Legends of Naravel
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Une seule lueur

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Message par Fubuki Ven 14 Sep 2012 - 23:22

Spoiler:

Il existe quelque part enfoui profondément sous des kilomètres de terres sèches, un carnet à la couverture noir comme la nuit. Peut-être que, par mégarde, quelqu'un pourrait le trouver et poussé par la curiosité peut-être souhaiterait-il l’ouvrir. Il découvrirait une avant-page daté mais dénué de nom. Après avoir feuilleté une dizaine de pages blanches, il verrait apparaître une écriture minuscule et raffinée d'un noir profond tel un dernier Sos cherchant à inscrire sa personne dans le temps. L’histoire d’un enfant qui n’a jamais vraiment pû grandir. Qu'est ce qu'il pourrait bien arriver, si ce genre de carnet tombait entre ses mains ou les tiennes?
C’est une histoire qui a lieu bien avant le départ de Fubuki aux joutes, bien avant son entré dans son école… Cette histoire n’a été conté à personne et ses souvenirs , Fubuki les emportera probablement dans sa tombe les faisant disparaître à jamais car des personnes de son passé, il n’en reste plus beaucoup pour témoigner sur son existence. Il n’est qu’une ombre… comme la glaciale et somptueuse neige que représente son prénom, sa consistance ne dure qu’un hiver et fond à jamais emportant les vies de malheureux égarés.

Le récit commence ainsi:

Lors de ma 8ème année, maman s’est pendue.
Est-ce que cela m’a touché? Je ne sais plus, en tout cas, ce n’est pas moi qui est découvert le corps. J’étais chez mon maître d’arme Jerelalith , je ne me rappelle plus sur quoi portait la leçon, ni comment j’ai été prévenu de sa mort mais je me souviens très bien d’elle, allongée sur son lit endormie à jamais le visage pâle et constellé de tâche pourpre et d’ecchymose aux lèvres , yeux et à la nuque.
Mon approche de la mort à cet âge-là n’était pas encore comme celle d’aujourd’hui mais je n’ai pas versé une seule larme. A côté de moi, mon frère en pleurs et le nez ruisselant semblait me pointer du doigt. M’accuser de ses larmes qui avec abondance se frayaient un passage sur ses joues jusqu’à son menton et tombaient aux sols sans un bruit pour se dessécher. Mon père, lui cachait ses larmes en serrant les poings et moi entre ces deux êtres, je me demandais comment les yeux pouvaient transcrire des sentiments abstraits tels que la tristesse par des larmes. Cet être allongé face à moi me terrorisait car ce n’était pas ma mère, c’était impossible. C’était un parfait étranger et je ne comprenais pas pourquoi, je devais assister à un spectacle aussi laid. Je vomis abondamment , le corps agité par de violent spasme et quand mon corps ne trouva plus rien à déverser, de la bile remonta et me brûla l’intérieur de la gorge et du palais avant de jaillir sur mes vêtements. Personne ne vint me laver pas même après être rentré chez moi. Seul dans mon bac d’eau hanté par des images indésirables, je lavais mon corps et mes vêtements… mon esprit, quant à lui, ne pût jamais être purifié.Mon frère des années plus tard, aveuglé par la jalousie et la tristesse m’accusa de n’avoir jamais pris soin de maman alors que j’étais son petit protégé. Devant ma froideur, il s'emporta comme jamais je ne l'ai vu et me désigna comme "personnification de la mort" déguisé sous un air enjôleur de beau jeune homme de bonne famille qui prend plaisir à aspirer les vies d'innocents les entraînant dans une spirale machiavélique. Intelligent et calculateur ,les mêmes mots que mon père tonnaient à mon sujet. Jusqu'alors, je n'ai jamais imaginé mon frère comme un étranger, ce n'était ni un allié ni un ennemi, nous ne nous détestions pas mais nous n'étions pas intime pour autant pourtant nous partagions des souvenirs communs et cela, au fond me rassurait " je n'étais pas seul à garder ces lourds souvenirs" mais à partir de ce jour-là, je découvris que mon frère n'était qu'un parfait inconnu dont je ne savais rien ;bourré de préjugés et de rancoeur à mon égard et je décida de ne plus le revoir et d'oublier son prénom et son existence. Il ne valait pas mieux que le voisinage ou que mon père, c'était de la même veine.

Il est vrai qu'aussi loin que remonte ma mémoire, ma mère m’a toujours traitée avec une attention toute particulière.
« C’est parce que tu es mon fils adoré » menteuse!! Tu avais honte de moi? Tu me détestais?

Elle ne me permettait pas de sortir du somptueux jardin familiale en tout cas pas sans surveillance. Somptueux le terme n’est pas fanfaron, mes parents étaient fort aisés, leurs commerces florissants nous permettaient de vivre plus que bien. Du point de vue matériel, je n’ai JAMAIS manqué de rien: Je suis né dans une résidence calme et bien rangé d’Eriol, un petit bourg situé dans les montagnes à des dizaines de kilomètres d‘Ilmar tristement célèbre. Mais Eriol était vraiment paisible et personne n‘aurait pu soupçonné qu‘a des kilomètres de là des enfants disparaissaient.
3 ans après mon frère voyait le jour comblant mon père. Il avait enfin son fils adoré à mettre sur un piédestal afin de descendre l‘autre. Malheureusement pour lui, tout ne fonctionne pas toujours comme on le souhaite, je ressemblais à ma mère trait pour trait d’après les vieilles mégères du village, j’étais angélique et beau, bien sur mon frère était un enfant mignon mais on ne l’acclama jamais de compliment comme on pût me le faire. « Il est calme et doux jamais il ne s’énerve, jamais il n’élève la voix, un vrai petit ange  et instruit en plus».Mon frère était un enfant dynamique et plein de vie sautant sur les tables et par les fenêtres, courant , tombant et pleurant à chaude larme. « prend exemple sur ton frère!  Lui, quand il tombe il réagit comme un grand et continue sa route! Il faut être fort! »
Je détestais voir ses femmes venir à la maison mais mon père ne pouvaient refuser leurs visites et je pourrais citer exactement aux mots près ce que mon père par la suite me reprochait:
"Tu sais bien jouer devant les dames hein Fubuki! Un sale menteur et manipulateur voir même calculateur ce gosse "(il ne m‘appela jamais « fils »)." Il aime rabaissé son petit frère devant le village!" Ma mère ne répondait rien et mon petit frère pleurait en silence dans la chambre voisine.
Je détestais ces femmes, elle ne comprenant rien! Rien… j’étais un enfant incapable de pleurer et elles, elles trouvaient ca adorable… moi je vivais dans un mutisme soporifique et douloureux. Avec mon frère , je n’ai rien partagé comme le font souvent les gamins. Il nous arriva de partager des moments ensemble comme sortir de la chambre tard dans la nuit pour observer les étoiles mais nous ressemblions plus à 2 étrangers. Il m’accusait souvent d’avoir fait les bêtises que lui causait. Et bien sûr, l’autre  me tombait toujours dessus mais jamais il ne leva la main sur moi. L’envie ne devait pas lui manquer mais devant un éducateur tel qu’un elfe, il ne pouvais pas se permettre de présenter un enfant rougis par les coups. Ca aurait tôt fait le tour du village.

