Les Joutes Geadrasiennes
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Les Joutes Geadrasiennes
Il est des temps anciens ou proches qui content l'histoire de terres enchantées ou ensorcelées. Si l'on tend suffisamment l'oreille, il est possible de saisir des murmures, des connaissances inconnues, perdues. Car il existe, les légendes des territoires chantants de Naravel.
Rapportées par bon nombre de plumes, bon nombre de voix, toutes différentes selon les races qui prolifèrent. Mais aucune n'est la réalité, car je suis le seul à connaître et à avoir vu les premiers battements de cœur de Naravel. Durant un instant laissez-vous porter par ma voix et vivez ce que les légendes d'antan ont créé.
Jadis les conflits divisaient le continent Geadrâs, dite 'Peau Brillante'.
De nos jours, les Nains se sont repliés loin sous les montagnes, dans des cités secrètes comme la majestueuse Rik Kazad. Il est rare de les voir en sortir si ce n'est pour effectuer des missions d'ordre diplomatique ou guerrier. Pour la première fois depuis des millénaires, des désaccords stagnent entre les clans...
Les Elfes, quant à eux, demeurent dans leurs forêts et prospèrent, protégés du danger par les armées humaines. Depuis qu'ils n'ont plus tous à se battre, ils se contentent de surveiller Geadrâs en retrait.
L'éducation des Humains est arrivée à son terme et ceux-ci peuvent désormais penser par eux-mêmes tout en protégeant leurs maîtres. Leurs terres s'étendent de la mer d'Elfirea jusqu'à la mer Méridoniale, bloquant ainsi l'accès par la terre au royaume des Elfes. Le Duce, chef des Humains, dirige d'une poigne de fer ses hommes et défend ardemment les valeurs de la première Duce. Bien que leur rôle soit de défendre les Elfes contre toute agression, ils rêvent de conquête et de prendre la mer à l'ouest pour le continent mystérieux des chants anciens...
Mais à l'est de Geadrâs, la colère de deux races bouillonne encore de mécontentements et de désirs vengeurs. Les Elfes Noirs et leurs enfants Orcs trônent ensemble sur la partie nord des vastes Terres Blessées, entre le Dern et les Marais Sergates. Au sein du grand Empire Orc, An'Duin rayonne, cité mystique des Ombres, protégée de tout ennemi par des sortilèges innommables et les innombrables tribions Orcs. Très peu nombreux sur Geadrâs, les N'Elfir ont des avis partagés et se sont divisés il y a longtemps. Toutefois, ils cultivent en secret le désir fou de retourner sur leur terre natale...
De tous les peuples de Naravel, les Démons sont sûrement le plus mystérieux. On ignore presque tout d'eux : qui est leur chef ? est-il seul ? qui donne les ordres aux Démons sur Geadrâs ? quel est leur but ? Alors que Zarach prospère sur le territoire des Nains, les Êtres des Profondeurs arpentent le continent librement, dans le secret le plus total...
Depuis plus de 800 ans, le Pacte des Cinq garde l'ancienne terre des Nains dans une période de trêve. Ce dernier avait réuni les représentants des cinq grandes puissances de Geadrâs : les Orcs, les Nains, les Humains, les Elfes, les Démons. Seuls les Elfes Noirs ne furent pas conviés. Ainsi l'avenir de Geadrâs fut gravé dans la pierre tel que le désiraient les membres du Pacte, sans les N'Elfir. Depuis, la paix est maintenue par le code du Pacte, et les différents Peuples se surveillent sans cesse pour le faire respecter.
Notre histoire commence par une nuit étoilée, peu avant l'aurore...
