sous le choc, et des cris sourds et graves à la fois emplirent l'air, brisant le silence reposant de la nuit. De petits amas confus de lumières chancelèrent bientôt derrière les murs même de Munduce, teintés d'ocre ou de jaunes, durant une dizaine de minutes. Soudain, plus rien. Le calme brutal ne fit qu'augmenter la perplexité d'Itrenog. Il avait clairement ressenti plusieurs démons qui s'acharnaient en bas, et les flux de magie qui les accueillaient, mais tout fut dissipé comme la poussière l'aurait été par une bourrasque de vent. Ce n'était pas normal. Aucun démon ne pouvait se soustraire aussi rapidement à son aura, surtout en plein combat où la soif de combat et de sang prenait le pas sur toute autre considération. Dehors, les premiers curieux s'amoncelaient déjà pour savoir la cause de ce grabuge dans un désordre apparent. Au pas de course, il alla vers la salle de bain, attrapa son chapeau qu'il s'empressa de mettre et ouvrit la porte. Juste devant le seuil se tenait un elfe au cheveux blonds et aux yeux bleus aciers. Zevran.

-Ha ! Vous voilà ! S'exclama-t-il, Gerik voulait vous voir justement.

Son équipement avait fait le soin d'améliorations visibles. Il portait désormais un plastron de cuir bouilli aux motifs dorés délicats, des gants, des cubitières et des jambières d'aussi belle facture et de petites épaulières carrés sur lesquelles étaient gravées un faucon blanc dont le corps était vu de face mais la tête de profil, les ailes et serres largement étendues comme s'il prenait son envol.

-Je vous ai trouvé par pure chance, ajouta-t-il guilleret, La propriétaire nous a dit que vous aviez réservé une chambre ici alors même que nous en voulions une aussi. Allez, venez !

Itrenog soupira mais ne protesta pas. Si Gerik le cherchait, peut-être aurait-il une explication à lui fournir. A l'étage, les gens ouvraient leurs portes bien qu'ils disposèrent aussi d'un baie donnant une meilleure vue d'ensemble de ce qu'il se passerait par la suite, et des murmures agités résonnèrent un peu partout. Au rez-de-chaussé, il n'y avait pas grand monde. Un groupe de soldat dont le chef apparent discutait avec Gerik et quelques clients qui bavardait avidement sur les récents évènements avec la patronne de l'auberge. Gorim, dont la balafre se résumait désormais à un mince filet rouge courant de la tempe gauche à la mâchoire inférieure, caressait le bout de sa barbe avec un air impatient. Lorsqu'Itrenog descendit, il fut accueillit par une poignée de main vigoureuse du nain et d'un sourire franc de son chef.

-Vous tombez bien Itrenog ! Dit Gerik d'une voix forte, Je discutais de la situation avec les gardes. Apparemment, il y a eu une escarmouche devant les portes de la ville opposant un groupe de démons aux Legioni. On ne sait pas grand chose d'autre hormis qu'ils ont été repoussé rapidement et que des patrouilles se sont lancées à la poursuite des fuyards. Nous comptons leur donner un coup de main. Vous êtes avec nous ?

Son vieil attirail était devenu quelque chose de plus imposant lui aussi. Ses larges épaulières en acier blanc avaient elles-aussi un faucon gravé à l'or fin sur la face supérieure et il avait troqué ses vieux habits de cuir par une épaisse cuirasse d'acier poli et brillant. Un cuissot formé de plusieurs lamelles superposées attachées entre elles par des filins de fer protégeait le haut de ses jambes tandis qu'une genouillère et des bottes de fer cloutées se chargeaient de la partie inférieure. Une cotte de maille solide cachait de temps à autre les parties que l'armure ne couvrait pas, comme les flancs, les bras ou les aisselles. Ses mains et ses avant bras était recouvert par des gantelets du même matériau et ne semblait pas entraver la mobilité de ses doigts. Son épée bâtarde pendait toujours à son côté et une large targe d'un pied de rayon était ceinte dans son dos. Gorim quant à lui n'avait pas énormément changé, hormis quelques piquants supplémentaires sur les épaules, les mains et les avants bras, et sur le bout de ses bottes ; et pour cause : les armures naines étaient réputées pour être les plus solides et les plus résistantes, il n'avait donc aucune raison de s'en séparer. La seule différence était encore et toujours ce faucon sur les spalières et dans un exemplaire plus grand sur le torse.
Gerik posa ses mains sur ses hanches, provoquant un cliquetis métallique, et attendait sa réponse avec un regard franc. A l'annonce de son prénom, les soldats s'étaient mis à chuchoter entre eux et le capitaine toisait désormais Itrenog avec une intensité croissante.

-Pourquoi devrais-je vous aider ? Répondit-il finalement, Je n'ai pas à faire avec les démons et vous devriez laisser la garde agir. Le risque est trop grand face à eux.

C'était un mensonge, et il le savait. S'il s'agissait bel et bien de fils de l'Inferës, il ne pouvait pas se permettre de se montrer au grand jour sans risquer d'attirer l'attention et c'est pour cela qu'il devait se dérober au plus vite de la Mergetale. Il avait ce qu'il voulait, il n'avait plus aucune raison de rester. Néanmoins, ce qu'il avait ressenti quelques instants avant suffit pour semer le doute dans son esprit. Peut-être n'était-ce pas des démons mais autre chose y ressemblant, même s'il pensa que cela fut impossible. Coupant court à ses réflexion, Gerik répliqua :

-Que nous restions ici où que nous allons là-bas, le risque sera le même si le but des démons est de répandre le chaos. Et je compte bien aider les Legioni comme il se doit.

-Bien parlé ça patron, renchérit Gorim.

Itrenog comprit alors la signification qu'avait les Legioni di Munduce dont Gerik avait fait parti. Un ordre de guerrier voué à la protection de la ville portuaire. Mais quoiqu'il fut par le passé, cela ne changeait rien à la situation.

-Je ne peux toutefois pas vous accompagner, fit Itrenog sur la défensive, Il serait trop dangereux pour moi de me montrer ouvertement face aux démons.

-Pourquoi ?

-Aucune importance. Je vais quitter la ville. Faites comme bon vous semble, votre vie est entre vos mains.

Gerik ne répondit pas mais il désapprouvait clairement cette attitude égoïste. Pour éviter toute question qui pourrait le mettre en difficulté, Itrenog quitta l'auberge et se retrouva dehors. Des passants aux mines fatiguées et aux voix enrouées restaient sur le pas de leurs tentes pour voir ce qu'il se passait sans risquer pour leur vie. Le groupe de soldat sortit à son tour du bâtiment, talonné par Gorim, Zevran et leur chef. Ce dernier ordonna à l'elfe de s'introduire dans Munduce pour évaluer la situation et les prévenir de tous changements, ce à quoi il répondit par un rire amusé. Avec une agilité féline commune aux siens, il s'élança à travers les bivouacs en direction de la ville. Gerik et le nain s'enfoncèrent de l'autre côté à la recherche des attaquants. Un soldat plus jeune que les autres s'avança timidement d'Itrenog et lui demanda :

-Excusez-moi, vous êtes bien Itrenog ?

-Pourquoi cela ?

-Hé bien, hésita-t-il en frappant le sol du bout du pied, j'ai entendu le chef des mercenaires vous appeler ainsi. J'ai aussi entendu dire que vous étiez vivant avant que le Pacte des Cinq ne soit signé ! Vous devez être … très, très vieux !

Avant de répondre, il considéra un instant son interlocuteur mais sa mémoire ne lui disait rien à son sujet. Des yeux verts, une chevelure sale sous son casque et un teint jeune, tout au plus une vingtaine d'année, et des yeux qui pétillaient comme s'il voyait une légende réincarnée devant lui :

-Je ne suis pas celui que vous croyez.

-Vous avez raison, je dois me tromper. C'est impossible après tout de vivre aussi longtemps, sauf si vous n'êtes pas humain, et Itrenog doit être un nom répandu là d'où vous venez ...