Jusqu’à mes 5/6 ans, un elfe s’occupa de mon éducation ( et de celle de mon frère) malgré tout, je ne me rappelle pratiquement de rien à son sujet. Mes souvenirs de cet être sont très capricieux et indomptables, quelques paroles affectueuses, un rire sucré, des tapes sur la tête et des yeux bleus nuits … mais peut être que ces souvenirs se sont entrelacés avec ceux d’une autre personne. Et quand, je questionnais mon père sur les raisons de son absence , il me répondait par un vague «  il est partit et c‘est très bien ainsi». Cet elfe montra sans aucune gêne sa préférence à mon égard me jugeant «  vif d’esprit » ce qui déplût tout particulièrement à mon père et creusa le fossé entre moi et mon frère; fossé déjà suffisamment profond. Mon maître me conta qu’il m’emmenait de temps en temps à l’extérieur, on ne sait ou sans prévenir personne afin d’élargir mes connaissances mais de ces instants, je n’en ai gardé aucun souvenir… Comment ai-je pu oublier ce qui semblait être les plus doux jours de mon enfance, moi qui par la suite fût enfermé à la maison. Après son départ, un homme plutôt âgé fût désigné comme « éducateur », il nous enseigna en particulier l’histoire et la littérature. Un homme grand au corps aussi sec que son cœur, je n’en garde de lui, rien de bon, rien de mauvais….
Du point de vu matériel, J’avais une chambre spacieuse rien que pour moi avec un lit beaucoup trop grand pour un enfant de mon âge à un tel point que quand je m’y couchais, j’étais écrasé par un sentiment de solitude et de vide. Par la fenêtre ( un de mes rares liens avec l’extérieur), je pouvais admirer un arbre somptueux au tronc plus gros que 30 hommes (en tout cas à travers mes yeux d'enfants) et sur ma gauche, quelques magasins d’armes et d’équipements aux toits oranges cendrés où affluaient les villageois.

Mon frère gambadait avec les enfants du voisinage pendant que je restais à la maison à lire des livres ou que je contemplais le ciel assis dans le jardin. Non pas que j’aimais ça, je n’avais rien de mieux à faire. Les fois ou je mis les pieds dehors se résumaient au chemin qui me menait chez maître Jerelalith (à 2 pâtés de maison ) et ces sorties avec l‘elfe dont je n‘ai aucun souvenir. Le chemin menant jusqu’à chez mon maître est encore gravé en moi, j’ouvrais la lourde porte en bois et je sortais aveuglé par la lumière du soleil que renvoyaient les pavés blancs. Lorsque mes yeux avaient suffisamment absorbés cette source de lumière, je regardais les gens sur la grande place discutaient assis sur les bancs pendant que leurs enfants se couraient après puis je levais les yeux vers les inébranlables montagnes qui encerclaient cette ville. Je pouvais lever les yeux autant de fois que je le souhaitais ces montagnes ne bougeaient pas… rien ne leurs faisaient peur pas même leurs solitudes. Propreté et calme sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit pour décrire ce lieu, parfois je croisais des officiers de sécurité paradant en ville autant dire qu’ici il ne servait à rien. Je n’ai jamais entendu pas même le son d’une seule bagarre même pas en provenance du bar de la ville. Quand on sait que la cité la plus  « proche » est Ilmar, on pourrait me traiter de menteur et pour une fois ça n’aurait pas été le cas. Les gens ici menaient une vie au paisible, se sentant en sécurité grâce à ces remparts de pierre et de terre. La ville blanche comme aimé l‘appeler ses habitants; la ville blanche, au pavé blanc, au soleil blanc, au montagne blanche, la ville blanche; pure et froide comme la pierre. Quand j’arrivais à hauteur de l'herboriste célèbre pour ses infectes potions à base de plante et racine (magasin que je n‘ai pas vu une seule fois ouvert), je savais que c’était la fin de ma sortie et que bientôt je serais chez mon maître. Mon frère détestait ses cours et finit par ne plus y assister en suppliant notre père. Moi c’était un plaisir d’écouter mon maître , j’étais assoiffé de son savoir. A quoi ressemble un homme démuni de son savoir et de son être, peut être que c’est une sorte de fleur toute défraichit par la sécheresse? Il m'apprit en particulier l'art de se maîtriser, de se battre sans haine, ni animosité néfaste mais plutôt de retourner l’agressivité de l'adversaire contre lui-même. Un travail demandant de longue et rude année d'entraînement sans relâche.
Il détenait un petit institut où il exerçait sa passion: l’art du combat. Il avait recommandé bon nombre de disciple à des grandes écoles. Ce qui fit par la suite pour moi. Sa propriété comprenait quelque dortoirs (car il ne voulait pas plus de 10 disciples à la fois) et de nombreuses salles d’entraînements. A l’âge de 6 ans, je pouvais déjà me battre contre des jeunes de 10 ans et plus. Mon maître était très fier et finit par fixer tous ses espoirs en moi. Quel déception, il a dû ressentir.


