Legends of Naravel
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A la guerre, il n'y a pas de sentiments, dans la Vengeance non plus.

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Message par Eäródia Glil-Galad Mer 14 Sep 2011 - 22:38

« Au fond, c'est ça la solitude : s'envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours. »
[August Strindberg]


Je cours après un homme sans tête. Nous sommes dans un labyrinthe aux couleurs ternes, où tous mes cauchemars semblent m'assaillir sans répit. Un brouillard noir et épais m'enveloppe, laissant mon corps frissonner d'effroi. Quant à mon coeur, il y a un trou béant à sa place. Les larmes coulent sans jamais s'interrompre, et le désespoir emplit mon être. Je cours après cet inconnu, décidée à lui reprendre ce qu'il m'a volé, mais à mesure que je me rapproche, des idées encore plus sombres que les précédentes m'assaillent à nouveau, tant et si bien que le peu d'avance gagnée disparaît presque aussitôt, clouée que je suis par ce malaise environnant. Nous descendons au plus profond de la Terre, et bien loin d'un conte de fée, c'est le néant total, le vide absolu, le noir d'ébène qui nous entoure et attire encore plus vers ses entrailles affamées. Je sens ma respiration s'accélérer, puis je suffoque, paniquée, je ferme les yeux, pour m'offrir à ce vide final... Tout espoir m'a quitté, alors je n'ai plus de place ici bas... Le monde autour de moi se met à tourbillonner, me donnant la nausée une fois de plus, et je tombe, inexorablement. Un vent violent s'empare du brouillard et lui fait prendre des formes effrayantes, ravivant encore davantage les démons intérieurs qui luttent pour sortir de mon esprit. Et puis, au moment où j'allais m'apprêter à fermer les yeux et à laisser tout ça m'absorber totalement, un mince rayon de lumière vient se poser sur ma joue. Un faible sourire traverse mon visage méconnaissable tant la haine le déforme, et alors que je croyais tout espoir perdu, je sens ce rayon chauffer en douceur, mais avec force ,cette petite portion de peau. Et alors que mon corps tourbillonne toujours dans un maelström de gris et de noir, je sens mon corps irradier de chaleur, pour finir par exploser, la lumière aveuglant toute l'image ...


Quand j'ouvre les yeux, je me découvre tremblante, des gouttes de sueur descendant lentement le long de mon dos, le souffle court, allongée à plat ventre sur du bois grossier, soumise à un balancement inconnu et terriblement inconfortable. Je reconnais la morsure du vent, plutôt violent d'ailleurs, sur ma peau, et la sécheresse de celle-ci me saute immédiatement aux yeux. Depuis combien de temps ne me suis je pas hydratée ?! Longtemps apparemment, et ce n'est vraiment pas dans mes habitudes. Abasourdie, malade, je me relève laborieusement, le corps tout endolori et courbaturé, et c'est avec grand peine que je parviens à m'appuyer sur un rebord en bois. Lorsque je relève les yeux, je découvre... une étendue bleue à l'infini. La Mer. Je suis sur la Mer ! Ce qui explique le roulis incessant et désagréable pour qui n'a pas le pied marin. Une nausée me remonte le coeur à cet instant. Au moins, il est toujours là, le trou béant n'est plus...
Douce utopie.

Je me perds dans l'immensité de la mer, force tranquille mais sûre d'elle, prête à tout avaler sur son passage si l'envie la prend, bleu marine puis tour à tour bleu turquoise, me rappelant mes propres yeux, me rappelant... des choses que je ne veux pas raviver. Je ne pense pas. Je ne laisse pas mes pensées dériver. Je regarde juste sans vraiment le voir mon environnement immédiat. Sans réaliser. De l'eau. Du bois grossier. Une voile légère et immaculée. Un ciel azur sans nuage. Une paire de rames rangées le long du flanc babord. Mon épée dans son fourreau lâchement étendue sur le sol, loin de moi. Du sang. Partout. Sur moi, sur la poignée de Glawar, sur ma belle cape rouge. L'horreur m'envahit. Que s'est-il passé ? Se souvenir est une épreuve douloureuse pour les esprits qui préfèrent avancer sans regarder le passé. Je soupire, me sens mal à nouveau. Des hauts le coeur finissent par me fatiguer, et c'est en refusant de fouiller mon coeur que je sombre à nouveau dans un sommeil agité.


Un ventuli se pose sur ma main. D'une main, je le caresse, tandis que de l'autre, je sors une petite dague habilement cachée dans ma manche. L'instant d'après, son sang gicle partout, et c'est avec un sourire carnassier que je retire le corps sans vie de la lame argentée. J'éclate de rire, un rire guttural, profond, machiavélique à souhait. Lorsque je relève les yeux, je me vois dans un miroir, et c'est en criant que je réalise que je n'ai plus rien d'une elfe. C'est un monstre qui se tient là. Un monstre qui m'en rappelle un autre. Milo.