Vous vous demandez à présent qui je suis et comment je sais tout ça, voici ma réponse :
Je ne suis pas, je n'existe que si Naravel existe, je suis à la fois mort et vivant mais je ne suis ni l'un ni l'autre. Mon œil voit tout et j'ai vu naître les territoires chantants de Naravel. Aux premières lueurs de ce nouveau matin, j'attends, j'attends de pouvoir contempler l'évolution ou la destruction de Naravel. Quoi qu'il arrive je ne suis qu'observateur et me contente d'observer. Le destin de ces terres a cessé depuis longtemps d'être entre mes mains. Désormais c'est à vous, héros, de le défendre ou bien de le détruire, choisissez votre camp car demain sera VOTRE jour !
Rapportées par bon nombre de plumes, bon nombre de voix, toutes différentes selon les races qui prolifèrent. Mais aucune n'est la réalité, car je suis le seul à connaître et à avoir vu les premiers battements de cœur de Naravel. Durant un instant laissez-vous porter par ma voix et vivez ce que les légendes d'antan ont créé.
Jadis les conflits divisaient le continent Geadrâs, dite 'Peau Brillante'.
De nos jours, les Nains se sont repliés loin sous les montagnes, dans des cités secrètes comme la majestueuse Rik Kazad. Il est rare de les voir en sortir si ce n'est pour effectuer des missions d'ordre diplomatique ou guerrier. Pour la première fois depuis des millénaires, des désaccords stagnent entre les clans...
Les Elfes, quant à eux, demeurent dans leurs forêts et prospèrent, protégés du danger par les armées humaines. Depuis qu'ils n'ont plus tous à se battre, ils se contentent de surveiller Geadrâs en retrait.
L'éducation des Humains est arrivée à son terme et ceux-ci peuvent désormais penser par eux-mêmes tout en protégeant leurs maîtres. Leurs terres s'étendent de la mer d'Elfirea jusqu'à la mer Méridoniale, bloquant ainsi l'accès par la terre au royaume des Elfes. Le Duce, chef des Humains, dirige d'une poigne de fer ses hommes et défend ardemment les valeurs de la première Duce. Bien que leur rôle soit de défendre les Elfes contre toute agression, ils rêvent de conquête et de prendre la mer à l'ouest pour le continent mystérieux des chants anciens...
Mais à l'est de Geadrâs, la colère de deux races bouillonne encore de mécontentements et de désirs vengeurs. Les Elfes Noirs et leurs enfants Orcs trônent ensemble sur la partie nord des vastes Terres Blessées, entre le Dern et les Marais Sergates. Au sein du grand Empire Orc, An'Duin rayonne, cité mystique des Ombres, protégée de tout ennemi par des sortilèges innommables et les innombrables tribions Orcs. Très peu nombreux sur Geadrâs, les N'Elfir ont des avis partagés et se sont divisés il y a longtemps. Toutefois, ils cultivent en secret le désir fou de retourner sur leur terre natale...
De tous les peuples de Naravel, les Démons sont sûrement le plus mystérieux. On ignore presque tout d'eux : qui est leur chef ? est-il seul ? qui donne les ordres aux Démons sur Geadrâs ? quel est leur but ? Alors que Zarach prospère sur le territoire des Nains, les Êtres des Profondeurs arpentent le continent librement, dans le secret le plus total...
Depuis plus de 800 ans, le Pacte des Cinq garde l'ancienne terre des Nains dans une période de trêve. Ce dernier avait réuni les représentants des cinq grandes puissances de Geadrâs : les Orcs, les Nains, les Humains, les Elfes, les Démons. Seuls les Elfes Noirs ne furent pas conviés. Ainsi l'avenir de Geadrâs fut gravé dans la pierre tel que le désiraient les membres du Pacte, sans les N'Elfir. Depuis, la paix est maintenue par le code du Pacte, et les différents Peuples se surveillent sans cesse pour le faire respecter.
Notre histoire commence par une nuit étoilée, peu avant l'aurore...