Ce qui m’a le plus marqué à cet époque, ce n‘était ni la méchanceté de mon père, ni l‘indifférence de mon frère, ni l‘hypocrisie des femmes non c‘était l‘instabilité de ma mère qui était probablement atteinte de démence: un jour aimante, le lendemain effrayée par ma simple vue. Son état empira l’année de mes 6 ans, elle criait seule dans la nuit hantée par je ne sais quelle chimère. Et quoique, tentait mon père rien n’arrivait à la calmer. C’est à cette époque qu’elle commença à essayé de me noyer…. Etouffer qu’elle mort atroce. Rien que de me souvenir de l’air qui quittait mes poumons, de cette brûlure en moi , de cette peur grandissante à l’idée de mourir. Oui, je peux affirmer que selon moi l’une des pires mort :c’est l’asphyxie…mourir à petit feu lentement et douloureusement. Quelle ironie, ma mère, qui tenta de m’asphyxier se donna la mort par le même procédé cruel qu’elle chercha à m’imposer. Peut être qu’elle tenta dans un ultime acte le pardon et la rédemption...
Les jours où elle semblait maître d’elle-même se firent de plus en plus rare. Je me souviens de l’un d’eux , peut-être le dernier ou je fus en présence de ma génitrice. Elle était assise dans le jardin éclairé par les rayons du soleil. Si belle dans sa robe bleu.
Je ne crois pas me souvenir de tout mais c'est à peu près ce qui fût échangé.. cette discussion est la seule relique qu'il me reste de ma mère.

-Maman?J’ai fait un rêve merveilleux…. Sans douleur et sans souffrance mais les rayons du jour ont tout balayés…
Elle se jeta sur moi et m’enlaça avec force en s'excusant :
"Je suis désolé mon bébé si désolé. Mon petit Fubuki …"
et m'expliqua pourquoi elle m'avait donné ce prénom dans la langue de nos anciens. La raison était que j'étais né par une terrible tempête de neige si ravageuse que beaucoup de personnes furent portés disparus ou succombèrent.

Elle se mit alors à jurer et demander pardon au ciel, à moi et à je ne sais plus quoi de m'avoir donné la vie avant de s'écrouler en larme dans mes bras d‘enfant, je ne pouvais même pas faire le tour de son corps .
Si petit…
-Ce n’est pas grave, j’ai fait un vœu… j’ai souhaité qu’après ma mort je devienne une montagne comme celle d’Eriol, comme ca je serais ton rempart inébranlable, que le vent tempête sur moi, que la pluie me battent à mort, que la neige me gèlent le cœur, que les ténèbres de la nuit m‘aveuglent , que le tonnerre tempête au-dessus de ma tête. Je serais debout droit et fier, et je te protégerais.

Le lendemain, elle mit fin à ses jours et emporta ses secrets dans sa tombe. Son visage endormie sur notre monde même maintenant je m’en souviens encore.
Mon père m’accusa de l’avoir tué et il ne fût pas le seul.. Le village me désigna comme étant le coupable. Les vieilles femmes, pourtant si amicales à mon égard changèrent de cap et me dénigrèrent ouvertement et bien sûr sous ma fenêtre. Lors de l’enterrement, toutes ses personnes en noir se détournèrent sur mon passage… je gardais la tête baissé tout le long.

Ai-je aimé ma mère? Je crois que dans une certaine limite surement.. Quand je n’étais encore qu’un enfant, maintenant l’homme que je suis devenu n’a pas souhaité s’encombrer de ce genre de sentiment. Il ne suffisait pas de balancer des propos stéréotypés de la mère parfaite. Tout ce que je désirais, c’était que tu me vois et m’accepte tel que j’étais… n’Est-ce pas sa « l’amour »?
En tout cas c’Est-ce que je croyais être l’amour. Ce que j’étais puéril, avec le recul que ma donné la vie je sais maintenant que c’est un souhait enfantin.

A partir de là, ma vie prit un tout autre tournant. Je ne vivais plus mais survivais. A cette période, je ne peux dire combien de fois j’ai levé les yeux vers le ciel.
Je devins un enfant froid et distant. La violence devient mon oxygène.. Pas la violence brute et bête, non une toutes autres violence bien plus malsaine et je me complaisais dans cet amas obscur… Je jouais même à des jeux dangereux de cache-cache avec la mort . Et à ce jeu-là, je fus le meilleur pendant longtemps.
Après l’enterrement de ma mère, mon père et mon frère me tournèrent le dos. Je me suis retrouvé seul au milieu de personnes inconnus. Leurs regards sévères me jugeaient et m’accusaient. Seul parmi les miens…

« Ah c’est de la faute de cet enfant, il aurait mieux fait de mourir à sa place.
Il n’aurait pas dû voir le jour.
C’est de sa faute.
Il n’a pas versé une seule larme. Un monstre! »

Comme je l’ai dit plus haut je ne suis jamais sortit véritablement de chez moi… l’image du monde extérieur qui miroita dans mes yeux ne fût que froideur, noirceur et méchanceté et à l’heure d’aujourd’hui ,je considère toujours le monde ainsi! Et je ne parle même pas de l'image que me renvoyèrent les femmes... c'était répugnant.


Je passais moi aussi des nuits d’effrois allongés dans ce grand lit glacial. J’entendais une mélodie se propager dans l’air étouffant de ma chambre, c’était la berceuse que maman me chantait quand bébé je n’arrivais pas à trouver le sommeil.