Réveil en sursaut, à nouveau. La brise est plus fraîche, et en s'agitant dans mes longs cheveux ternes, elle ne fait qu'ajouter à l'horreur de ce cauchemar. Je me sens si sale, si coupable ! Si monstrueuse...
Tant bien que mal, je me relève, la tête qui tourne et la vision floue, pour m'approcher du bord. Une fois encore, je plonge mes yeux dans cette immensité bleue, des larmes s'échappant toutes seules de leur prison dorée. Je m'écroule alors le long de la rembarde, et dans un dernier effort, je me redresse pour passer par dessus bord.
Le contact avec l'eau est brutal, glacial. Je suis toute frigorifiée en un instant, rigide, et je perds peu à peu le fin contrôle de moi-même que je m'impose.
La force de ma chute m'entraîne assez profond, suffisamment pour que je commence à paniquer, et que je me débatte avec force contre cet élément immortel. C'est un combat acharné qui débute, un combat dont l'issue ne sera jamais favorable pour ma personne. Je sens mes muscles protester, mes poumons souffrir lentement, mon cœur battre à tout va, mais pourtant, je refuse de céder et de remonter. C'est donc ça, ma fin ?! C'est donc ça, la vie ?! Un douloureux ballet d'espoirs et de rêves réduits à néant par la réalité ?! Comment expliquer que les valeurs de véritables monstres puissent remporter la victoire dans ce cycle naturel qu'est la vie ?! Le bonheur n'est que douce illusion... aussi fugace qu'un arc en ciel.
Alors que l'eau lave mon corps, symbole purificateur par excellence, elle libère également mon esprit, et noie mon cœur. Son contact me revigore, et la plainte de mon organisme se fait plus précise. Voilà qu'il m'incendie de me laisser aller comme cela ! Sans m'en rendre compte, je me débats moins, et me laisse entrainer vers l'oxygène, tandis que mon esprit panse ses traumatismes en développant dans un coin une petite idée, une seule idée, une idée terrible... Vengeance.
Mon cœur en revanche, laisse place à un véritable trou. Plongé dans un abime sans fin, je ne le sentirais plus, et ainsi, je ne souffrirais plus jamais.

Lorsque j'émerge de l'eau, je découvre un magnifique coucher de soleil sur une mer agitée de soubresauts colériques, donnant à la scène un air apocalyptique. Quel heureux présage. Le ciel couleur sang, présage de guerre, présage de meurtre. Un fin sourire sur les lèvres, je grave à jamais quatre lettres et un visage dans ma mémoire. Demet et Erä semble vouloir approuver mon choix. Je ne pouvais rêver mieux !

Aussitôt, mon esprit pragmatique prend le dessus sur mon -feu- côté sentimental. Adieu Eärodia, bonjour Machine de Guerre. Dans l'immédiat, je dois m'appliquer à une seule chose, ma survie. A peine cette pensée introduite dans mon esprit, que déjà mon corps se met à nager vers mon embarcation. Tel un mort-vivant, je me mets à agir sans me rendre vraiment compte de mes actes. Je me retrouve étalée sur le pont, dégoulinante d'eau, mais satisfaite du vide intérieur qui me caractérise dorénavant.
Survivre, en pleine mer, sans provisions d'aucune sorte, et dans un état d'hypoglycémie assez avancée, voilà qui allait s'avérer être un véritable challenge. D'autant plus que larguée sur une mer dont je ne savais rien, je pouvais très bien dériver des années sans même croiser âme qui vive... Voilà qui allait être vraiment complexe.
Je devais bien avouer que je n'avais jamais été au fait de ce qui se trouvait au delà de mon île, au delà de la mer. Je ne connaissais -et encore, seulement suite aux légendes- que la légendaire Elfirea, terre d'origine des Elfes, terre d'origine des Glil-Galad, mais vous savez comment est la jeunesse... insouciante, et persuadée que rien de mauvais ne s'abattra sur elle. Ainsi, Elfirea me paraissait le bout du monde, presque une chimère en fait... jusqu'à ce que je me souvienne des arrivées régulières de Nedërim en provenance d'Elfirea, ce qui entrainait moults désagréments de toute sorte à leur arrivée d'ailleurs. Il devait donc y avoir plusieurs chemins maritimes...sauf que je n'avais évidemment pas de carte. Le désespoir revint au galop, le désespoir de mourir bêtement seule au milieu de nulle part juste par manque de clairvoyance. Pourquoi Telith m'avait-il mis dans cette embarcation alors que j'aurais préféré mourir dignement avec les miens ?! Pourquoi m'envoyer à une mort certaine, lente et affreusement douloureuse ?! Maudit soit-il...

Epuisée, affamée, transie de froid, je n'eus même pas la force de me préparer pour la nuit. A peine eus-je fermé les yeux, que déjà je sombrais dans un sommeil sans fond...