Le sol tremblait sous le galop effréné d'une troupe de cavaliers traversant les plaines de Geadrâs. Une mission leur avait été confiée ; à chaque village, chaque cité et chaque royaume ils transmettraient un message. Des joutes internationales se tiendraient la saison prochaine à Munduce, en bordure du royaume oriental des Humains. Toutes les races y seraient invitées afin de préparer, organiser, sécuriser et participer à cette première réunion de grande envergure entre les peuples, depuis le Pacte des Cinq. Elle aurait lieu durant la belle saison et tous devaient se tenir prêts pour ces jours de liesse.
D'un mouvement de bras du capitaine de l'expédition, les cavaliers s'étaient dispersés et tous étaient partis dans des directions différentes. Tandis que les autres disparaissaient dans l'obscurité de la nuit, le chef fouettait l'encolure de sa monture pour lui faire presser le pas. En effet, les plaines du royaume des Nains n'étaient jamais totalement endormies...
Comme pour répondre à la frayeur de son maître le cheval rua soudainement, jeta son cavalier à terre et l'abandonna au milieu de la plaine. Les cris du capitaine ne le firent pas revenir ; au lieu de ça, une flèche noire perça le tissu de son haut, se planta entre ses côtes et toucha directement son cœur. C'est avec un dernier râle que le cavalier s'effondra dans un nuage de poussière. Un pas lourd se rapprocha lentement, une silhouette fouilla l'homme et détacha de sa ceinture le message annonçant les préparatifs des joutes. Une voix glacée s'éleva alors :
- Nous y serons, Humains... Soyez-en sûrs...
L'ombre fit volte face et s'évanouit entre les rochers aux formes fantomatiques.
D'un mouvement de bras du capitaine de l'expédition, les cavaliers s'étaient dispersés et tous étaient partis dans des directions différentes. Tandis que les autres disparaissaient dans l'obscurité de la nuit, le chef fouettait l'encolure de sa monture pour lui faire presser le pas. En effet, les plaines du royaume des Nains n'étaient jamais totalement endormies...
Comme pour répondre à la frayeur de son maître le cheval rua soudainement, jeta son cavalier à terre et l'abandonna au milieu de la plaine. Les cris du capitaine ne le firent pas revenir ; au lieu de ça, une flèche noire perça le tissu de son haut, se planta entre ses côtes et toucha directement son cœur. C'est avec un dernier râle que le cavalier s'effondra dans un nuage de poussière. Un pas lourd se rapprocha lentement, une silhouette fouilla l'homme et détacha de sa ceinture le message annonçant les préparatifs des joutes. Une voix glacée s'éleva alors :
- Nous y serons, Humains... Soyez-en sûrs...
L'ombre fit volte face et s'évanouit entre les rochers aux formes fantomatiques.
Vous vous demandez à présent qui je suis et comment je sais tout ça, voici ma réponse :
Je ne suis pas, je n'existe que si Naravel existe, je suis à la fois mort et vivant mais je ne suis ni l'un ni l'autre. Mon œil voit tout et j'ai vu naître les territoires chantants de Naravel. Aux premières lueurs de ce nouveau matin, j'attends, j'attends de pouvoir contempler l'évolution ou la destruction de Naravel. Quoi qu'il arrive je ne suis qu'observateur et me contente d'observer. Le destin de ces terres a cessé depuis longtemps d'être entre mes mains. Désormais c'est à vous, héros, de le défendre ou bien de le détruire, choisissez votre camp car demain sera VOTRE jour !
Auteur: Alrik
Dernière édition par Narrateur le Jeu 6 Sep 2012 - 19:15, édité 1 fois
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Les Joutes Geadrasiennes
Le vent du sud glissait dans le ciel étoilé en faisant chanter la cîme des cyprès et danser les fleurs qui frétillait déjà d'impatience devant l'aube qui pointait à l'horizon. Le firmament se teintait de nacre, de rosé flamboyant qui se mêlait avec malice au bleu de la nuit s'éclaircissant lentement. Dansant dans les courants invisibles, les oiseaux blancs des rivages poussaient leurs cris de contentement, écartant au maximum leurs plumes ou leurs membranes engourdies au flux vivifiant. D'ordinaire silencieux, ils ne cessaient de siffler avec affolement, leur espace céleste d'habitude si serein perturbé par une agitation des plus dantesque.