Cette berceuse ne me rappelait que douceur, et elle stoppait toujours mes pleurs chassant les ombres de la chambre. D’où provenait ces sons de mon imagination ou de sous mon lit… la voix n’était pas vraiment celle de maman ou plutôt pas celle d’elle de son vivant. Si triste et mélancolique, elle m'avait révélée que sa mère elle-même la lui chantait étant encore une enfant... en y réfléchissant bien, je me rend compte que je ne sais rien sur ma mère. A quel jeu aimait-elle jouer? Avait-elle beaucoup d'amis? quel était son repas préféré? comment avait-elle rencontré mon père? Dans quelle circonstance avaient-ils emménagés ensemble?? Qui était ses parents? Non, vraiment je ne sais rien du tout à son sujet. Était-elle un être instable depuis sa tendre enfance, j'en doute fortement, qu'est ce qui avait bien pu la rendre ainsi? Pourquoi a-t elle donné naissance à un enfant qu'elle a cherché à noyer par la suite?
J'avais raté quelque chose; quelque chose de fondamental; qui aurait peut-être pu la sauver... mais quoi? mon frère avait-il raison: était-je un être vide de tout sentiment? Par la suite, je ne chercha pas même une seule fois à retrouver les traces de ma mère et à comprendre cette femme qui fût elle aussi une jeune fille dans la fleur de l'âge.

Je dépérissais à vue d’œil, mon maître finit par prendre les choses en main. C’est par une soirée humide qu’il vient frapper chez mon père et m'annonça sa proposition en vue de son déménagement, il souhaitait se rapprocher de son maître qui l'avait formé gamin et partirait demain à l'aube. Il me proposa de l'accompagner, souhaitant avoir son meilleur disciple à ses côtés.

Proposition que bien sûr, je ne refusa pas.


[à suivre]
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Message par Fubuki Lun 29 Oct 2012 - 21:59

Plusieurs pages avaient été laissées blanches probablement dans un soucis de perfection, l’auteur cherchant à reconstruire avec le maximum de précision son passé et de ce fait, préférant laisser de la place au cas ou de nouveaux souvenirs resurgiraient ou tout simplement que le récit a été arrêté là avant d‘être repris bien plus tard. Quoiqu’ il en soit, en feuilletant les pages jaunies de ce cahier, une idée doit vous traverser l’esprit, après tout ces écrits sont-ils proche de la vérité? Comme lorsque l’on lève les yeux au ciel pour contempler les étoiles, ces dernières, astres de lumière se situant à des centaines de milliers de Kilomètres de nous, sont peut-être même déjà mortes en cet instant. Et tout comme, de ce ciel étoilé l’on peut voir notre monde comme il était il y’a des années de ça, ce récit est peut-être écrit du point de vue des étoiles ou de celui de la terre et dans un cas comme dans l’autre, elle ne retrace qu’une vérité partielle: celle de son auteur… Ne jamais se fier à ce que l’on peut lire puisque tout récit n’est que la vérité d’une seule personne.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Nous entamâmes notre route au aurore, mon maître était sur la grande place avec pour seul bagage un sac en cuir. Je me souviens de l’excitation grandissante à l’idée de voir du monde et de sortir de cette demeure sinistre. Mon petit frère avec sa peau doré et ses petits yeux chocolats me fixa longuement pendant que je m’éloignais, il était mignon avec ses cheveux noir ébouriffés. L’un de nos seul point commun: nous avions hérités des magnifiques cheveux de notre mère. Ses yeux semblaient chercher à me dire quelque chose mais mon père le tira par le bras à plusieurs reprises avant de refermer la lourde porte en bois. J’écarta vite dans un coin de ma mémoire ce SOS silencieux et me délecta de la liberté qui s’étendait à perte de vue. Peu avant de quitter Eriol, nous croisâmes en route 2 dames qui curieuses de voir si la rumeur était vrai s’étaient levées plus tôt que prévu. Mon maître les salua de la tête et au moment ou je les ai dépassées, j’entendis dans un murmure:
-Hey regarde c’est pas le petit Fubuki, c’est donc vrai que Jerelalith l’a prit à sa charge? Pauvre homme, quelle bonté!

A ce moment là, il détourna rapidement mon attention en décrivant le lieu ou il allait implanter ses cours. Je peux dire sans me tromper que du rôle d’instructeur, il passa rapidement à celui de père. Il me considéra comme le fils qu’il n’a jamais eu.
Grâce à lui, je n’entendit plus la berceuse de l’au-delà et je me surpris à apprendre à sourire. Mais plus je grandissais et plus la noirceur tapit dans mon âme enflait, elle étendait ses longues griffes jusqu’à refroidir mon cœur.

Il m’apprit aussi qu’il voulait se rapprocher de son maître Asteth qui vivait seul. Ne comprenant pas pourquoi son maître n’avait pas de disciple, il ajouta qu’il n’en voulait plus car il jugeait les jeunes disciples beaucoup trop « mous » et « décevants » et donc pas fait pour son enseignement… " je fus son dernier disciple"  et dans un sourire, il ajouta, je l’ai surement dégoûté de son travail. Tu sais, il est de la vieille école, très vieille école, il est beaucoup trop exigent, les disciples ne sont pas des êtres dénués de sentiment, il a abandonné sa femme et sa fille pour approfondir son entraînement les nommant «  des obstacles » à son cheminement. Je le respecte beaucoup, il m’a tant appris mais je n’adhère pas à sa façon de penser!
Par la suite, je compris la véritable raison de ce déménagement : il voulait se rapprocher de sa mère mourante. Je le questionna alors sur les raisons pour lesquelles, il n’avait jamais fondé sa propre famille? Après un moment d’hésitation, il ajouta qu’il n’avait pas le droit de faire ça, il n’avait pas le droit de fonder une famille heureuse car il avait volé ce bonheur à quelqu’un de précieux… à son ton je compris que je n’en serais pas plus et il conclut par un: " je t’ai toi et ca me suffit" en me prenant dans ses bras et en m’enlaçant. Cet acte me parait si lointain, je n’avais jamais été enlacé par quelqu’un d’autre que ma mère, une douce chaleur emplie mon cœur, j’en avais le souffle coupé… bien plus tard, je me rendrais compte que lui aussi n’était qu’un menteur. Mais bien sûr que les humains changent, on ne peut affirmer de quoi demain sera fait…. Je ne me rappelle plus vraiment de ce dont on avaient discutés mais les paysages sont encore gravés derrière mes paupières.