Cette nuit là, aucun rêve ne vint troubler ma pauvre âme. Mais lorsque le soleil frappa mes paupières le lendemain, c'est une autre souffrance qui se manifesta en moi. Deux jours en mer déjà, et c'est tout mon corps qui réclamait la présence apaisante des Arbres-Mère. Un cri de douleur m'échappa tant l'angoisse qui m'étreignait le trou béant dans ma poitrine était déchirante. Sur l'île, nous ressentions toujours cet espèce de manque permanent, ce besoin de communier plus profondément encore avec Demet et Erä, et j'avais pourtant la chance en tant qu'Asën de pouvoir le faire dans la mesure des possibilités autant que je le souhaitais. Mais ici, au milieu de nulle part, comment allais je bien pouvoir apporter à mon âme le recueillement dont elle avait besoin ?!
J'étais à ce point désespérée, que même l'idée de vengeance ne parvenait plus à me faire croire que j'allais survivre à cette épopée solitaire...
J'avais tellement soif qui plus est, tellement faim ! Mon estomac grondait de vide, et je regrettais amèrement de ne pas avoir écouté le Grand Maître lorsqu'il nous enseignait les quelques algues reconnaissables comestibles...
Je tachai de retourner dans l'eau régulièrement afin de ne pas trop souffrir du soleil qui s'en donnait à coeur joie, mais je craignais à chaque sortie de ne pas avoir la force de remonter à bord. Cette crainte fût accompagnée rapidement par celle qui m'entrainerait dans les abimes sans fond entre les crocs d'un prédateur marin, ou pire, d'un dragon des mers. Je me mis à guetter tout le temps, et je n'allais pas tarder à divaguer, et par là même, à m'autodétruire par un geste absurde sous l'emprise de la folie. Heureusement, mon ancienne discipline de fer payait maintenant, car ma robustesse et ma condition physique était -du moins, avant d'être cloitrée dans cette barque améliorée- excellente. Cela me permettrait de tenir quelques jours de plus, cela augmenterait donc mon calvaire encore davantage...

Pendant plusieurs jours, rien de bien notable sur cette mer de plomb. Le temps était au beau fixe, et avec lui une chaleur lourde qui me torturait au moins autant que la faim, la soif, la douleur d'avoir tout perdu, et l'isolement loin de ma communauté. Je passais le temps assoupie, ou délirant totalement, m'exprimant à voix haute dans un langage archaïque plein de syllabes imprononçables. Ma langue était pâteuse, respirer me coutait beaucoup, me déplacer m'arrachait des vertiges incroyables, bref, ce n'était vraiment pas la croisière dont j'avais rêvé ! J'aurais pu essayer d'attraper quelque chose avec mon épée, mais elle me semblait si lourde que je renonçais vite à tenter l'expérience. Et puis, même dans ce cas présent, tuer un animal sous prétexte que j'avais faim, alors que la mort m'attendait d'un instant à l'autre, quel égoïsme !

Petit à petit, je décelais cependant un changement notable dans l'air. Merci à Demet et Erä pour cette sensibilité exacerbée qui me permettait de ne faire qu'un avec la Nature. Les nuits devinrent vraiment plus fraîches, et le vent plus fort. Je parvins à me maintenir dans un semblant de vie grâce à la rosée du matin, bien plus abondante que les jours précédents, et qui me permettait d'hydrater en infime quantité ma gorge sèche. Mon état n'était guère brillant cependant. Je m'étais finalement préparée à ma lente agonie. Je voulais mourir avec éclat, comme si j'avais trépassé suite à une dangereuse action héroïque. Pour ce faire, j'avais nettoyé Glawar, et attaché son fourreau à ma ceinture. J'avais autant que possible lissé ma cape, effacé les tâches de sang, tout ça en rampant et grimaçant. Désormais, je ne quittais plus mon armure. Ma mort n'était certes pas sur le champ de bataille, mais c'était bien cette guerre qui aurait raison de moi. Ainsi, si l'on retrouvait mon corps un jour, n'importe qui pourrait m'identifier. Nous, les Glil-Galad, ne serions pas oubliés.

Il semblerait que cette préparation mortuaire était tombée à point nommé. Si je pestais au possible contre ma malchance d'être coincée sur l'eau, élément que je maîtrisais mal, pour ne pas dire que je détestais purement et simplement, j'allais découvrir avec horreur que jusqu'à présent j'avais eu de la chance. La mer avait été d'une humeur radieuse avec moi, me promenant tranquillement mais surement jusqu'à une mystérieuse destination, et son changement d'humeur allait mettre sans dessus dessous mon environnement immédiat.