Rapides et joueurs, des centaines de Ventuli venus des Royaumes Elfiques avaient investi les cieux, s'amusant à grimper très haut pour redescendre en piqués vertigineux. Fréquemment, d'immenses créatures volantes arrivaient de l'horizon, portant des cavaliers de terres lointaines et exotiques: leurs cris étranges faisaient se lever tous les yeux avec inquiétude. Mais ces animaux n'étaient pas là pour la chasse: leurs nuées s'en allaient au delà des collines, vers le nord, et les remparts scintillants de Munduce, la Cité Irisée. Sur les collines et les plaines, de toutes parts, des processions interminables de voyageurs avançaient en rangs serrés, de plus en plus gros au fur et à mesure que l'entrée de la Cité approchait. En cette aube magnifique de début de la belle saison, de nombreux membres de tous les peuples avaient répondus présents à l'invitation des Humains: du Nord-Est, en files étroites et parfaites, les Elfir abondaient, munis de torches magiques qui projetaient toutes sortes d'éclats subtils sur les prairies. Leurs chants filtraient à travers le souffle enjôleur du vent, et s'y mêlait si bien que l'on croyait que les voix étaient celles que celui-ci transportait depuis des siècles. A l'ouest, les Humains des contrées Ducales et des terres Ezzaranes affluaient profusément, par carioles, montures et à pied. On pouvait distinguer toute sorte de gens et d'accoutrements, allant des plus riches marchands à de simples vagabond. Tous se mélangeaient dans un ensemble hétéroclite et mouvementé à en donner la migraine. C'est par le sud que convergeaient les délégations naniques, vêtues pour l'occasion des plus beaux apparats, et chargées de coffres et sacoches énormes, renfermant probablement assez de trésors pour acheter le quart de la Conque de Grimnir... A l'est, dispersées, on percevait des créatures inquiétantes, qui ne semblaient pas avoir de maîtres, et se contentaient de fixer les foules dans un calme s'apparentant dangereusement au regard des prédateurs sur leurs proies. Il fallut plus de temps pour les représentants du dernier peuple, qui venaient de plus loin que tous les autres: les plaines au sud-est, encore baignées dans la brume de la rosée, se couvrirent soudain de formes mouvantes, aussi vives et agiles que des meutes de Houps Geamts. Apercevant la Cité Irisée, les cris de fierté des Orcs retentirent, d'abord espacés, puis ils formèrent une mélopée endiablée, sauvage.
Aux portes de la ville, les Legioni di Munduce, rangées dans un ordre parfait, régulaient les droits d'entrée et redirigeaient les arrivants vers les placeurs. Car Munduce n'avait aucunement la place de contenir la multitudes d'êtres qui venaient à elle. Seules les délégations importantes avaient accès à la Cité, les autres étaient répartis sur le vaste espace qui s'étalait devant elle. Déjà, des myriades de gens de tous les peuples, désignés par les leurs depuis longtemps déjà, s'affairaient à organiser le bon déroulement des préparatifs. Alors que le lever du jour approchait, les bruits ne cessaient de croître, transformant le havre en une fourmilière géante et grésillante.