Ils étaient somptueux, c’était une petite bourgade perdue dans la forêt, le village le plus proche devait être a 30 min à pied. Tout était envahis par la verdure à tel point qu‘il me semblait voir des bras tendu au milieu du chemin, chemin qui d’ailleurs était chaotique et saturé de trous et de bosses partout la mousse avait pris possession des rochers. Du haut de chaque murette, on pouvait voir dépasser les toits des maisonnettes et quelques arbres aux fruits appétissants. Un animal prenait un bain de soleil mollement sur une murette et entrouvrit à peine un œil sur notre passage. Un petit lac traversait par un pont en bois se trouvait non loin de notre destination finale . Des paysages sorties tout droit de mes livres, même plus beaux … comment une telle beauté et puissance pouvaient exister sur cette terre.

Tout en haut d’une route abrupte longée d’un petit ruisseau se trouvait la demeure de maître Asteth (le maître de Jerelalith) et celui-ci nous attendait sur le chemin. Cet homme qui se tenait devant moi paraissait si grand et ce malgré son âge avancé. Il me dévisagea froidement et sans le moindre sourire. Son visage profondément marqué était encadré par de long cheveux gris ondulé, il était pratiquement dégarni. En le voyant ainsi il me fit un étrange sentiment, je n’aurais jamais deviné qui il était vraiment. A première vue, il me rappela plutôt les vieux fous que l’on peut trouver dans chaque village mais j’appris à mes dépends que juger quelqu’un sur son apparence et bien la plus grosse des erreurs. Il dégaina son arme et sans un mot la pointa vers Jerelalith qui fit de même. Le duel se clôtura par la défaite de mon maître.
L’homme grisonnant prit enfin la parole et eut plus ou moins ces propos:
-tu t’es ramolli mon cher. (Sa voix était plus dure que la pierre).
-Merci maître, je suis moi aussi content de vous revoir.
-Qui est cet enfant?
-Mon disciple. Cette réponse ne lui plût guère et il détourna la tête.
Il nous présenta la demeure comparé à mon ancien résidence tout semblait plus petit. Ma chambre devait faire la taille de mon ancienne salle de bain.

Il pria mon maître de le suivre pour discuter à propos du gamin autrement dit moi. Et calmement expliqua que ce n’était pas ce qu’ils avaient décidés, il acceptait de prêter ses locaux inutilisé pour entraîner des disciples mais pas qu’un indésirable séjourne ici. Jerelalith justifia son acte par le fait que j'avais besoin de lui (il est impoli d'écouter au porte mais parfois cela peut apprendre beaucoup de choses). Mais Asteth n’était pas aussi sensible et bienveillant, pour lui si je n'étais pas assez fort pour m’en sortir tout seul je ne vivrais pas bien vieux et il ajouta le mot que j'entendis le plus en vivant sous son toit: le côté ramolli des jeunes. Il me fatiguait, comment mon maître pouvait-il affirmer que je dépendais de lui, je n'ai besoin de personne ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais! Jerelalith clôtura fermement la conversation en insistant sur le fait que je resterais ici que ça lui plaise ou non. Asteth le gifla, pas physiquement bien sûr mais avec les mots car oui les mots sont des frappes sournoises et douloureuses en disant que c'était lui qui avait besoin de moi.

Mon maître vient me rejoindre lorsque j’installai le peu d’affaire dans ma nouvelle chambre. Il me demanda de le suivre et m’emmena jusqu’à la salle de bain. Il fit alors couler un bain d’eau brûlante ou nous nous relaxâmes. La douce chaleur s’infiltra dans mon corps relaxant chacun de mes muscles enlaçaient par une brume de buée. Il déclara que mes cheveux avaient beaucoup poussés et qu’il allait me les couper. Mon reflet dans le miroir me confirma la chose, ils m‘arrivaient au niveau de la nuque, combien de temps s’était écoulé depuis la mort de ma mère? C’était elle qui me coupait les cheveux… ca faisait si longtemps que ca?
Quand il eut fini je regardais mon visage dans le miroir, les cheveux étaient coupés inégalement au dessus de mes oreilles.
-vous n’avez pas de talent pour couper les cheveux !
Il éclata d’un grand rire et tapota sur ma tête dans un nuage de cheveux nuit.
-Va te reposer, je suis content de te voir enfin parler…
-Parler?
-Oui parler! Ça fait 4 mois que pendant les entraînements, tu n’ouvrais pas la bouche. J’ai cru que tu devenais muet.
4 mois, le temps passe si vite.
Ce soir-là, Jerelalith prépara un copieux repas et Asteth n’y goûta pas, jugeant ce genre de plaisir comme un ramollissement de l’âme. C'était lui le ramolli. Et puis c'était quoi cette manie de parler de "ramollissement" genre comme un fruit trop mure qui nous éclate dans la main? Les disciples sont comme des fruits trop mures dont le jus sucré nous coulent entre les mains... ça n'a aucun sens! Comment un repas peut-il ramollir l'âme, peut-être en la rendant inconsistante dans ce cas là, il y'a beaucoup d'âmes trop mûres sur cette terre et je ne pense pas que le fait de manger un bon repas ait un quelconque rapport avec le manque de profondeur des humains.

En me couchant le ventre bien plein, je me rappelle avoir été terrorisé à l’idée d’entendre cette berceuse mais cette nuit là , le silence de la nuit s’installa… et je finis par tomber de fatigue, je me réveilla très tard.
Depuis combien de temps n’avais-je pas dormi d’un sommeil aussi lourd, je me sentais si fort, capable de tout et décidé à visiter la demeure silencieuse. C’était une endroit sobre, on pouvait lire sur les murs des messages à consonance philosophique tel que " vivre quand il est juste de vivre et mourir quand il est juste de mourir ". Non loin de ma chambre se trouvait ce que je décrirais comme la salle de cours: des chaises alignées face à un promontoire et derrière se trouvait une somptueuse décoration représentant des guerriers en or .