Une voix puissante héla le jeune soldat qui s'inclina gauchement et il s'élança à la suite des autres. Itrenog se tourna vers la ville. Toujours rien. Il ne voulait pas perdre de temps à réfléchir sur la vie de l'humain qu'il contrôlait. Pas maintenant en tout cas. Devant lui, un chemin de terre sur lequel une ombre mouva fébrilement plus loin et qui sembla s'approcher à grande vitesse. En quelques instants, la distance qui les séparaient l'un de l'autre fut réduit à une trentaine de pied et l'inconnu fit des grands gestes larges des bras. Les gens se reculaient sur son passage, apeurés, puis curieux, mais aucun n'osaient s'avancer.

-Ôte-toi de mon chemin ! Cria une voix claire.

En plein sur son chemin et sans avoir compris ce qui lui arrivait, Itrenog fut heurté par cette personne de pleine fouet et crut être entré en contact avec un mur de brique mobile. Ils furent tous deux propulsé en avant et Itrenog se retrouva dos au sol. L'inconnu qui était sur lui portait une tunique couleur terre, son visage masqué ne laissant apparaître que deux yeux brillants le transperçant comme une lance glacée. Il ordonna à ses membres de bouger, sans succès, comme si une force bloquait les signaux qu'il leur envoyait. Il ne put dire si c'était un homme où une femme qui le regardait de la sorte, mais son poids ainsi que la courbure de son corps laissait plutôt penser à la seconde solution. Sur son épaule, le même petit animal qu'il avait vu dans sa chambre à l'auberge. Avec un geste rapide, l'ombre sortit un poignard de sous les plis de sa cape et la pressa contre la gorge d'Itrenog :

-Je t'ai dit de t'ôter de mon chemin.

Mais avant d'avoir pu terminé ce qu'il ou elle voulait faire, sa tête se redressa. L'inconnu se releva rapidement et reparti au pas de course. Il semblait littéralement glisser sur le sol, comme si la pesanteur n'avait aucune prise sur lui, ses pieds n'étant qu'un brouillard confus et rapide. Itrenog se leva à son tour et un attroupement de gardes épée au clair arrivèrent bientôt sur les lieux. Visiblement, ils poursuivaient celui ou celle qu'il avait vu juste avant car ils étaient essoufflés. Leurs lourdes armures ne devaient par leur faciliter la tâche et pourtant, aucun ne se plaignit. Un soldat se détacha, interrogea quelques personnes rapidement qui le désignèrent du doigt, et finalement, il s'approcha et demanda :

-Où est-il allé ?

Itrenog prit le temps d'épousseter son manteau avant de répondre :

-Qui donc ?

-Ne te fiche pas de moi ! Tonna l'homme, Les passants t'ont vu ! Tu lui as dit quelque chose ? Ou bien travailles-tu avec lui ?

-Je ne sais rien de tout cela.

-Foutaises ! Emmenez-le les gars ! On va l'interroger plus avant !

Deux lanciers pointèrent leurs armes vers lui et trois autres chargèrent leurs arbalètes. Itrenog ressentit la présence d'un mage parmi eux. Il était capable d'encaisser quelques sorts, mais pas de défaire un troupe entière de soldats entrainés et déterminés, surtout dans ce cas. Mais il n'était pas question de se retrouver prisonnier, il risquerait de se faire découvrir. A ce moment, le rubis sur sa poitrine chauffa. Une inspiration soudaine lui traversa l'esprit. Il fléchit les jambes et détala à toute vitesse. Il ne savait pas ce qui le faisait agir ainsi et il répugnait à l'idée de fuir, mais c'était la seule solution viable dans ce cas. Une flopée de juron retentit derrière lui. Il tourna la tête juste à temps pour voir une boule de feu qui fusait dans sa direction. Il plongea en avant, se réceptionnant sur les coudes, et le projectile enflammé s'écrasa à terre, provoquant l'ire et la terreur chez ceux qui étaient éveillés. Des flammèches embrasèrent les tonneaux de bois et le feu grimpa rapidement jusqu'aux tentes sous les cris effrayés des humains. Dans le même instant, il entendit le claquement des cordes que l'on relâche après les avoir trop tendue. Un carreau se planta devant lui et un autre lui passa juste à côté, déchirant son manteau sans l'atteindre toutefois. Il se releva et un dernier trait qu'il n'avait pas entendu se planta dans son flanc. Il trébucha mais ignora la douleur. Il brisa le bois de la flèche et s'élança entre les tentes. Les soldats le suivirent rapidement et pendant dix minutes infernales, il crapahuta aussi loin qu'il put en évitant les embuscades qu'on lui avait tendue. La coordination des Legioni était incroyable. Partout où il passait, un groupe l'attendait, ayant reçu leurs ordres bien avant de le voir arriver à l'endroit où ils étaient. Les tirs d'arbalètes cessèrent, le risque de toucher un innocent étant trop grand, mais les sorts et leur précision d'orfèvre continuaient d'affluer pour le toucher. Un éclair glacé lui passa juste à côté de la tête après avoir essuyé une nouvelle tentative de l'arrêter de la part des soldats et il bifurqua dans une ruelle plus étroite. A court de moyen et profitant d'un moment de répit où personne ne le voyait, il plongea à terre sous une tente. Par chance, elle était vide. Rien d'exorbitant à part un lit et une table, quelques meubles et des vêtements éparpillés au sol. Ses jambes se dérobèrent sous son poids et il tomba au sol. Une large tache foncée était apparue sur son manteau et malheureusement, il n'était pas assez bon en magie pour risquer d'enlever la flèche afin de se soigner. Dehors, des ordres étaient lancés à qui voulaient bien les entendre et le silence revient progressivement. Itrenog tenta de se remettre debout mais ses jambes trahirent sa volonté. Une partie de lui se demandait pourquoi avoir fui, pourquoi ne pas avoir combattu, mais dans tout les cas qui se présentaient à lui, il ne voyait rien d'encourageant. Ses idées devinrent confuses et sa vue se brouilla. Il se cala contre le lit et attendit. Peut-être aurait-il une occasion de partir lorsque les choses se seraient calmé. Il était en sécurité ici. Mais pour combien de temps ?

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Validation Itrenog : 17 Intelligence et 65 Puissance


Dernière édition par Itrenog le Jeu 6 Jan 2011 - 17:06, édité 1 fois
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Message par N'Aedras Dim 29 Aoû 2010 - 17:41

[Quelques moments après la fin de mon post, et quelques minutes avant la fin de celui d'Itrenog. Quelque part entre les districts humains et elfiques de la Mergetale]


- Ils ne veulent toujours pas, Centore... fit le Legioni en revenant vers sa supérieure.

La femme fustigea de regard l'Elfe sentinelle qui refusait de les laisser pénétrer dans les districts elfiques et se tourna vers l'un des deux mages qui l'accompagnait:

- Caldran, viens avec moi

Elle s'élança d'un pas raide vers la Feuille Souple qui l'observait sans ciller, sans même attendre le magicien. Dès qu'elle fut devant la sentinelle, elle fit:

- Je respecte votre volonté de vous occuper vous-mêmes de votre sécurité, même si je n'apprécie guère. Je vous laisse un de nos mages, qui se chargera de nous transmettre toutes les étapes importantes de vos démarches. Et si jamais j'apprends que vous nous avez caché des informations qui entrainent ne serait-ce qu'un seul problème sur la tenue des Joutes, le Duce et votre représentante en entendront parler.

Elle salua l'Elfir avec vivacité et fit volte-face, laissant le mage relayeur avec une gêne notoire. L'humaine avait les joues en feu après avoir parlé de la sorte à un membre du Grand Peuple, mais elle avait agi d'instinct. Il était insultants que ces derniers refusent l'intervention des Legioni sur leurs districts. Si tous les peuples agissaient ainsi, où irait-on? Les Elfes avaient beau avoir des privilèges de noblesse, ils en abusaient un peu trop dans ce genre de situation qui n'était pas du tout aux jeux d'influences.