*
* *
Les Joutes Geadrasiennes prendraient place sur la Mergetale (c'est ainsi que beaucoup de Munduciens nomment la prairie devant la cité: cette compression de mer et végétale vient du fait de l'ondulation des plantes et des reflets des nacres -sur les remparts- qui donne l'impression d'une seconde mer), là où la plupart des étrangers séjourneraient. Il y avait déjà une gigantesque arène bâtie de bois, et nombre de bâtiments aux rôles stratégiques. Les pas des cinq peuples foulaient déjà les allées improvisées sur la Mergetale, les visiteurs s'arrêtant sur les étals déjà en place, tâtant de-ci, de-là tous les bibelots et la nourriture qu'on y vendait. De partout l'on hêlait, l'on s'émerveillait, l'on chantait. Des musiciens expérimentés aux voix rauques, des vendeurs de poissons aux joailliers, l'étrange et son complément s'y croisaient sans discontinuer. L'arrivée tardive des Orcs ne passa pas inaperçue: en général 2 à 3 fois plus larges que les Humains, leurs déambulations dans les allées n'étaient pas des plus délicates. Les Humains des villes marchandes ne s'en souciaient pas plus que de leurs souliers, mais parfois, les Elfir ou les Naug exprimaient à leurs manières respectives leur mécontentement.
C'est sur cette conjonction extraordinaire que le premier jour des Joutes Geadrasiennes se leva. Les stands officiels ouvrirent et des foules s'agglutinèrent rapidement devant eux. Dans un premier temps, ce fut majoritairement des Humains, ceux habitués à cette agitation. Les autres races et les ruraux durent lire les panneaux d'indications/d'explications des jeux, et du déroulement des Joutes. Il était écrit que les festivités dureraient sept jours et sept nuits, et que plus elles avanceraient, plus il y aurait d'attractions. Les inscriptions étaient déjà ouvertes pour des jeux des quatre coins de la Conque, et nottamment, celle qui constituait le clou des Joutes: les Affrontements. Le programme était aussi chargé qu'il pouvait l'être, et promettait d'être palpitant. D'autres enseignes étaient déjà bondées d'offres d'emplois pour le temps des Joutes, autant des stands officiels que des autres.
Des éclats colorés éclaboussèrent le ciel, annonçant le début des démonstrations magiques par les mages de spectacle.
La Mergetale s'emplit d'une clameur unique, tonitruante.
Cette fois-ci, les Joutes Geadrasiennes avaient bien commencé!
Rapides et joueurs, des centaines de Ventuli venus des Royaumes Elfiques avaient investi les cieux, s'amusant à grimper très haut pour redescendre en piqués vertigineux. Fréquemment, d'immenses créatures volantes arrivaient de l'horizon, portant des cavaliers de terres lointaines et exotiques: leurs cris étranges faisaient se lever tous les yeux avec inquiétude. Mais ces animaux n'étaient pas là pour la chasse: leurs nuées s'en allaient au delà des collines, vers le nord, et les remparts scintillants de Munduce, la Cité Irisée. Sur les collines et les plaines, de toutes parts, des processions interminables de voyageurs avançaient en rangs serrés, de plus en plus gros au fur et à mesure que l'entrée de la Cité approchait. En cette aube magnifique de début de la belle saison, de nombreux membres de tous les peuples avaient répondus présents à l'invitation des Humains: du Nord-Est, en files étroites et parfaites, les Elfir abondaient, munis de torches magiques qui projetaient toutes sortes d'éclats subtils sur les prairies. Leurs chants filtraient à travers le souffle enjôleur du vent, et s'y mêlait si bien que l'on croyait que les voix étaient celles que celui-ci transportait depuis des siècles. A l'ouest, les Humains des contrées Ducales et des terres Ezzaranes affluaient profusément, par carioles, montures et à pied. On pouvait distinguer toute sorte de gens et d'accoutrements, allant des plus riches marchands à de simples vagabond. Tous se mélangeaient dans un ensemble hétéroclite et mouvementé à en donner la migraine. C'est par le sud que convergeaient les délégations naniques, vêtues pour l'occasion des plus beaux apparats, et chargées de coffres et sacoches énormes, renfermant probablement assez de trésors pour acheter le quart de la Conque de Grimnir... A l'est, dispersées, on percevait des créatures inquiétantes, qui ne semblaient pas avoir de maîtres, et se contentaient de fixer les foules dans un calme s'apparentant dangereusement au regard des prédateurs sur leurs proies. Il fallut plus de temps pour les représentants du dernier peuple, qui venaient de plus loin que tous les autres: les plaines au sud-est, encore baignées dans la brume de la rosée, se couvrirent soudain de formes mouvantes, aussi vives et agiles que des meutes de Houps Geamts. Apercevant la Cité Irisée, les cris de fierté des Orcs retentirent, d'abord espacés, puis ils formèrent une mélopée endiablée, sauvage.