Dehors, il y avait un petit jardin encerclé par un mur et un immense portail à l’entrée avec un panneau écrit en langue ancienne. Les pierres au sol me conduire à la salle d’entrainement se trouvant à l‘extérieur du bâtiment principal, dans une petite maisonnette au porte coulissante avec un écriteau au dessus de la porte dont je ne pus déchiffrer les caractères. Tout était bien rangé et propre mais une odeur de moisi planait dans l‘atmosphère, les armes alignés semblaient ne pas avoir servis depuis des années et pourtant pas un millimètre de poussières ne les recouvraient. Il y avait une statue grise dissimulée derrière les buissons qui avait pris la mousse et de chaque côté des coupelles d’eau vaseuse ou un petit animal semblait s’abreuver.

Ce qui me surprit, ce fût l’énorme cloche d’aspect proche de celui d’un œuf et gravé de forme abstraite. A l’opposé de la cloche, non loin de la demeure faisant office d’habitation se trouvait une grosse pierre ou quelque chose était gravé dessus mais je ne pus lire les signes. Les lieux était hors du réel, perdus dans cette forêt avec pour seule voisin des animaux sauvages et des arbres. Tout semblait si calme, si merveilleux, je décida de visiter la forêt demain ou après demain mais pour l‘heure, je souhaitais dénicher une bibliothèque , lire étant mon seul passe-temps.

C’est au moment ou je fis demi-tour que je croisa le maître des lieux : Asteth . Je le salua rapidement et sans ciller, il me dévisagea de haut en bas avant d'engagner le dialogue qui était plus ou moins dans ce genre:
- Que fabriques-tu jeune …..?
-Fubuki Inoue monsieur.
Il y eu un changement imperceptible dans ses yeux… -Fubuki comme la tempête de neige?
-Oui monsieur!
-Quel nom rarissime de nos jours, qui t’a offert un aussi beau présent?
-Ma mère monsieur.
-Une femme instruite, je suppose qu‘elle devait connaître la guerrière Fubuki qui s‘est illustrée, il ya des années de ça? Ne sachant pas si ma mère avait été quelqu’un d’instruit ou pas… ne sachant rien sur elle, je hocha simplement la tête.

-Cela me surprendrait mais peux-tu lire cette écriture, toi un simple fils de marchand si j’en crois mon disciple (non pas qu'il jugeait la catégorie des marchands comme des gens illettrés ce qui n'était pas le cas mais plutôt qu'il les méprisait pour leurs côtés souvent trop pragmatique).
-Non je ne peux pas tout lire monsieur.
-Qu’A-t-il d'écris sur l’écriteau derrière toi, il parlait du panneau se trouvant à gauche de la grande porte d’entrée. Je pense sincèrement que cet évènement décida Asteth à me prendre sous sa coupe par la suite, si j’avais échoué il ne m’aurait même plus jeté un regard. Bien sûr, à cet instant je n’en savais rien et naïvement, je m’avança et tenta de déchiffrer la calligraphie somptueuse: « ce qu’on ne voit pas… non ce qu’on croit voir et ce qu’on ne peut voir sont nos propres défauts. C’est vous qui avait écrit cela monsieur?
-Oui il y’a des années de ça, je suis fasciné par ce peuple dont on ignore tout même jusqu'à leurs réelles ou non existences. J’ai lu beaucoup de livres à leurs sujets si tu veux je pourrais t’apprendre ce que j’ai retenu de ces lectures.
-Avec grand plaisir! J’espère ne pas abuser de votre temps.
-Une dernière chose monsieur, Qu y’A-t-il écrit sur la pierre là-bas et au dessus de la salle d’entraînement?
Je pointait du doigt le panneau au dessus de la salle d’entrainement.
-Et bien jeune tempête de neige, tu n’as qu’a le découvrir par toi-même. D’ailleurs que cherchais-tu ?
-Une bibliothèque…
-Il n’y en a pas ici, les seules livres que je possède se trouvent dans ma chambre et je doute fort que tu sois en mesure de les lire!

Jerelalith arriva à ce moment par derrière et nous informa qu‘il avait recruté quelques disciples en ville.
Le grand maître leva les yeux au ciel semblant dire : comme si on pouvait recruter aussi simplement des combattants. Peut-être même que le mot "ramolli" était compris dans sa phrase.
Jerelalith se sentit obligé de s’expliquer : -Je vais leur faire passer un test bien sûr et n’oubliez pas que bon nombre de mes disciples ont intégrés les plus prestigieuses écoles de combat?
-HA! Tu oublis que entrer dans ces écoles ne signifie en aucun cas être un bon combattant!

Ignorant la remarque Jerelalith m’indiqua la maison et me faisant signe qu'il avait à me parler.
-J espère que ta famille ne te manque pas trop. Si tu veux les revoir ou contacter ton frère n’hésite pas.
Je ne comptais en aucun cas les recontacter.
-Je te présenterais à quelqu’un dans quelques jours, elle meurt (c’était le cas de le dire) d’envie de te rencontrer. Si c'était à refaire, je n'irais pas là-bas prétextant une affaire plus importante.

Et cette occasion se présenta quelques jours plus tard, entre temps bien sûr, j‘avais déjà fait le tour de la forêt plusieurs fois mais je n‘ai aucune envie de narrer ces excursions ici et d‘un parce que ça serait trop long et de deux parce que les mots ne suffisent pas à décrire la beauté que j‘ai vu. Bref, nous nous rendîmes dans une maison située à 20 min à pied, demeure qui semblait en ruine. L’intérieur sentait franchement mauvais. Une vieille dame y habitait , elle semblait très affaiblie et resta couchée dans son lit toutes les fois ou je lui rendis visite. Je me souviens clairement de l’odeur qui planait et qui me donna une forte nausée, je retenais ma respiration et chaque inspiration était une torture.
Cette odeur ou l’avais-je déjà sentie? Ah oui, c’est l’odeur poisseuse et visqueuse de la mort bien sûr. Jerelalith me présenta en bonne et du forme et j’inclina au plus bas ma tête tout en stoppant ma respiration. J'avais l'impression que l'air était un poison mortel, et que plus j'en ingurgitais plus je sombrais vers la mort.
Mon maître tout en discutant de la pluie et du beau temps avec elle, lui prépara un repas et me montra ou se situait les aliments et autres plats pour le moment ou je devrais revenir… malheureusement.
Elle me questionna sur ma famille et je lui appris que j’avais un petit frère se nommant: Mirali.