- Centore, nous avons retrouvé les 4 qui nous avaient échappés. Par contre, nous avons des incidents un peu partout avec les participants des Joutes. Certains d'entre eux interfèrent avec nos hommes.

La magicienne qui venait de parler rouvrit les yeux, rompant le contact télépathique avec ses homologues répartis sur la Mergetale. Sa voix mesurée et teintée de l'accent d'Alcantare poursuivit:

- La dispersion de nos cibles est quasi-totale... Nous n'auront pas assez de mages pour les surveiller tous. Il faudrait faire appel à des participants des Joutes. Le Centore Amilian suggère que vous gériez ces recrutements et que vous lui confiiez le commandement de vos soldats. Il attends votre confirmation pour vous envoyer les meilleurs mages senseurs ainsi que l'élite des traqueurs.

La femme s'était déjà remis en route au pas de course, suivi par ses messagers et la magicienne. Il lui fallait réfléchir à toute allure. Elle n'avait pas le droit de se laisser aller à la stupeur. De toute façon, elle s'était toujours entrainée pour cela, et ce n'était pas la première traque qu'elle menait. En revanche, cette collaboration entre les garnison et ses homologues était totalement nouvelle. Amilian avait l'habitude de ce genre de situation, de part sa longue expérience. Elle devrait lui faire confiance pour cette méthode. Mais placer ses hommes sous son commandement lui déplaisait fortement. L'attaque de Munduce sentait le coup-fourré à plein nez. Il ne fallait écarter aucune piste, même celle qui pourrait mener à soupçonner l'un des chefs de garnison du Duce. Car les événements de cette nuit étaient assez invraisemblables pour soulever des interrogations. Comment des intrus avaient-ils pu entrer dans Munduce en trompant la vigilance des Legioni, surentrainés, et en brisant les enchantements de la Grand-Porte. De plus, cette fuite semblait avoir été minutieusement préparée. Et des Elfes dissidents? Quelle énormité... L'information avait beau avoir émané de la représentantes des Elfir et été confirmée par le Duce...
Elle n'avait pas le choix. Si elle prenait trop de temps à répondre à Amilian, il se douterait de quelque chose.

- Yemma, ferme ton esprit pour écouter ce que je vais te dire...

Ils s'arrêtèrent à un croisement. La Centore vérifia que personne ne pouvait les entendre, et enchaîna:

- Tu vas accepter l'offre d'Amilian, et le rejoindre. Dis-lui que je t'envoie à ces côtés car tes capacités me sont inutiles dans la traque, et que tu n'es pas entrainée à courir constamment. Je veux que tu surveilles les moindres faits et gestes de tous et toute information qui pourrait révéler une traîtrise dans nos rangs.

Des murmures s'élevèrent dans les messagers Legioni.

- Je veux que tu rentre directement en contact avec moi si tu décèles quelque chose de significatif.

La magicienne fouilla dans une de ses besaces et en sortit un collier bardé de coquillages gravés de symboles. Elle expliqua:

- Portez-le... Ca brouillera toute tentative de lecture d'esprit sur vous, et me permettra de rentrer en contact directement avec vous, ou éventuellement de vous localiser si quoi que ce soit vous arrive.
- Maintenant dissimule ce souvenir en toi et vas-y.

La magicienne hocha la tête, ferma les yeux et murmura quelques mots en langage de magie. Des filets étincelants se dessinèrent sur les têtes de tous les présents, et leurs mailles se resserrèrent avant de disparaître. La magicienne s'en fut par une allée attenante. La Centore et ses hommes reprirent leur route et bifurquèrent vers le coeur des districts humains.
De nombreuses personnes étaient dans les allées, parfois affolées, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. Des messagers spécialement dépêchés les rassuraient en leur disant qu'ils aillent se remettre à l'abris dans leurs habitats. La Centore envoya plusieurs des siens questionner ça et là les participants qui semblaient aguerris ou disposer de talents magiques. Elle s'arrêta non loin d'une allée bordées d'un côté de bâtiments construits en bois, la majorité étant des auberges. Avec une telle allée, ils auraient sûrement beaucoup de monde à rameuter, et peut-être que des gens doués se trouveraient dans le tas. Les renforts choisirent ce moment pour débarquer. De nombreuses fenêtre étaient ouvertes et baignaient la rue d'ombres et de flamboiements. Les gens des auberges et des tentes en face cherchaient à voir ce qui se passait, et l'arrivée des mages senseurs et des traqueurs provoqua une sortie massive de personnes. La Centore dut bientôt jouer des bras et des coudes pour se frayer un chemin vers le contingent envoyé par Amilian, qui ne pouvait pas la retrouver avec cette foule. Dès qu'elle reconnut l'insigne d'un officier, elle se dirigea vers lui. Il la reconnut quand elle arriva à portée, et la salua:

- Centore Sedazzi! Heureusement que vous nous avez vu... Quels sont vos ordres?
- Faites libérer l'allée. Et allez chercher des gens qui pourraient aider dans la traque dans ces auberges.
- Bien Centore!

L'officier donna des ordres rapides, fermes, et ses éléments se dispersèrent comme des félins. Soudain, des sommations claires retentirent à différents points de l'allée, et la foule reflua comme par enchantement. Les gens se rangèrent des deux parts de l'allée, suivant leur lieu de repos, et les quelques cris furent bientôt étouffés par les ordres des Legioni. Sedazzi sourit devant leur efficacité, puis reprit un air dur et fit signe aux soldats de pénétrer dans les auberges. La femme se mit à prendre connaissance de l'ensemble des éléments qu'elle avait à disposition, et à se mettre en relation avec les officiers avec qui elle devrait traiter. Cette formation était plus réduite qu'une garnison, mais ces Legioni étaient tous équipés légèrement, et semblaient, à leurs démarches félines, être rodés à la course. Leur sens de l'observation semblait être aussi aiguisé que leur capacité à récolter des informations. Les mages senseurs sondaient déjà les alentours à la recherche d'auras intéressantes ou notoires. Leur coordinateur avertit d'ailleurs la femme de leurs dernières perceptions:

- Nous percevons des Elfes dans les environs. Nous sommes sûrs qu'au moins 4 d'entre eux sont des dissidents. Amilian vous informe qu'il a bien reçu votre magicienne et que vos homologues envoient eux-aussi des contingents pour vous épauler dans le recrutement.
- Yen a-t-il déjà eu?
- Oui, nous avons déjà une cinquantaine d'éléments extérieurs qui souhaiteraient nous aider. Mais nous devons encore faire le tri pour nous assurer qu'il ne s'agit pas de saboteurs. Ah... Attendez un instant...

Le mage ferma les yeux, puis les rouvrit quelques secondes plus tard.

- Caldran vous informe que les Elfes ont bouclés tous leurs districts. Aucun dissident n'a pu s'échapper de leurs côté. Ils ont envoyé des leurs pour vous épauler.

La Centore lâcha un juron.

- Ils vont nous compliquer la tâche... Dites leur de rapatrier tous les leurs dans leurs districts! Sinon les dissidents se feront passer pour des Elfes traqueurs...
- Je transmets...

Un autre mage arriva en trombe pour avertir Sedazzi:

- Là! Un Elfe!

Une Feuille Souple venait en effet de s'échapper non loin de l'entrée d'une auberge, en direction de Munduce. Ce n'était peut-être pas un dissident, mais il n'y avait aucun moyen de le savoir.

- Informez Amilian et les mages postés à la Grand-Porte qu'un Elfe se dirige vers eux à grande vitesse.

Il s'exécuta, et ce fut au tour d'un jeune soldat, aux cheveux d'un blond sale, d'intervenir:

- Centore... L'homme là-bas discutait avec l'Elfe qui vient de s'enfuir. Il a l'air d'être... spécial.

Le coordinateur des mages plissa les yeux vers l'homme en question, qui portait un large manteau noir, dont le col recouvrait la moitié de son visage.