Aux portes de la ville, les Legioni di Munduce, rangées dans un ordre parfait, régulaient les droits d'entrée et redirigeaient les arrivants vers les placeurs. Car Munduce n'avait aucunement la place de contenir la multitudes d'êtres qui venaient à elle. Seules les délégations importantes avaient accès à la Cité, les autres étaient répartis sur le vaste espace qui s'étalait devant elle. Déjà, des myriades de gens de tous les peuples, désignés par les leurs depuis longtemps déjà, s'affairaient à organiser le bon déroulement des préparatifs. Alors que le lever du jour approchait, les bruits ne cessaient de croître, transformant le havre en une fourmilière géante et grésillante.
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Les Joutes Geadrasiennes prendraient place sur la Mergetale (c'est ainsi que beaucoup de Munduciens nomment la prairie devant la cité: cette compression de mer et végétale vient du fait de l'ondulation des plantes et des reflets des nacres -sur les remparts- qui donne l'impression d'une seconde mer), là où la plupart des étrangers séjourneraient. Il y avait déjà une gigantesque arène bâtie de bois, et nombre de bâtiments aux rôles stratégiques. Les pas des cinq peuples foulaient déjà les allées improvisées sur la Mergetale, les visiteurs s'arrêtant sur les étals déjà en place, tâtant de-ci, de-là tous les bibelots et la nourriture qu'on y vendait. De partout l'on hêlait, l'on s'émerveillait, l'on chantait. Des musiciens expérimentés aux voix rauques, des vendeurs de poissons aux joailliers, l'étrange et son complément s'y croisaient sans discontinuer. L'arrivée tardive des Orcs ne passa pas inaperçue: en général 2 à 3 fois plus larges que les Humains, leurs déambulations dans les allées n'étaient pas des plus délicates. Les Humains des villes marchandes ne s'en souciaient pas plus que de leurs souliers, mais parfois, les Elfir ou les Naug exprimaient à leurs manières respectives leur mécontentement.
C'est sur cette conjonction extraordinaire que le premier jour des Joutes Geadrasiennes se leva. Les stands officiels ouvrirent et des foules s'agglutinèrent rapidement devant eux. Dans un premier temps, ce fut majoritairement des Humains, ceux habitués à cette agitation. Les autres races et les ruraux durent lire les panneaux d'indications/d'explications des jeux, et du déroulement des Joutes. Il était écrit que les festivités dureraient sept jours et sept nuits, et que plus elles avanceraient, plus il y aurait d'attractions. Les inscriptions étaient déjà ouvertes pour des jeux des quatre coins de la Conque, et nottamment, celle qui constituait le clou des Joutes: les Affrontements. Le programme était aussi chargé qu'il pouvait l'être, et promettait d'être palpitant. D'autres enseignes étaient déjà bondées d'offres d'emplois pour le temps des Joutes, autant des stands officiels que des autres.
Des éclats colorés éclaboussèrent le ciel, annonçant le début des démonstrations magiques par les mages de spectacle.
La Mergetale s'emplit d'une clameur unique, tonitruante.
Cette fois-ci, les Joutes Geadrasiennes avaient bien commencé!
Auteur: N'Aedras
Narrateur- Messages : 305
Date d'inscription : 07/12/2009
Points de Progression : 100167
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