Je ne comptais plus les jours depuis longtemps, aussi je ne réfléchis nullement au pourquoi du comment de ce changement météorologique, et je n'élaborai même pas de plan pour m'en sortir.
Je m'assis sur le pont, attendant simplement que la mer m'arrache à mon semblant de vie. En quelques instants, la mer si calme que j'avais fréquentée tout ce temps se transforma en furie hurlante, aidée par un vent d'une violence effroyable. Les vagues déferlaient contre la coque de mon embarcation, éclaboussant tout sur leur passage, l'écume blanche bouillonnante stagnant sur le pont. La pluie accompagna cette lamentation de l'univers avec force, et je ne pus m'empêcher de me redresser la gorge déployée pour boire le plus possible avant d'être emportée par les flots déchainés. La violence des chocs me firent tomber plusieurs fois par terre, ravivant les nombreuses courbatures qui étaient toujours là, mon corps ne pouvant récupérer grâce à une alimentation saine. Mais à chaque fois, je me redressais. Maintenant que l'eau jaillissait partout autour de moi, je n'avais pas envie de mourir. Je voulais juste vivre, et ce déchainement de forces naturelles me donnèrent l'impression d'une punition divine. Peut être étais ce un signe de Demet et Erä pour que je lutte encore plus fort ?! Je ne pouvais me permettre de les décevoir, alors avais je vraiment le choix ?! Seulement, je ne voyais absolument pas comment les apaiser...
Un éclair aveuglant déchira le ciel, suivi d'un grondement sorti tout droit du plus profond des abysses, et c'est à ce moment là que je découvris avec effroi la sensation que provoquait un bateau coincé dans un creux. Mon estomac descendait les montagnes russes à mesure que l'embarcation pourfendait les vagues gigantesques devant nous. Le bois grinçait à mesure que le sel rongeait son coeur, et c'était un miracle qu'il ne se soit pas encore disloqué. Quant à moi, j'étais guère plus qu'une poupée de chiffon, me heurtant sur des choses ou à des endroits que je n'aurais jamais soupçonné. Un craquement sinistre me sortit de mon ahurissement, et lorsque je me rendis compte que c'était le mat qui venait de céder sous l'attaque des vagues, je me vis perdue pour toujours. Alors j'adressai une dernière fois mes prières, exprimant avec toute la sincérité dont j'étais capable combien je désirais vivre...
Tout se passa ensuite très vite. Le mat entama sa chute libre, en travers du pont. Les cordes qui tenaient la voile claquèrent dans le vent, libérées de leurs attaches, mais entrainées par le dit mat. L'embarcation se mit à trembler, et les craquements qui fusèrent de sous mes pieds me firent prendre conscience de l'horreur de la situation. Si je ne décampais pas très vite de là, j'allais finir au fin fond de la mer coincée dans ce navire qui n'en serait bientôt plus un. Et ça, ce n'était vraiment pas ce que je souhaitais. C'est dans ce genre de moment que l'on ne réfléchit pas, et c'est l'instinct de survie qui prend le dessus. Puisant dans ma réserve de force, si tant est que j'en possédais encore, j'attrapais au vol une des dernières cordes d'attache du mat, et prit un envol direct pour le coeur de la tempête. Je ne retins pas le cri qui m'échappa. C'était purement terrifiant, avec tellement d'adrénaline que quelqu'un de normal en aurait eu sa dose pour une vie entière. En cet instant, elle me donnait la force de tenir, la force de prolonger ma vie de quelques instants. Le mat entra très vite en contact avec l'eau, me propulsant dans les airs suspendue à ma misérable corde que je ne lâchais cependant pas, et l'embarcation fut engloutie par l'impact que provoqua le mat en s'enfonçant dans l'eau. Je vis les planches du rebord éclater, mitraillant l'air de petites échardes ou de grosses parties de planches (ça dépendait de la chance que j'avais ça...), et le bruit qui accompagnait le tout était juste assourdissant. Jamais je ne pourrais oublier le bruit d'un naufrage dorénavant.
Et puis la mer avala son du, à l'instant où j'entrais moi-même à son contact. Resserrant mon emprise sur la corde, je retins ma respiration juste à temps avant d'être entrainée assez profond à cause de l'élan considérable que j'avais pris durant cette épopée aérienne. Je faillis lâcher la corde, tant la force des courants étaient impressionnante. J'étais moins qu'une feuille à cet instant pour cette mer intraitable...
Mon seul espoir était d'arriver à remonter sur le mat, en espérant que la voile ait tenu le coup et ne se soit pas envolée. Je mis alors toute mon énergie à remonter la corde. Ce fut seulement lorsque je crus voir mes poumons exploser par le manque d'air que je pus enfin sortir la tête de l'eau, prendre une gorgée d'air, avant d'être à nouveau engloutie sous une vague traitresse. Je prépara bien mon coup pour la prochaine sortie, essayant d'estimer à peu près le mécanisme du roulis qui m'avait capturé. Je remontais cette fois sous l'eau le long du grand mat pour atteindre son milieu, et lorsque je sentis le recul de la vague qui préparait le prochain assaut, je bondis hors de l'eau pour atterrir à cheval sur le mat, en m'agrippant de toutes mes forces encore une fois à la corde. Maladroitement, car effrayée par ce dernier geste de désespoir que je tentais, je tâchai de nouer la corde autour de ma taille, bien serrée et bien court pour tenter de ne faire qu'un avec le mat, espérant ainsi m'en sortir puisque celui-ci, de part sa forme et son bois exotique, semblait traverser la tempête sans grande inquiétude, maintenant qu'il était libéré de son poids. Je serrais une dernière fois mon nœud final, lorsque la vague attendue s'abattit sur « nous », m'assénant un coup tellement fort, que je fus assommée immédiatement...