- En effet... fit le magicien. Son aura est... étrange... Je n'arrive pas à déterminer sa race. Mais je sens quelque chose de très ancien qui rôde autour de lui. Quelque chose qui ignore le Pacte des Cinq...

La Centore fronça les sourcils et réagit en quelques fractions de secondes. Elle ordonna au jeune soldat:

- Allez récolter des informations sur lui. Son nom, sa race...

Dès que le traqueur fut parti, elle fut à nouveau interrompue par un autre senseur:

- Un dissident se dirige vers nous, Centore!

Cette dernière jeta des ordres rapides:

- Prenez les devants! Allez lui barrer la route!

Les choses se déroulèrent à grande vitesse. La plupart des Legioni à l'extérieur s'élancèrent vers Munduce en tirant leurs armes, talonnés par les mages qui faisaient naître des boules de magies entre leurs mains ou sur leurs outils mystiques. Il ne leur fallut qu'une centaines de mètres pour apercevoir une forme poursuivie par de nombreuses autres. Des trombes colorées jaillirent pour leur barrer la route. Un mur de flammes se dressa devant le pourchassé. Pourtant, celui-ci ne s'arrêta pas. Il bondit par dessus les tentes, tenta de partir au nord. Mais le mur de flammes se mouva et l'enferma. Mais brusquement, une gerbe d'eau explosa contre la paroi magique, libérant une large passage par lequel l'Elfe s'engouffra en déblayant son passage par une petite explosion aqueuse. Comme un seul homme, les Legioni entrèrent en action. Une première salve de flèches accueillit le dissident, qui y échappa de justesse en se réfugiant derrière un étal en bois. Il bondit ensuite au milieu des épéistes, manquant de se faire éventrer à plusieurs reprises. Il parvint à soumettre un bretteur et sauta sur l'épaule d'un lancier qui s'apprêtait à le transpercer, avant de s'élancer telle un faucon vers l'allée des auberges. Les poursuivants se propulsèrent à ses trousses, désormais plus nombreux. L'Elfir tenta de faire s'écarter les gens, mais l'un d'eux se retourna trop tard, ce qui entraina leur collision. D'ailleurs, un détail étrange n'échappa pas au regard de la Centore: au lieu de l'éviter par un bond, il lui sembla que la Feuille Souple avait fait exprès de rentrer dans cet homme qu'ils avaient déjà remarqué. Etait-ce une coïncidence?
Quoi qu'il en fut, l'Elfe dissident menaça l'homme à terre avant de repartir en utilisant la magie. Les Legioni traqueur poursuivirent leur route, et ceux qui l'avaient poursuivi jusque là s'arrêtèrent pour interroger l'homme étrange au manteau noir.

-Où est-il allé ?
-Qui donc ?
-Ne te fiche pas de moi ! Les passants t'ont vu ! Tu lui as dit quelque chose ? Ou bien travailles-tu avec lui ?
-Je ne sais rien de tout cela.
-Foutaises ! Emmenez-le les gars ! On va l'interroger plus avant !

L'inconnu resta un moment immobile, puis, sans prévenir, détala avec une vélocité hors du commun. Les Legioni en armure lourde pestèrent et se lancèrent à ses trousses.
Sedazzi le regarda s'éloigner, gravant sa silhouette dans sa mémoire. Quelque chose lui disait que ça pourrait peut-être lui être utile à l'avenir. Elle virevolta, et interrogea un officier:

- Est-ce qu'on a fini ici? Il faut boucler les quartiers ouest et envoyer des sentinelles sur le pourtour de la Mergetale...

Sans attendre de réponse, elle fit à l'intention des mages:

- Les garnisons vigies au delà de la Mergetale sont-elles averties?
- Oui, Centore. Nos confrères sont en train de dresser les barrières sur un périmètre de 20km autour de la Mergetale. Personne ne pourra s'échapper sans que nous le sachions.

Satisfaite, elle se tourna à nouveau vers l'officier des Legioni traqueurs, qui répondit à sa précédente question:

- Nous pouvons y aller.
- Alors en route!

Les rangs grossis des éléments extérieurs volontaires se mirent au trot en direction des quartiers ouest. Un mage relaya auprès de Sedazzi:

- Les soldats ont perdu la trace de l'homme au manteau noir. Il s'est comme... volatilisé d'un seul coup.

La femme fronça les sourcils. Cet individu cachait quelque chose. Dommage qu'ils aient été incapables de l'intercepter.

- Faites son signalement à toutes les autres divisions. Et sans l'amocher: je veux l'interroger.

Cette créature allait peut-être pouvoir les aider à avoir des informations ou démasquer les dissidents. Et résoudre cette affaire, qui commençait à prendre des proportions inquiétantes.
Il ne fallait absolument pas que ces incidents dégénèrent en tension politique entre les peuples, ou qu'il compromette les Joutes. Et il fallait découvrir qui étaient ce que cachaient les Elfes, et si il y avait des traîtres parmi les Legioni.
Sedazzi avait beau retourner tous les éléments de cette nuit dans tous les sens, cela ressemblait à une machination. De qui? Dans quel but?
Soudain, un éclair de lucidité dans toute cette agitation la secoua. Et si quelqu'un cherchait...

... à rompe le Pacte des Cinq!?!



**********************

@ Itrenog: jolie intervention =) Je te laisse choisir si tu veux te faire capturer par les les hommes de Sedazzi ou si tu veux leur échapper et faire autre chose Wink



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Message par Itrenog Dim 5 Sep 2010 - 14:27

Les pensées d'Itrenog dérivèrent sur le flux inconstant de son esprit. Son flanc était complètement ankylosé et il avait froid. C'était la première fois qu'il ressentait cette sensation nouvelle, le serpent glacé qui lui courrait sur le corps, provoquant frisson et malaise ; il se sentait nauséeux. Plusieurs fois il crut que les soldats l'avaient retrouvés, des voix de plus en plus proches se faisant entendre et leurs ombres portées par leurs torches se mouvant à la surface de la tente, mais pourtant, ils lui passèrent à côté sans le voir. Pourquoi ne regardaient-ils pas dans toutes les tentes ? Bientôt, ce qu'il se disait en lui même n'avait plus aucun sens pour lui. Les mots lui parvenaient sans qu'il put en comprendre la signification. Il se demandait s'il allait terminer mort ici, s'il aurait dû se battre pour préserver son honneur, si jamais il reverrait la lumière du jour. Sa tête dodelina et s'inclina sur son épaule. Sa vision se rétrécit en un unique point devant lui, le reste n'étant que brouillard semi-opaque, et les sons extérieurs n'étaient plus que bourdonnement sourd. Il cligna des yeux pour chasser cette impression, sans succès. Finalement, il n'eut plus la force de combattre, sa volonté sapée, sa concentration anéantie par la fatigue soudaine et ses forces le quittant à chacun de ses souffles. Sa jambe eut un soubresaut, tremblota, ne bougea plus et il ferma les yeux dans un soupir soulagé.