Mais ce ne fût pas de cette visite dont je garde souvenir mais d’une autre. Puisque de tout façon, j’allais revenir car son fils était trop occupé pour s'occuper d'elle chaque jour et on me relégua la déplaisante tache de lui rendre visite au moins 1 fois par semaine.

Cette vieille femme avait des allures de cadavre, ses veines étaient saillantes au point d’éclater, le peu de dents qui lui restaient était dissimulées par des lèvres minuscules mais le plus repoussant c’était la marque bleu sous son œil gauche. Pendant que seul avec elle, je lui préparais un ragoût chaud, je sentais qu'elle me fixait étrangement, une lueur mystérieuse dans ses pupilles couleur ciel et elle insista pour que je me rapproche: ses yeux ne lui permettant pas bien de me voir. A contrecœur, je m’avança dans sa direction non sans faire barrage à l'air qui cherchait à s'infiltrer dans mes poumons, l’odeur m’étouffait, j’aurais tellement voulu ouvrir la fenêtre. Elle toucha de ses doigts fripés et tordus la peau de mon visage, cela me dégoûta.
-Tu as la peau si blanche quel contraste avec tes cheveux noir . Fubuki c'est ça? tu es vraiment un beau garçon, elle se releva avec difficulté et s’assit dans son lit qui lui servirait aussi de cercueil. Elle eut une vilaine quinte de doux aspergeant les draps de quelques gouttes de sang. J'ai vraiment prié pour que sa maladie ne soit pas contagieuse à cet instant. Mais elle ne semblait pas déranger par ça et continua de plus belle, sans même prendre la peine d'essuyer le sang à la commissure de ses lèvres.

-J’aimerais suffisamment vivre pour voir en quel jeune homme tu vas te métamorphoser. Des larmes roulèrent sur ses joues fissurées de rides.
Que la vie est cruelle, ainsi défiguré...je jure de mourir avant de devenir pareil.
-Tu ressembles tellement à ta mère….. Les mêmes yeux, la même pâleur, les mêmes cheveux, commença ainsi un ennuyeux récapitulatif de mes ressemblances avec ma mère… bien sur que je lui ressemblais jusqu‘à nouvel ordre j‘étais son fils…. ça coulait de source mais pas pour cette folle.
- Sauf cet adorable petit nez au bout rebondi, ni le dessin de cette bouche aux lèvres couleur pêche si particulière, ça ce n’est pas d’elle! Elle rigola ou peut-être s’étouffa-t-elle? Tu lui ressembles tant… tant….La même beauté fragile et envoûtante, ce qui n'est pas un cadeau mon pauvre enfant, je prierais pour que ta vie soit plus douce que la sienne.
Comment connaissait-elle aussi bien ma mère pour arriver à en faire un descriptif méticuleux? Tout comme j’évitais de regarder ce visage qui me terrorisait, je n’osais pas ouvrir la bouche.
-Ah si tu veux je te parlerais d’elle, tu es jeune mais tu as le droit de savoir avant que la mort m‘emporte. J’ai tant de chose à te raconter et si peu de temps! Seigneur donnez moi la force de vivre encore un peu. Elle se recoucha et me pria de revenir la semaine prochaine car elle était trop fatiguée pour me conter pareille histoire aujourd'hui. Pourquoi ce "seigneur" ne l'avait-il pas éteinte avant cette dernière visite? Pour que je souffre encore et toujours plus?

Et c’est par une soirée banale que la vieille femme tenta de faire son devoir de conscience en me parlant de Mydia, autrement dit de ma mère. À l'entente de ce prénom je fut envahit par une onde de choc. Mydia, ma mère... c'est vrai qu'elle avait aussi un prénom... elle n'avait pas toujours existé en tant que "mère" mais bien en tant qu'être humain sous le nom de Mydia.
Elle me décrivit d’abord avec ses yeux humides et rouges: oh combien ma mère était belle à croquer, oh combien elle était douce et malicieuse, oh combien elle était douée en chant et dance et à quel point elle avait été désirée par les hommes au point de devoir vivre cachée, au point de devoir dissimuler son visage même au rayon enjôleur du soleil pendant une partie de sa vie. Si elle s'en était tenue à cette description, cela ne m'aurait fait ni chaud ni froid peut-être même que ça m'aurait au fond intéressé mais le récit prit une toute autre tournure, (un récit dont j’aurais préféré ne jamais connaître l‘existence) bien plus
...//...


Ici une dizaine de pages du carnet avaient été arrachées.

[à suivre...malheureusement rire oui ]
OH mon dieu, je me suis relu et j'ai découvert un panel de fautes d’orthographes... ah elles m'aiment tant ces petites coquines Embarassed Embarassed
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Message par Fubuki Lun 11 Fév 2013 - 19:37

Entre ces pages de récit arrachées se trouvaient 2 charmants dessins au contour vieillit représentant une jeune femme.

Une seule lueur Happy_10

Une seule lueur 3b868110

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…// sa place. J’ai honte, je regrette tant. Me pardonneras-tu? Elle enfonçait ses ongles dans mon épaule d’enfant en criant de sa voix chevrotante de lui pardonner! Je repoussa l’étouffante étreinte de la vielle femme sous le choc.
Elle ouvrit sa bouche édentée pour continuer son récit mais mon corps ne m’obéissait plus. Mes jambes comme douées d’une conscience propre se mirent à reculer .