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… Une douce chaleur m'envahit. Une mélodie légère et joyeuse attire immédiatement mon ouïe, tandis que mes yeux s'émerveillent devant la luxuriance des couleurs qui m'entoure. Je me sens profondément bien, et c'est apaisée que je m'apprête à ouvrir la bouche...


Et m'étouffe à moitié avec une eau tellement salée que je ne peux plus m'arrêter de cracher, expulsant le moindre résidu qui traine encore dans mes poumons. Hébétée, lorsque je me stoppe enfin, je prends conscience de mon dos qui me lance si fort que je n'ose bouger d'un millimètre. Je soulève laborieusement ma tête, pour m'apercevoir que je suis toujours sur mon mat, attachée à plat ventre sur celui-ci, dégoulinante d'eau, mon armure souillée par le sel qui s'est lentement accumulé pendant ma longue traversée. Je repose ma tête sur le bois... Et soupire de soulagement. J'ai survécu à ce terrible drame, alors que j'aurais du tout bonnement y rester. Je ne peux m'empêcher de remercier Demet et Erä, sans qui ma survie n'aurait pas été possible. Je refuse de penser à la situation désespérée dans laquelle je me trouve. Dans l'immédiat, il s'agit surtout de reprendre des forces. Ma tête me lance tellement...
Inspirant une goulée d'air frais, flottant dans un mouvement doux et agréable sur la mer à présent apaisée, je relève alors la tête, décidée à voir l'étendue du désastre, ou peut être de quoi raviver un espoir bien éteint. C'est alors que je ne prends pas tout de suite conscience du spectacle qui s'étend devant moi.

Une plage de sable fin semble me tendre les bras. A la lisière de celle-ci, de majestueux Arbres-Mères dansent paisiblement avec la brise taquine de ce début de matinée. Un soleil radieux éclaire la scène paradisiaque. Le roulis m'emporte tranquillement sur la grève, et c'est alors que je remarque des petits morceaux de bois éparses flotter à mes côtés. Certains sont déjà arrivés, bien mal en point. Le mat lui même est abimé. Il a perdu sa voile, ou plutôt, il ne tient que par un fil sa voile qui ressemble davantage à un haillon qu'à une voile.

L'émotion me submerge alors totalement. J'ai réussi ! Je ne sais pas où je suis, mais j'ai survécu, et qui plus est, j'ai la chance d'être accueillie par un véritable petit paradis ! A cet instant, les larmes coulent d'elles-même le long de ma joue meurtrie. Le soulagement est tel que je ne maitrise plus rien, les émotions vont et viennent sans ordre ni mesure. Je suis à la fois anéantie par ce désastre dans lequel je me suis fourrée, émerveillée devant tant de beauté, excitée à l'idée de découvrir un nouveau monde, déprimée lorsque je pense -sans y penser - à ce qui m'a conduit ici, décidée lorsque je revois la naissance de l'idée pendant cette traversée, heureuse, tout simplement, de pouvoir respirer...
Le mat accoste enfin, et la petite secousse que cela provoque me sort de ma joyeuse stupeur. Ni une ni deux, je me saisis de Glawar, et tranche rapidement les liens qui m'ont sauvé la vie. Je saute alors à terre, mais c'était sans compter sur la faiblesse de mon corps... je m'écroule alors par terre avec toute la non grâce dont je suis capable. L'eau froide me fait sursauter, et c'est en avançant à quatre pattes que je touche enfin des doigts ce joli sable doré. Je m'éloigne le plus possible de la mer, et m'allonge totalement sur le sable chaud. Alors, je rentre dans une telle communion avec la Terre, avec l'essence même de la nature profonde elfique, qu'un immense bienfait sans nom m'envahit, ainsi qu'une douce chaleur. J'ai réussi... et pour parfaire le tout, j'ai même trouvé la terre promise qui me faisait tant rêver, Elfirea.

Spoiler:
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A la guerre, il n'y a pas de sentiments, dans la Vengeance non plus. Empty Re: A la guerre, il n'y a pas de sentiments, dans la Vengeance non plus.