Un souffle chaud sur sa poitrine le sortit de sa torpeur. Ce n'était pas fini, il n'avait pas terminé, pas encore, il devait combattre et vivre jusqu'à ce que soit fait ce qui devait être accompli. Son heure n'était pas encore venue, il le savait, et cette évidence aussi lumineuse qu'un phare le frappa en plein visage sans qu'il puisse en deviner la provenance. Une furieuse énergie frappait l'intérieur de son corps, ricochait contre les parois qui l'entouraient, comme une balle lancée à pleine vitesse dans une pièce fermée, et vibrait dans chacune des fibres de ses muscles. Il inspira une grande bouffée d'air qui lui fit l'effet d'un baume revitalisant et la vie reflua dans ses veines. Instinctivement, il posa une main sur son flanc, arracha la pointe de la flèche sans éprouver le moindre mal, et la magie coula jusqu'à sa blessure, la refermant progressivement. Il ne se demanda pas comment c'était possible, il agissait sans comprendre, sans chercher à percer ce mystère qu'il aurait jugé dangereux auparavant. Les démangeaisons cessèrent et il constata par tâtonnements que son manteau était déchiré, laissant sa peau à l'air libre. Il resta ainsi, assis, le regard fixe et perdu, le temps que son corps ne s'habitue à ce qu'il venait de subir, que son cerveau ne se remette en marche pour tenter de démêler les fils entrelacés des évènements . Après cinq minutes de vide absolu, une pensée naquit dans les recoins de sa tête, à partir d'une source lumineuse, inconnue et familière à la fois. Cette première ébauche cohérente alla vers le rubis sur sa poitrine et oscilla entre différents points de raisonnement, telle une embarcation prise dans la tempête, allant d'un phare à un autre, sans prise et sans contrôle d'aucune sorte sur les éléments. Comme on construit un puzzle pièces par pièces, ses idées s'emboitèrent progressivement les unes dans les autres avec une précision mécanique, mais sans consistance propre. Il avait pensé à fuir alors que son instinct l'aurait normalement poussé à se battre et, l'instant d'après, il s'était blessé. Un nom se détacha de ce fouillis : celui de l'organisateur des combats des Joutes, Godric. L'humain aurait donc eu raison sur la nature et les fonctionnalités du bijou ? Ensuite, le procédé le plus récent et le plus bizarre de tous, la magie qu'il avait appliquée à sa blessure. Ce qu'il venait de faire dépassait de loin ses compétences en ce domaine et il n'était pas sûr de savoir si c'était bien de lui qu'avait émané cette guérison aussi soudaine que bienvenue. Enfin, tout revint à la pierre. S'il s'en était de nouveau servi, il pouvait donc s'attendre à en payer le prix, même s'il ne le faisait pas consciemment, mais plutôt poussé par la nécessité. Les phrases incohérentes qui constituaient son esprit prirent une forme concrète et son pragmatisme reprit le dessus et ferma les valves des interrogations superflues pour le moment, tout ceci après de longs instants de doute. Il devait quitter la Mergetale. C'était la seule conclusion logique qu'il tira de tout ceci. Il tenta de se relever en prenant appui sur un meuble. Ses jambes craquèrent quand il les déplia mais il put se mettre debout sans trop de difficulté. Il banda ses muscles, joua des épaules et constata qu'il pouvait bouger à peu près correctement, même s'il était encore affaibli par sa blessure. Il avait l'impression étrange qu'une légère pression lui pesait sur tout le corps, comme si on le tirait progressivement d'une mare de boue gluante, ses articulations et ses membres lui paraissant un peu plus pesant qu'à l'ordinaire, mais il s'y habitua quelque peu et ce léger handicap passa outre ses préoccupations principales. Il se pencha devant l'entrée de la tente et écouta attentivement l'extérieur pour s'assurer qu'il n'y avait personne et sortit. Il ignorait le temps qu'il avait passé dans le bivouac, mais dehors, la nuit était claire grâce à la lune et aux multitudes d'étoiles qui parsemaient le firmament, et plus aucun passant n'était éveillé, surement grâce aux invectives lancées par les gardes. Il y avait seulement des échos d'ordres criés par les soldats et des bruits de tonnerre suivis par des éclairs blancs par endroits. Itrenog fureta autour de lui et se courba pour laisser le moins de partie de son corps visible. Il s'avança entre les deux premières tentes devant lui d'un seul bond et se réceptionna en roulade. Il se cacha derrière un tonneau et attendit. Un groupe de soldat traversa la rue au pas de course et le bruit de leur pas se perdit au loin. Derrière, une autre garnison entrait dans la tente où il se trouvait quelques instants avant. Il se redressa et courut droit devant lui. Autant que faire se pouvait, il évitait les patrouilles, usant de leur champs de vision réduit autant que de la pénombre ambiante, poussant son avantage au maximum en profitant du moindre recoin où se cacher. Il zigzagua entre les campements dans tous les sens possibles, tournait dans une rue avant de foncer dans l'autre direction, tout cela pour se dérober à la vigilance des soldats où pour compliquer la tâche à un éventuel poursuivant plus discret que les autres. Car ce qui lui permettait de savoir où étaient les troupes humaines, c'était le bruit qu'elles provoquaient. De leur simple respiration bruyante et saccadée jusqu'au claquement sonore de leurs bottes et de leurs armures en passant par les ordres aboyés un peu partout, il était aisé de deviner où elles se rendaient ou bien où elles étaient. Le véritable problème était celui de l'orientation. Itrenog complexifiait à se point son trajet qu'il perdit toute notion de repère. Il ne savait plus ni où il était, ni où il allait et il finit par avancer en ligne droite en espérant trouver une ouverture dans la Mergetale pour quitter cet endroit le plus tôt possible. Après seulement un quart d'heure, une corne résonna, grave et claire, aussitôt imitée par d'autres sons semblables un peu partout autour. Était-ce pour lui ? Ou bien les traqueurs avaient trouvé quelqu'un d'autre ? Il ne s'en soucia pas longtemps et courut à toute jambe le plus directement possible devant lui. Il croisa un vigile qu'il assoma d'un coup de poing à la tempe avant qu'il n'ait eu le temps de prévenir ses camarades, mais le mal était fait. Un mage déboucha d'une des rues adjacente à la sienne et, ni une ni deux, projeta un globe de feu vert dans sa direction. Itrenog tendit la main droite, provoquant la brulure totale de son gant, absorba le choc et détourna le flux de magie vers son propriétaire. Celui-ci le fit exploser d'un bref movement du bras et ferma les yeux en murmurant pour lui même. Aucun autre sort ne suivit, seulement le bruit de cornes de chasse et des cris d'apostrophes qui allaient en s'accentuant. Itrenog se détourna, pressa sa main dans son manteau et s'élança. Une volée de flèche se planta devant lui tandis qu'un groupe de lancier prenait place à la sortie de la ruelle. Il accéléra la cadence et passa entre les gardes qui tentèrent de le percer de tous les côtés. L'un deux lui déchira de nouveau le manteau sans toutefois lui entamer la peau mais il continua. En face, une route dégagée sans la moindre personne se découpait à l'horizon et se dirigeait vers les Grandes Plaines. Alors qu'il pensait avoir atteint la fin de sa course, il tapa dans quelque chose de dur qui lui renvoya au sol avec une force incroyable. Au même moment, les cors retentirent à nouveau. Itrenog frappa violemment du poing ce qui semblait être une barrière invisible, une fois, deux fois, trois fois, sans réussir à provoquer la moindre brèche. Il se retourna. Une vingtaine d'épéistes se tenaient fiers et droits comme une véritable muraille vivante et des archers bandèrent leurs arcs vers lui par dessus leurs épaules. Il ne pouvait ni avancer, ni reculer. Il était pris au piège. L'un des hommes, plus grand que les autres et avec une armure plus ornée lança :

-C'est inutile. Tu ne peux pas briser cette barrière magique.

Il avança d'un pas et toisa un moment Itrenog.

-Que caches-tu sous ton manteau ? Demanda-t-il en pointant la main cachée.

-Rien qui vous concerne.

-J'en doute. Montres-nous !

-Non.

Le gradé embrassa l'ensemble de ses hommes d'un large geste de la main :

-Tu es cerné. Tu ne peux plus t'enfuir alors deux choix s'offrent à toi : venir avec nous et coopérer, ou mourir.

Un mage s'apprêta à protester mais l'homme le fit taire d'un geste sec de la main en lui lançant un regard furibond.

-Je n'aime pas me répéter, soupira Itrenog, Je ne sais rien de ce qu'il s'est passé et je ne suis pas votre ennemi.

-Alors laisses-nous prendre les mesures nécessaires pour nous en assurer. Tu as parlé avec un des Elfes dissidents coupable d'une attaque sur Munduce, ce n'est pas anodin.