-Je n’ai pas fini , il me reste encore 1 CHOSE très importante à te dire, peut être la plus importante .
-Tais toi!
-Pardon?
-Je t’ai demandé de te taire, je me fiche de ton histoire, je me fiche de savoir…

Serrant les poings, je m’enfuis en courant de ce lieu, de cette odeur …. Je n’arrivais plus à respirer mon souffle était coupé chacun de mes pas devenaient de plus en plus difficile. Déjà la petite maisonnette n’était qu’un point minuscule dans mon dos, je courus transpercé de nombreuses quintes de toux jusqu’au petit lac. Ou à bout de souffle, je m’écroula dans l’herbe fraiche…L’histoire de la vieille femme tournait en boucle dans ma tête et m’étouffait. Je tirais sur mon col, il me semblait beaucoup trop serré, la tête me tourna , ma vue se recouvra d’un voile et je m’évanouis là.


Mon réveil fût très douloureux et il me fallut plusieurs jours pour rassembler mes souvenirs et mon esprit éparpillés et brumeux. On m’apprit que la vieille femme décéda dans son sommeil 4 jours après ma visite et que moi, j’étais resté alité depuis plus d’une semaine. Mon maître me révéla que j’avais divagué et qu'à de nombreuses reprises, j’avais parlé de ma mère ou crié à en perdre la voix son nom, le tout entrecoupé de violentes crises ou je me débâtais comme un animal blessé. Le médecin avait déclaré qu’il y avait peu d’espoir de voir mon état s’améliorer et que de telle fièvre avait des conséquences graves sur l’état mental de la personne. Il ne comprenait pas de quelle maladie je souffrais et finit par conclure que j’étais atteint de démence et qu’il me fallait un bon prêtre plutôt qu’un médecin.

J’ai un souvenir plutôt vague de ma période post-fièvre, cependant, d'autres souvenirs enfouis rejaillir de l'oubli dans lequel ils sommeillaient dont l'un d'eux concerné l'une des raisons pour laquelle ma mère ne m’autorisait pas à sortir: ma santé. Enfant, j’avais toujours été d’une constitution faible tombant malade pour une simple brise et cela prenait des ampleurs dramatiques.

Lorsque je repris conscience petit à petit, je me rendis compte de la maigreur de mon corps, j’étais si faible que je ne pouvais plus me lever. Même dispenser un simple besoin comme manger m’était difficile et je risquais de m’étouffer, je ne parle même pas de l’état dans lequel se trouvait mes draps: imbibé de sueur.
Les jours passèrent dans cet état pitoyable ou je n’étais ni mort ni vivant. L’histoire de la vieille femme décédée me revenait par bribe me provoquant des maux de tête absolument atroce. Je pense que quelque chose en moi cherchait à me protéger de ses souvenirs, il était cachés quelque part dans un lieu ou mon être physique n’avait pas accès… L’être humain n’est jamais une seule personne, non puisqu’il existe un autre moi au contour inexistant. J’ai très envie de le nommer " mon innocent " , il sait des choses que j’avais décidé d’oublier…. Et l’histoire de cette vieille folle faisait partit des choses que mon « moi de chair «  voulait oublier reléguant la sale besogne à ce moi sans contour…

Bien sur la création de cet innocent était le résultat de ma fièvre carabinée tout comme l'une de mes hallucinations qui se déroulait dans un champ ou je cueillais le néant, j’en faisais un bouquet fabuleux, c’est à la fois le TOUT et le RIEN de ce monde. Tout comme mes souvenirs que j’ai décidé de transformer en rêve lointain et oublié, ce néant me soulageait, il libérait les chaines de mon moi de chair pour entraver contre sa volonté mon innocent…
"Tiens je t’offre ces fleurs du néant puisse toi aussi reposer en paix en attrapant un démon et me pardonner de ma lâcheté."
L 'autre hallucination bien moins spirituelle à mon sens, consistait à me battre contre des ennemis chimériques : des draps noirs posés sur un bâton avec pour visage un masque blanc au nez crochu. Ils m’encerclaient tous, ils y en avaient bien une centaine et je me démenais pour les anéantir à coup de sabre faisant gicler du sang noir et gluant de ces êtres informes.

Au fil des heures, les souvenirs de l'histoire de la vieille femme me sont réapparus avec une force décuplée, il y avait donc des fuites dans le monde de mon autre moi?
Comment des êtres humains censés pouvaient en arriver à de telle extrémité par amour, prêt à détruire leurs vies par amour, prêt à endurer la pire des tragédies afin de réaliser leurs désirs égoïstes .. Je jure de ne jamais devenir ce genre d’homme méprisable.

Quand enfin je pouvais me déplacer, mon maître déposa un minuscule sac à côté de mon lit en m’expliquant que sa mère me le léguait à sa mort.
Je vis sur la petite table, le minuscule sac marron et je l’ouvris les mains moites et tremblantes. Sous mes doigts osseux, je sentis un tas de papiers épais et granuleux. J’en sortis 2, c’était des esquisses magnifiques de ma mère, quelqu’un l’avait dessinée dans sa jeunesse… elle était méconnaissable et elle souriait. Au dos de ces papiers se trouvaient un dégoûtant mot affectueux " pour toi sans qui ma vie n'a pas de sens" ou encore " à ma douce Mydia "suivit des initiales R.M. Je lâcha les dessins qui papillonnèrent jusqu’au sol.

J’avais 9 ans mais déjà le premier changement monstrueux de mes contours avait opéré. Je faisais comme si je ne savais rien sur ma mère, après tout comment croire cette histoire, et ce qui est drôle dans le jeu de l’oubli c’est que ça marche, on finit par oublier.

J’avoue avoir des souvenirs très capricieux de cette période de ma vie, cet enfant me semble juste être un parfait inconnu dont j’appris par le plus grand des hasards sa vie n’ayant aucun rapport avec la mienne. J’étais très instable à cette période. Parfois je m’éveillai accroupi dans un coin sans me rappeler depuis quand j’étais là.


1 année s’est ainsi écoulé dont je ne garde pas de glorieux souvenir. J’assistais au cours de mon maître avec les autres disciples, et ma foi, je progressais vite. Imbattu, les disciples énervés cherchaient à me défaire en duel singulier ou carrément déloyale (2 contre 1, 3 contre 1), moi, cela m’amusait de les voir s’enerver pour quelque chose d’aussi futile. N’était il pas conscient qu’ainsi le néant en eux grandissait, déjà ils ne possédaient plus de contour défini.



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