Message par Eäródia Glil-Galad Dim 3 Juin 2012 - 17:56

L''intensité qui se dégage du lien qu'entretient mon espèce et la Nature est réellement impressionnante. Comment expliquer que la Terre elle même puisse délivrer à qui saura la comprendre des informations essentielles sur son identité ?
J'ai eu la chance d'entrer en communion avec le cœur même de ce continent, et ce qu'il a bien voulu me montrer me laisse admirative devant le chef d'œuvre qu'est ce monde. Je retrouve alors dans mes souvenirs d'Elvones une infime partie de cette diversité aux allures de paradis mortel.
C'est pour cette raison que je me retire doucement du processus. L'état de transe s'évapore peu à peu, laissant place à la douce sensation de bien être dont j'avais tant besoin. Je note immédiatement l'inclinaison déclinante du soleil, laissant sous entendre la fin de cette belle journée, et surtout, ravivant à mon esprit ma situation ô combien précaire.
En deux en trois mouvements, je suis à nouveau debout, plus que jamais décidée à poursuivre ma quête. Bien que pourvue de quelques informations géographiques, je n'en reste pas moins à l'heure actuelle une proie idéale pour quiconque souhaitant goûter de l'Elfe. Se mettre à couvert est donc pour le moment la chose la plus censée à faire. Mon regard glisse lentement de la mer vers la forêt, imposante, mystérieuse, attirante... Son apparence calme et tranquille ne me trompe pas. Le chemin sera long et rempli d'embûches. Reste à savoir si le défi n'est pas trop élevé pour la jeune Elfe en devenir que je suis.

C'est l'espoir, et le désir de vengeance qui me fait avancer. Comment oublier ces images terribles ancrées dans mon esprit ? Tout ce sang, versé par un ennemi fourbe et sans âme. Mes yeux se plissent à l'évocation spectrale qu'il représente dans mes souvenirs confus. Je revois encore le gris de ses yeux s'emplir d'une lueur triomphale lorsque sa magie sombre emprisonne l'esprit de mon père, ce dirigeant de fer suffoquant de l'esprit, implorant une dernière fois Demet et Erä pour qu'ils nous sauvent tous. J'entends encore le crissement froid de la lame qui déchire les entrailles de ma mère, alors que ses yeux s'écarquillent sous la souffrance provoquée par le fin poison qui suinte, brûlant avec rage la chair béante. Et mes pauvres compagnons d'armes... laissé aux affres des flammes maléfiques du bûcher, sous l'ombre croissante de notre Arbre-Mère vénéré. Je me rappelle encore avoir vu, l'espace de quelques secondes avant ma fuite forcée, les premières feuilles tomber, comme le signal de la fin. Notre vénérée forêt préfère s'éteindre plutôt que de voir ses vertus entre les mains de l'ennemi. J'ose espérer que c'est aussi par soutien à ce peuple qui a tant pris soin d'elle... peut être qu'un jour, quand tout sera terminé, et qu'une nouvelle génération de Gëlil Galad habitera en son sein, elle renaîtra, grâce à ce lien permanent entre nous et elle. Je l'imagine briller plus fort encore qu'elle ne l'a jamais fait. Je l'espère en tout cas.
Quant à lui, je jure de prendre tout mon temps pour l'achever. Je veux qu'il connaisse la peur, la souffrance, et surtout, la douleur. Je veux qu'il contemple l'échec de son entreprise. Je veux qu'il reconnaisse la Mort lorsque je dévoilerais mon visage, son cœur au bout de ma lame. Je sais bien que la vengeance n'apporte rien de bon, mais cela dépasse une simple histoire personnelle. Ce monstre asservirait Elfirea si personne ne tente de l'en empêcher. Le destin m'a donné une chance de rattraper mes erreurs, je vais donc en tirer le maximum de plaisir. Qu'ai je d'autre à faire de toute façon ?
Je me tourne une dernière fois vers l'entité azur, déposant au rythme des lentes ondulations de l'écume mes promesses et mes craintes. Pour acquérir la force suprême, il faut devenir plus qu'un corps. Il faut posséder un mental d'acier. Abandonner toutes ses peurs, toutes ses émotions est une grande partie de la clé qui permet d'ouvrir à soi-même les extraordinaires ressources de son corps. Ensuite, s'entrainer bien sûr. Mais quoique l'on fasse, le plus important est de se détacher de toutes contraintes, que ce soit matérielles ou psychiques. N'avoir aucun maître, ne suivre que son propre chemin... Mes doigts avaient glissés tout seuls sur la garde de Glawar. Il était temps de partir... et de stopper la ces rêveries inutiles.