Itrenog baissa le visage. Alors ce n'était pas des démons qui avaient commandité l'assaut, ce qui expliquait la soudaine disparition de leurs auras, et la personne qu'il avait heurté avant devait faire parti du groupe d'Elfes. Une coïncidence ou un acte volontaire, il n'en savait rien, mais il dut revoir sa position. S'il trouvait le moyen de débusquer cet inconnu, de lui soutirer des informations ou même de s'allier avec lui, peut-être pourrait-il quitter la Mergetale sans encombres. Cette prise position pourrait se révéler aussi glissante qu'une plaque de mousse, mais possiblement utile, sa fin justifiant ses moyens comme toujours. Il releva la tête, le capitaine attendait toujours sa réponse en tapotant du bout des doigts le fer de sa lance, et répondit :

-C'est impossible. Je ne suis pas votre ennemi, mais pas plus votre allié. Si vous vous mettez en travers de ma route, je n'aurais aucun scrupule à vous en déloger.

Il plia les jambes. Ni lui ni eux ne cèderaient le terrain sur l'autre et sachant qu'il ne pouvait pas fuir, sa seule solution consistait à se battre … et à s'en sortir vivant. S'il n'y avait eu aucun démon dans les parages, il aurait très certainement fait le nécessaire pour ne pas subir de dégâts, mais désormais, il devait se contenir un maximum pour éviter toutes retombées néfastes, pour les hommes comme pour lui même. Ensuite il partirait, peut-être pour retrouver l'inconnu, peut-être pour tenter une zone non balayée par le mur magique et quitter les terres humaines sans demander son reste, ou bien il ferait une autre chose qu'il ignorait encore ; il n'en savait rien, son attention accaparée par le combat qui se profilait. Le visage du capitaine se durcit et il dessina un cercle en hauteur avec ses doigts et les soldats approchèrent. A peine eurent-ils posés un pied au sol que deux colonnes de terre explosèrent littéralement la terre des deux côtés d'Itrenog et tentèrent de l'agripper avec des tentacules de boue. Il fit un bon en avant pour éviter le fracas de la pierre et se retrouva nez à nez avec le premier garde. Il balança son pied contre son torse et récupéra son arme, une épée de fer de facture moyenne. Les autres réagirent aussitôt en attaquant férocement de tous les côtés, le forçant à reculer de plus en plus près de la barrière. Il paraît, contrait, bottait, sans pousser l'offensive trop loin, même s'il n'hésitait pas à blesser gravement, voire à trancher la chair à la limite de la mort pour certains hommes. Le curieux poids qu'il avait senti dans la tente ralentissait ses réflexes et sembla aller en empirant au fur et à mesure du temps. Une flèche qu'il aurait pu aisément éviter quelques instants auparavant se planta dans sa jambe, entravant davantage sa mobilité, mais il ne s'offrit aucun répit malgré les protestations fulgurantes de son corps. Il perça la cotte de maille d'un soldat qui rugit de douleur avant d'envoyer voler son camarade qui tentait de le prendre à revers. Une poigne rouge jaillit alors de l'espace libre et l'attrapa fermement avant de le plaquer au sol. Usant de ce qu'il lui restait de force, Itrenog se retourna vivement et balança le sort contre un groupe de lancier qui se tenait à l'écart. Il se redressa et fit face à ses assaillants, poissant de sueur. C'était comme se battre contre une fourmilière. Peu importe le nombre de garde qui tombait, il y avait toujours quelqu'un pour reprendre sa place. Leur détermination était sans faille et même après avoir vu l'un des leurs tomber, ils chargeaient inlassablement encore et toujours, le visage dur et ferme. Itrenog fit son possible pour éviter les morts, d'autant plus que son épée figée dans son dos voulait se régaler de ce festin si gracieusement offert, mais bientôt, il se retrouva acculé à la limite de sa résistance physique et mentale, et avait atteint la barrière qui le propulsa de nouveau à terre. Il cracha et sa jambe trembla douloureusement. Un spasme le fit glisser de nouveau. Le capitaine planta sa lance à côté de lui et ordonna à ses hommes de l'emmener mais Itrenog se releva encore, dominant les pulsions de la chair comme il le faisait d'ordinaire. Il lâcha le bout de métal cabossé qu'il tenait dans la main et s'apprêta à décrocher son manteau, les yeux luisant comme deux braises rougeoyantes et les veines bleues brillant de mille feux. C'en était trop. Trop d'énergies, trop de morts possibles, trop de nourriture, trop de tout. Il fallait qu'il expulse ce surplus sous peine de crouler sous son poids. Et la fatigue jouait contre lui, prenant le pas sur ses précautions qui l'avaient maintes fois sauvées de situations désespérées. Son psychisme se fêla et il perdit son humanité l'espace d'une demi-seconde avant de le reprendre in extremis, s'y cramponnant de toutes ses forces, refusant de se laisser submerger par la colère, mais les prises manquaient, et il doutait de ce qu'il désirait réellement. La liberté, la puissance, ou le contrôle de soi et le gage de la survie, il ne savait plus. Tout se mélangeait dans le maelström confus de ce combat silencieux et il crut se déchirer de l'intérieur par ce bouillonnement insupportable. D'où venait ce manque si soudain de contrôle ? Pourquoi maintenant ? Il ressentit un liquide chaud contre son torse, mais il n'y avait rien ; il pensa délirer. L'illusion de faible intensité qu'il maintenait depuis tout ce temps se brisa, révélant au grand jour ce qui grimpait sur sa peau, ce qui marquait ses pupilles. Les soldats autour de lui ne bougeaient pas, tout comme le capitaine, les armes rivées vers lui. Ils attendaient que leur adversaire ne tombe sous la faiblesse grandissante provoquée par leurs attaques, comme le ferait n'importe quel humain, même si le doute était de plus en plus présent face à cette nouvelle apparence presque terrifiante. Certains hommes furent pris de violente nausée alors que d'autres tombèrent inconscient à terre, et les mages tentaient d'annuler ce funeste mal sans y parvenir. Finalement, Itrenog tira, dégrafa un bouton, et inopinément, une violente douleur irradia sa nuque, l'arrêtant net comme s'il était pris dans un étau. Il tomba à genou et tourna la tête. Homme ou femme, humain ou elfe, il ne sut dire. Autour de lui, les soldats poussèrent des exclamations de surprises. Dans un ultime effort, il approcha sa main de son cou, il continuait à vouloir ôter les chaines qui l'enserraient tout en refusant de se soumettre à ces sensations, mais un second coup le fit basculer dans le néant, dans les flots magmatiques de sa conscience qu'il ne maitrisait plus. Sa main droite se crispa sur sa tunique, un goût de cendre empli sa bouche, et il s'effondra dans un son hypnotique ininterrompu : Plic, ploc, plic, ploc ...

Spoiler:



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Dernière édition par Itrenog le Jeu 6 Jan 2011 - 17:19, édité 2 fois
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Message par N'Aedras Dim 12 Sep 2010 - 0:52

[Avant la fin du post d'Itrenog. Plusieurs dizaines de minutes après la fin du mien. Bordure Ouest de la Mergetale. Districts Humains.]


- La situation est sous contrôle, Centore Sedazzi. Amilian vous informe que plusieurs dissidents ont été appréhendés, et que le calme est revenu sur la Mergetale. D'après leurs premiers interrogatoires, les dissidents seraient plus nombreux que prévus. Toutefois, il est extrêmement difficile d'extraire des pensées des esprits Elfiques, et les Elfir du Pacte refusent encore de collaborer directement avec nous.
- C'est incroyable que le Duce ne nous communique pas de marche à suivre concernant le comportement irresponsable des Feuilles Souples! s'indigna Sedazzi. Dans une situation critique comme celle-ci, ils nous seraient d'une grande aide pour les interrogatoire et les protections magiques, plutôt que de poursuivre les dissidents...
- Le Duce a ordonné aux mages de Munduce de rompre tout contact télépathique extérieur, par mesure de précaution.
- Ca n'explique pas son laxisme concernant la prise de liberté des Feuilles Souples. Il doit y avoir un problème avec la représentante, ou alors il prépare quelque chose dont nous ne sommes pas au courant...

Elle consulta la carte ensorcelée sur la table qui devait servir d'étal en journée. Des points bleus lumineux étaient déployés sur toute la Mergetale, exceptée la partie Nord Est. Une ligne brillante formait un arc de cercle immense autour des Joutes, des côtes nord aux côtes sud de Munduce. Au delà, de nouveaux amas de points bleus scintillaient en des points stratégiques, et quelques éléments se déplaçaient rapidement des uns aux autres. Tout était en place. Il ne restait plus qu'à débusquer les dissidents cachés dans la Mergetale et ceux qui se trouvaient dans la brousse, entre les constructions des Joutes et la barrière occulte. Tous les mages s'étaient accordés pour dire que la situation semblait s'être stabilisée partout: le calme avait regagné la plupart des participants des Joutes.

- Centore... Le rapport sur les pertes, fit l'une des mages senseurs.
- Je vous écoute.
- Nous avons 2 morts. Beaucoup plus de blessés. Ils seront tous sur pied d'ici l'aube. La moitié est déjà guérie.

Sedazzi sourit. Toutes les races méprisaient les Humains car ils étaient faibles. Presque pathétiques, à côté des atouts de certains. Leurs qualités n'étaient pas forcément innées, ou manifestes, comme la plupart des autres êtres de Geadrâs. Mais ils disposaient de ressources insoupçonnées. On avait souvent tendance à sous-estimer les Legioni au combat, car ils étaient très facilement blessés. Mais les corps et les esprits humains, puisque plus faibles que les autres... Etaient plus rapides à guérir. La force des Legioni pouvaient pas, comme les Nains, constituer un bloc inébranlable, ou comme les Elfes, puiser la force dans toute la nature autour d'eux, ou les Orcs, disposer d'une puissance hors du commun, ou avoir la férocité dévastatrice des Démons. Les Legioni ne disposaient pas de caractéristiques admirables: ils tombaient vite face à l'adversité. Non, c'était cette faiblesse qui était leur force. A chaque fois qu'ils tombaient, les Legioni avaient la force de se relever pour continuer. De compter sur les autres pour les soutenir quand ils défailliraient.
Cette nuit... On avait peut-être espérer les mettre en déroute ou leur causer de lourdes pertes... mais dans toutes ses garnisons... Les Legioni n'avaient perdus que deux soldats. Tous les autres allaient bientôt être indemnes, comme si rien ne s'était passé.

- Pitrione au rapport, Centore! fit une voix sur sa droite.

Elle leva le regard, pour voir un des sous-officiers envoyés pour boucler les quartiers. Elle lui fit signe de continuer d'un hochement de tête.

- Tout est bouclé. Nous attendons vos ordres, Centore.

Sedazzi se tourna vers les 2 mages qui l'accompagnaient et initia:

- C'est bon. Lancez le signal.

L'un des deux créa une boule de lumière éclatante, qui éblouit un instant les personnes présentes... Puis la projeta dans les airs. Celle-ci monta très haut, puis virevolta et s'éteignit. Ensuite, les deux magiciens utilisèrent leurs outils de magie respectifs: soudain l'air se solidifia presque, puis un souffle puissant émana d'eux. Brusquement, des ponts d'énergie convergèrent de plusieurs direction, et se joignirent sur les outils magiques. Dès que la connexion fut établie, un silence étrange tomba sur la Mergetale. Puis, tout revint à la normale, excepté les liens magiques qui restèrent bien visibles.
Depuis le ciel, on pouvait voir un symbole immense sur l'étendue des Joutes... Les premiers rayons de l'astre du jour apparurent sur cet entrefait.

- Centore!

Sedazzi se retourna vivement, vu la ton triomphant qui venait de lui parvenir. La magicienne de tout à l'heure informa:

- On a un contact fort au niveau de la barrière extérieure! Nous sommes les plus proches... Quelqu'un essaie de s'échapper!

La femme ordonna aussitôt au plus haut officier des Legioni traqueurs:

- Allez-y! Je vous envoie des renforts!


*********************************


- Je me moque qu'il soit fin bretteur et qu'il use de magie! Capturez-le vivant!

L'officier renvoya son subalterne au combat, et en profita pour vérifier leurs arrières. Ce n'était pas trop tôt: les renforts envoyés par la Centore arrivaient enfin. Son homologue des troupes régulières s'arrêta à son niveau, laissant ses éléments partir devant pour affronter le fuyard.

- Quelle est la situation? fit celui-ci, le souffle court.
- Nous combattons un ennemi isolé. Nous croyions que c'était un humain, mais visiblement il ne l'est pas. Les mages ont détecté une puissance force occulte autour de lui, mais ils n'arrivent pas à la défaire...
- Vous nous faites venir pour un seul homme?

Un choc sourd se fit entendre au coeur de la mêlée, et une demi-douzaine de soldats furent éjectés dans leur direction, propulsé probablement par leur ennemi. La démonstration parut suffire à l'officier, qui n'ajouta plus rien.

- Il va bien finir par se fatiguer, fit le traqueur en regardant les mages soigner les blessés, qui repartaient d'arrache-pied au combat.

Tout d'un coup, un courant d'air glacé souffla dans leur dos. Ils se regardèrent mutuellement, interloqués, puis se retournèrent.

- Qu'est-ce q...

Les deux hommes s'effondrèrent. Au milieu de la mêlée, le fuyard n'avait plus de force. Il se débattait avec sa volonté de survie. Les Legioni n'avaient pas encore remarqué les silhouettes qui les avaient encerclés. Soudain, ces dernières rentrèrent toutes en action: elles s'enfoncèrent dans les rangs avec une vitesse prodigieuse. Tout se passa très vite. En quelques instant, la quasi totalité des Legioni fut à terre. Les mages, en retrait, réagirent plus vite que ne l'avaient escompté les assaillants: l'un d'eux lança une onde de choc violente, qui les repoussa assez pour laisser le temps à l'autre de prononcer un sort complexe. Aussitôt, les Legioni disparurent tous sans exception, ainsi que le mage qui n'avait pas lancé le sort de téléportation. Son auteur, en revanche, s'écroula, vidé de toute ressource.

Le fuyard qui avait tenté de franchir la barrière était étendu sur le sol, inerte, face contre sol. Derrière lui, une silhouette svelte, vêtue d'un ensemble aux couleurs de terre, rengainait une arme. Tout autour d'elle, des êtres qui semblaient vêtus de feuilles s'approchaient. Tous portaient des masques étranges, visiblement faits d'écorces lisses et parfois de plumes, qui semblaient coller à leur peau par des racines. La silhouette féminine salua en direction de l'est, au delà de ses alliés. Ceux-ci s'écartèrent, silencieusement, pour laisser place à la lumière de l'astre du jour, étincelante. Celle-ci grandit, puis se scinda en deux. Une silhouette éclatante leur faisait face, visiblement plus grande que la plupart d'entre eux. Aucun des Elfes, pourtant capables de soutenir la lueur de l'astre du jour directement, ne pouvaient le regarder de face. Chacun courba la tête devant cette apparition. L'Elfe se baissa et attrapa le col du manteau noir de l'individu qu'ils venaient de récupérer en mettant en déroute les Legioni. Elle tira d'un coup sec, et souleva le corps d'un bras, comme s'il eut été léger, malgré sa stature fine. Sa voix s'éleva:

- Etes-vous satisfaits?

Il y eut un silence, puis un phénomène surprenant secoua la forme lumineuse devant eux. Celle-ci se mit à émettre des ondes rayonnantes plus ou moins intenses.

- Très bien. Il en sera fait selon vos désirs.

Des cris retentirent non loin de là. L'être de lumière se dispersa dans les véritables rayons du jour, tandis que les formes des Legioni arrivaient sur eux. Les Elfes vêtus de feuilles jetèrent plusieurs sorts sur l'Elfe aux habits de couleurs terre, qui tomba à terre, entravée de contentions multiples. Quand les Legioni arrivèrent, les Elfes avaient déjà fait léviter les deux corps prisonniers.