Je n'étais pas encore prête à déclencher cette bombe à retardement, de toute façon. J'étais consciente de mon niveau, c'était déjà un bon point ! Et cette fois ci, je voulais accomplir un sans faute. Pour commencer, je m'appliquais à bien effacer mes traces, par mesure de précaution. Ensuite, je scrutai plus attentivement la forêt qui semblait m'attendre patiemment. A première vue, tout était calme... Trop, j'aurai même dit. Le vent se faisait discret, ainsi que les chants d'oiseaux, qui semblaient inexistants par ailleurs. Ceci dit, le crépuscule tombait lentement, alors ce n'était peut être qu'une simple mise en sommeil pour cette forêt ancestrale. Et j'étais par ailleurs un peu trop paranoïaque. Je me mis donc en marche, tout en libérant mon esprit pour m'enquérir d'une quelconque difficulté naturelle. Cet exercice était toujours déstabilisant au début. Je me souviens avoir acquis ce savoir lors d'une chasse avec Telith. C'est lui qui m'avait enseigné cette pratique. La vision de mon corps à dix mètres derrière moi m'avait fait l'effet d'une décharge électrique. Je m'étais évanouie sous le choc. Résultat : aucune victime, mais une jeune Elfe toute perturbée par cette sortie de corps psychique. C'est pourtant l'un de nos dons naturels, pour peu que l'on se soit dirigé vers une classe guerrière. La nature nous permet de nous appuyer sur elle pour nous aider dans notre quotidien. Ainsi, je voyais par milles yeux si besoin. Je pouvais choisir d'emprunter le point de vue végétal, ou bien visualiser le relief exact grâce à la conscience de chaque être vivant. C'était réellement fascinant, une fois maitrisé. Et terriblement pratique, bien sûr.
Il n'y avait aucune embûche pour l'instant. Je me contentais surtout de visualiser au maximum le relief et la disposition des lieux, parce que je savais que je ne pourrais pas laisser mon corps sans « conscience » bien longtemps pour ne craindre aucun danger. Apparemment, j'étais coincée dans une vallée nichée entre deux contreforts montagneux. A la croisée des plus grands sommets se déversait un fleuve se séparant en deux bras qui partaient se jeter tout droit dans la mer. Au delà de ces sommets, ma vue fût contrée. Je ne saurais déterminer si c'est la faute au mauvais temps de montagne, le manque de relais, ou bien encore à une magie puissante qui bloquerait ce simple instinct sûr-developpé. Je reviens à moi avec violence, manquant m'effondrer sur le sol tant la contrariété gênait le processus. Je m'arrêtai alors, m'obligeant à respirer avec calme, laissant toute cette énergie en ébullition se calmer pour réintégrer les rangs. Lorsque cela fut fait, j'estimai approximativement à 4 jours de marche le col où j'ai découvert le fleuve. Si j'atteins ce lieu, alors j'aurais une vue sur l'ensemble de la vallée. Cela me permettrait de décider d'une éventuelle nouvelle direction, et j'aurais en plus le luxe de voyager avec de l'eau potable tout du long ! A cette pensée, mes papilles, que dis je, mon corps tout entier frémit d'envie, et c'est machinalement que mes jambes se remirent en route.
Je pénétrai avec prudence l'orée des bois, les sens aux aguets. Les troncs rugueux semblaient chauds sous ma paume, et le sourire revint malgré moi sur mes lèvres. Je ne comprendrais jamais comment une telle communion est possible. Mais je ne peux que louer Demet et Erä pour ça. Ici, sous le couvert des arbres pluri-centenaires, je ne pouvais que me sentir bien. Ici, rien ne me surprendrait. J'accélérai ma marche, disparaissant aussi vite qu'une étoile filante, pour réapparaitre dans un fourré éloigné, amusée par la redécouverte de mes talents naturels. Il faut dire que j'ai cru ne jamais plus voir d'arbres de ma vie... Après le stress de ces derniers jours, je crois que mon esprit me réclamait une pause. Mon corps aussi, mais la promesse de l'eau lui transmettait une nouvelle énergie.

Profitant des dernières lueurs du soleil couchant, je m'évertuais à parcourir le plus de distance possible. Imaginez, pouvoir dormir à l'abri, la gorge apaisée après une rasade d'eau claire ? A cet instant, c'était mon seul souhait. Autant vous dire que ça donne des ailes.

J'entendis bien avant de voir. Le clapotis régulier de l'eau qui glisse entre les petits galets de rivière sauvage sonnait à mon oreille comme une mélodie envoutante. Et puis un mouvement d'air emporta avec lui vers mon odorat aiguisé un soupçon de fraicheur et l'odeur tenace de l'herbe humide. Alors mon cœur s'emballa, mes jambes flageolèrent, ma gorge prit feu. Je parcourais les derniers mètres en me précipitant, pour finir par me prendre les pieds dans un amas de cailloux vraiment mal placés. Ce qui devait se produire arriva, et je m'étalais majestueusement par terre, projetée avec force bien après l'amas rocheux. Si j'avais été chanceuse, je me serais relevée doucement, et j'aurais tâtonné délicatement mon environnement proche afin d'arriver en douceur vers mon Graal du moment. Bien entendu, c'était trop facile. La vérité, c'est que l'élan de la chute m'entraina dans un roulé-boulé sur une pente modérée, et je finis ma course... dans l'eau tant désirée !
Cette chute m'apparut néanmoins comme une bénédiction. Que dire à propos de l'eau qui s'infiltre dans chaque pore de votre peau, rendant la brûlure de la peau desséchée moindre après ce baume frais ! Mon visage se détendit aussitôt, et c'est le soulagement qui parcourait mes veines. Je remontai bien vite à la surface, non sans prendre le temps d'avaler ma première gorgée d'eau douce depuis... des jours, voir plus... La notion du temps n'était vraiment pas ma priorité.
J'ai bu tout mon soul, comblant ma faim par ma soif envahissante. J'ai bu plus qu'il ne fallait, et j'ai pataugé dans l'eau comme une enfant tant je célébrais le pouvoir de l'eau sur la Vie. Mais rapidement, le noir qui grandissait autour de moi me sortit de ma ridicule attitude, et je réalisai immédiatement que j'allais prendre froid si je ne réagissais pas tout de suite.
Ni une, ni deux, je remontais sur la berge, et je me déshabillais. Un coin d'herbe relativement sèche m'essuya efficacement, et rassemblant mes affaires humides ainsi que mon arme, je me dirigeai vers la forêt... qui s'était magiquement illuminée.

J'en restais bouche-bée. J'avais à peine fait attention aux particularités de cette forêt. J'avais repéré des végétaux similaires à ceux d'Elvonès, mais la majorité était démesurément plus grands et plus sophistiqués. Et ce qui faisait toute la différence, c'était un détail de taille. Maintenant que la nuit était tombée, je pouvais admirer ce chef-d'œuvre naturel. Les plantes dégageaient toutes ou presque une lumière, qui variait dans des tons rouges-orangés. A certains endroits, les clairières s'illuminaient d'une ambiance rouge sombre, ou bien encore rouge sanguinolent, donnant des airs effrayants à cette forêt en se reflétant sur les arbres parfois dégarnis. Mais très vite, des clairières délicatement illuminées de pointes écarlates et dorées s'ouvraient devant mes pas, à mesure que mon émerveillement ne cessait d'augmenter. Le tapis de mousse sur lequel je marchais diffusait alors des lueurs vertes à mesure que mon poids touchait ses délicates antennes, si bien que je n'osais appuyer trop fort de peur de le blesser. Je me dissimulais habilement derrière un bosquet de plantes bien connu sur Elvones, et je pris le temps de réfléchir.
Tant de beauté ne pouvait être sans dangers appropriés. Actuellement, bien que requinquée après avoir pu assécher ma soif, j'étais encore trop faible pour oser remporter un quelconque combat. De plus, la nuit étant tombée, et connaissant mal le terrain sur lequel j'évoluais, il était bien plus raisonnable d'être prudent, et d'attendre le lever du jour. Malgré la lumière générée par les plantes, ce n'était pas assez pour poursuivre une route sécurisée un minimum. Qui sait si le tapis de mousse ne débouchait pas sur une trappe mortelle ?
Ainsi cadrée, la situation était beaucoup plus simple. Je pouvais me permettre de chercher un endroit assez confortable pour me reposer jusqu'au lendemain. Mon regard se porta immédiatement sur une plante que je connaissais bien, et dont les larges feuilles pouvaient envelopper totalement un elfe. A la vue de cette feuille large et généreuse, tout mon corps vibra de la même lassitude. En quelques secondes, je m'enroulais dedans, sombrant aussitôt dans un sommeil lourd de ténèbres.

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Wouuuuuuuh !


Le contact du sol, c'est plutôt brutal comme réveil. J'aurais aimé pouvoir dire que c'était les rayons du soleil qui m'avaient doucement sorti de mes songes, mais la vérité est toute autre. Habituellement, un elfe qui choisit de passer la nuit dans une feuille de ce type sait également qu'il lui faut partir avant les premiers rayons du soleil. En effet, cette plante d'apparence banale se métamorphose en quelque chose de beaucoup plus grand lorsque les premiers uv entrent en contact avec les capteurs disposés habilement le long de cette structure végétale. Par conséquent, les larges feuilles à la base de la plante se rétractent pour « grandir » l'ensemble. Au final, c'est la chute assurée pour tout idiot dans mon genre qui « oublie » ce genre de détail.

Crachant la poussière, je me relevai grognon, mais néanmoins prête à attaquer cette nouvelle journée de marche. Celle-ci se déroula sans encombres, à croire que j'étais seule dans ce bout de forêt...

Rien de bien notable pendant les deux autres jours suivant. Je m'appliquais à enregistrer le plus d'informations possible sur tout ce qu'il m'était possible de comprendre, mais je commençais à m'ennuyer fermement. Ressasser sans cesse ses idées noires n'est pas non plus une façon agréable de passer le temps.

Ce qu'il me fallait, c'était un peu d'action, quelque chose qui me sorte de ma routine solitaire...

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Eäródia Glil-Galad
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