- Attendez! s'exclama l'officer en charge.

L'un des Elfir fit un signe de tête aux autres, et la moitié d'entre eux partirent en direction de la Mergetale et des districts elfiques, malgré les invectives des Humains.

- Que signifie tout ceci! tonna l'officier Legioni en arrivant devant l'Elfe masqué. Vous n'avez pas autorité ici!

Ce dernier prit un temps stratégique avant de répondre:

- Nous nous excusons de ce désaccord. Nous agissons sur les ordres de la représentante.
- Je n'en ai pas été informé! répliqua l'Humain. Je vais vous demander de me conduire là où vous emmener ces deux individus...

Les Elfes se consultèrent du regard. Les Legioni étaient plus nombreux et il y avait plus de mages que tout à l'heure. Leur interlocuteur répondit donc:

- Faites comme il vous plaira...

... avant de s'élancer vers le nord est à fond-de-train, suivi de près par ses congénères. A cette vitesse, aucun humain ne pouvaient les suivre plus que quelques dizaines de mètres. L'officier les regarda partir, impuissant, en frappant du pied.

- Que fait-on, Mejori? demanda une femme, non loin de lui.

Il réfléchit quelques instants, puis fit:

- Soit ce sont des dissidents, auquel cas ils disposent d'un moyen sûr de circuler dans les quartiers elfiques vu la direction qu'ils ont prises... Soit ils n'en sont pas... Et ils trament tout de même quelque chose.

Il se tut, puis poursuivit:

- Les Feuilles Souples cachent quelque chose en nous refusant l'accès à leurs quartiers. Quelque chose qui met en péril les Joutes, et peut-être même le Pacte des Cinq. Le Duce n'a pas l'air de pouvoir intervenir diplomatiquement, ni de nous donner des ordres pour intervenir directement. Il va donc falloir faire autrement...
- A quoi pensez-vous? fit la Legioni d'un air inquiet.

Il l'attira à l'écart, puis baissa d'un ton:

- Nous allons changer les programmes des Joutes. Nous allons avancer des Jeux et les placer dans les districts elfiques, au lieu de leur place d'origine...
- Cela permettra d'ouvrir l'accès sans déclencher d'incident diplomatique...
- Oui... Il faudra assurer aux Feuilles de ne placer aucun Legioni sur leurs districts... Mais je crois que la Centore Sedazzi a réuni plusieurs personnes volontaires qui n'en font pas partie. Tous ces gens pourront enquêter et savoir ce qu'ils cachent. Et si un incident avec les dissidents se produit durant les Joutes, la représentante sera obligée de laisser le Duce ordonner l'intervention des Legioni.
- Vous voulez... provoquer un faux... incident?!?

L'officier sourit d'un air entendu, puis:

- Partez à la poursuite de ces Elfes avec deux de nos mages, puis transmettez par leur biais au Centore Sedazzi ces informations, et à elle seule! Précisez également que les mages devront effacer cela de votre mémoire et la leur après diffusion.
- Bien, Mejori!

Elle fit volte face, et appela deux mages. Ils s'élancèrent à la poursuite des districts elfiques.

Alors que le 2e jour des Joutes Geadrasiennes se levait sur la Mergetale, le nouveau plan des Legioni était en marche, connu de deux personnes seulement.

- On retourne à nos divisions respectives, en vitesse! clama le Mejori, l'air de rien. Le Duce va entendre parler de ces Elfes, paroles de Legioni!

Les soldats répondirent tous par une approbation vive, puis retournèrent vers l'étendue baignée de soleil.
Une nouvelle journée commençait. Avec elle, de nouveaux dangers. De nouvelles stratégies. De nouveaux secrets.



*
* *

~ Fin de la Première Phase ~



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Message par N'Aedras Dim 17 Fév 2013 - 20:24

[Mergetale, quelque part dans le quartier réservé aux Elfes, au zénith du 4e jour]


- Je comprends bien, Messaiere Elt'ro, rétorqua Caranderuën avec une lenteur et une condescendance des plus suaves - sans manquer d'écorcher encore une fois le nom du messager en surjouant l'accent de sa race. Mais il n'est hélas pas en mon pouvoir d'outrepasser mes responsabilités pour vous donner l'accès - même temporaire ou partiel - à ce que vous nommez "quartiers amiraux", bien que ça n'ait aucun sens dans notre organisation actuelle. Car, comme je vous le répète depuis notre première entrevue, nous n'en avons pas, et si c'était le cas, ils seraient sous pouvoir exclusif de la représentante, Dame Venasiriad Glil Galad, Souveraine du domaine d'End'rinol en Tiroclis, et Voix de la Grande Dame, et je ne pourrais rien faire sans son consentement in praesentia.
- Alors allez la consulter au Palais, enchaina le Legioni, contenant admirablement son exaspération. Je suis sûr que le Duce l'a déjà informée de ce dont nous parlons.

Il fallait bien dire que c'était là le cinquième voyage qu'il effectuait depuis le début des démarches, et que vu l'heure, il n'avait toujours pas dû pouvoir manger depuis son lointain premier quart. Caranderuën lui-même commençait à en avoir assez de recevoir à répétition cet humain tenace dont le statut de Messaiere - un corps de Legioni qui n'avait rien à voir avec les messagers civils traditionnels - lui permettait de passer outre plusieurs barrières officielles et files d'attentes, voire d'interrompre des consultations en cours. Hélas pour le soldat, malgré tout ce qu'il tenterait, ses supérieurs n'obtiendraient pas satisfaction aujourd'hui, quoi qu'il tentât. Tout ce qu'il obtiendrait seraient des phrases d'une infinie longueur destinées à l'embourber.

- Je regrette, mais je ne peux décemment pas quitter - ne serait-ce pour une tâche de cette importance, car croyez bien que j'ai conscience de la primauté de cette demande - mon poste. Vous-même avez pu constater combien de personnes, ayant parfois fait un long voyage et attendu des mois pour cette occasion, attendent une entrevue, qu'ils espèrent des plus bénéfiques. Et votre insistance n'est pas pour me faciliter la tâche. Loin de moi l'idée d'insinuer une quelconque gêne, car si c'était votre ressenti je vous offrirai volontiers un repas pour me faire pardonner cette offense, mais c'est là malheureusement la limite de mes attributions et des circonstances qui m'entrave en dépit de ma volonté - grande, croyez-le - de vous aider.

Le Legioni avait décroché avant la fin. La voix mielleuse de l'Elfe, la fatigue, mêlée à l'ingénieuse évocation d'un repas, avait achevé de réduire ses moyens de négociations à leur plus bas état. Face à la stratégie de l'Elfe, il n'avait plus aucune prise, il avait tout tenté. Et à vrai dire, c'était un véritable exploit parce que dès la seconde entrevue, tout être sensé aurait abandonné. Cet homme était l'incarnation de la persévérance et de la patience. Mais il devait à présent mettre ses armes à terre. L'humain soupira, puis déclara sur une voix monocorde, en véritable homme de devoir:

- Bien. Je transmettrai votre réponse... Avant de partir, la Centore Sedazzi m'a chargé de vous informer qu'à compter de ce midi, toutes les frontières des différents districts seront entièrement soumises au contrôle des Legioni, pour raison de sécurité après les incidents du deuxième jour. Tant que nous n'aurons pas fait la lumière sur ces événements, vous comprenez...

Le Messaiere fit mine de s'en aller, mais:

- Ah! J'oubliais... Munduce sera fermée à tous les Elfes par mesure de précaution jusqu'à nouvel ordre. Je suis sûr que vous comprendrez. Et... ah oui, aussi un ordre officiel du Conseil: tout contact télépathique est désormais interdit avec les représentants et leur suite, pour éviter tout problème.

L'humain fit volte face et s'en fut d'un pas appuyé, presque assez pour imaginer le sourire vengeur sur son visage et ses poings serrés. Caranderuën resta un instant immobile, puis frappa le gobelet sur sa droite, qui vola à travers la tente et alla renverser son contenu sur la toile végétale.
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